Algérie

Baisse sensible des ventes du phosphate algérien



Baisse sensible des ventes du phosphate algérien
A Ferphos Group, sa filiale phare Somiphos Tébessa en particulier, la mobilisation et la discipline collectives sont décrétées en ce début 2014. Quelle en est la motivation 'Un challenge à relever et il consiste à pénétrer des marchés qui lui étaient jusque-là inaccessibles, des négociations étant en cours avec des producteurs d'engrais de renommée mondiale. Ces nouveaux boulevards, en passe de s'ouvrir au groupe minier, devraient lui permettre d'améliorer significativement les performances réalisées à l'export au cours de l'année qui vient de s'écouler pour porter les ventes de phosphate à plus de 1,6 million de tonnes. Objectifs arrêtés pour 2013, mais qui n'ont cependant pas pu être atteints. Le seuil de 1,15 MT n'a pas été franchi, se traduisant par une baisse sensible du chiffre d'affaires. L'exercice 2013 bouclé avec à peine 8 milliards de DA contre 12 milliards en 2012. Ce ralentissement des ventes du phosphate algérien, il est dû à quoi 'Pour les responsables de Ferphos Group, il s'explique par le grand stress qui s'est emparé du marché international des phosphates à partir de 2012 et qui s'est poursuivi en 2013. Les facteurs générateurs sont multiples. Le contexte économique, commercial, politique ou encore climatique ayant fortement agi sur le comportement de ce marché connu pour son caractère aléatoire : un déséquilibre entre l'offre et la demande induit par la fermeture de plusieurs capacités de transformation dans le monde du fait de la crise économique ainsi que de l'augmentation du prix du gaz.Les prolongements de l'impact du mouvement récessif en Europe, principal client de Ferphos, ont contraint les industriels et les agriculteurs à renoncer à l'achat de la matière première. Autre client non négligeable, l'Inde qui est le plus grand consommateur d'engrais au monde, des besoins de consommation en phosphate se situant à hauteur de 25 MT, a connu une décrue notable de la demande en 2013.A cela une explication : la subvention de 30% accordée par l'Etat sur le prix des matières premières (engrais et phosphate), habituellement annoncée au mois de mars de chaque année, fut différée à fin mai, et ce, en plus de sa réduction de la moitié (15%). Les agriculteurs et les industriels indiens ont dû retarder leurs achats.La saturation de 80% des stocks mondiaux, le retour de nombre d'exportateurs et l'arrivée de nouveaux producteurs ont également influé sur la tenue du marché international des phosphates ainsi que sur les ventes algériennes.Pertes de parts de marchéEn effet, après une longue éclipse provoquée par les crises politiques qui les ont ébranlés des années durant, le Zaïre, le Nigeria et l'Irak ont réintégré, l'année passée, le Club des exportateurs en échangeant quelque 3 MT auxquels il faut ajouter 2 MT supplémentaires issus du Togo. Ce qui a fait perdre à notre pays des parts de marché non négligeables en Europe et en Inde, les deux gros clients traditionnels. Aussi, avec des capacités à l'export s'élevant à plus de 3 MT, le Pérou, nouveau venu sur le marché en 2013, a ravi à Ferphos Group le leadership qu'il avait progressivement réussi à asseoir dans nombre de pays d'Amérique latine, nous a-t-on précisé.La même année a été, en outre, marquée par une reprise notable, après un long ralentissement des exportations de l'Egypte, un sérieux concurrent régional, fort de capacités de production de l'ordre de 2 MT dont 1,4 exportées, le reste étant destiné à la consommation domestique, c'est-à-dire transformé sur place.Mais le pays qui a le plus agi sur la quiétude des marchés immédiats n'est autre que la Syrie. L'embargo commercial et financier frappant le pays sur décision de l'Europe, acheteur d'environ 80% des 1,7 MT/ an de phosphate syrien, a poussé le régime d'El Assad à brader le produit pour financer ses achats d'armement. Des prix défiant toute concurrence ont été, en effet, pratiqués et des circuits de ventes et de paiements souterrains empruntés pour contourner les sanctions européennes.Ces dernières, faut-il le rappeler, vont de l'interdiction de fourniture de services d'assurance, de réassurance ou toute assistance financière au gouvernement syrien ou à des entités sous son contrôle, à l'interdiction aux établissements financiers européens d'ouvrir des filiales ou des comptes en banque, des lettres de crédit en Syrie et aux banques syriennes d'ouvrir de nouvelles agences ou filiales sur le territoire de l'UE. Le secteur commercial n'étant pas en reste, puisque ont été édictées des restrictions du soutien financier des Etats membres de l'UE au commerce avec Damas, notamment par la fourniture d'assurances, de garanties et de crédits à l'exportation.A toutes ces lourdes contraintes qui ont porté un sérieux coup aux exportations algériennes de phosphate en 2013, viennent se greffer la chute de 30 à 40% des prix sur le marché ainsi que le persistant obstacle lié au transport. Car, même si les 2 milliards de tonnes de réserves confirmées dont dispose notre pays peuvent le conforter dans son ambition de se faire une place parmi les 5 premiers exportateurs au monde, les capacités actuelles de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), partenaire exclusif de Somiphos Tébessa, demeurent en deçà des besoins de Ferphos pour l'acheminement du minerai depuis les sites miniers vers les infrastructures portuaires de Annaba.Seulement 600 000 à 700 000 tonnes sont en moyenne transportés sur plus d'un million de t/an, soit à peine 60% des engagements contractuels. Un déficit lourdement pénalisant auquel l'entreprise arrive tant bien que mal à combler grâce aux transporteurs privés. Les appels incessants à l'adresse des pouvoirs publics pour lever cette contrainte ont fini par aboutir. Une enveloppe conséquente vient d'être allouée aux fins de la modernisation et la mise à niveau de la ligne minière Bir Atter (Tebessa)-Annaba. D'ici à 2017, les capacités de cette ligne devraient être portées à 9 MT entre phosphate et minerai de fer.




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