Algérie

BAISSE DU POUVOIR D’ACHAT



L’Ugta ne bronche pas
Sidi Saïd finira-t-il par sortir de sa tour d’ivoire? L’Union générale des travailleurs algériens est étrangement muette devant la dégradation de la situation économique et sociale des citoyens algériens. Ce sujet au caractère redoutablement récurrent reste pourtant le problème phare de cette fin de période estivale.La cigale ayant chanté tout l’été...Non, la question est trop sérieuse pour qu’elle puisse ressembler à une fable. La fin précoce de l’été n’annonce pas chez nous la fin du chant des cigales. Les Algériens auront à affronter, à court terme, deux événements importants.Le mois sacré du Ramadhan et la rentrée scolaire. A moins de deux semaines d’intervalle, il faut reconnaître que les ménages n’auront pas le temps de dire «ouf». Les prix des fruits et légumes repartent sans coup férir vers de nouveaux sommets.Ceux de la pomme de terre jouent au yo-yo mais aussi avec les nerfs des consommateurs. Ils oscillent entre 20 et 35 dinars le kilogramme. La tendance est toutefois à la hausse. Ce tubercule soumis aux caprices des spéculateurs ne tardera sans doute pas à appuyer sur la pédale. Les frémissements qui le prédisent sont déjà en place.C’est ce que nous avons pu vérifier et constater. Au marché municipal de Bir Mourad Raïs ou à Béjaïa, le seuil des 35 dinars a déjà été atteint au niveau de certains étals.Dans tous les foyers algériens on se tient le ventre. On ne sait à quel saint se vouer. Les questions fusent comme autant de banderilles qui risquent de faire très mal.La corrida s’annonce sanglante. Le porte-monnaie des Algériens résistera-t-il à cette mise à mort programmée? «La courgette a déjà augmenté», s’écriait une cliente, les yeux remplis de surprise et de colère devant les étals de ce vendeur de fruits et légumes d’un marché de banlieue algéroise (Bir Mourad Raïs).Ce légume affiche fièrement 70 DA. «La carotte aussi», répond en écho un autre client. 45 DA le kilogramme, s’il vous plaît! Les nuits blanches et les angoisses ressurgissent.Les regards sont à nouveau focalisés sur les prix du kilo de viande. Combien coûtera-t-elle? Seul Dieu le sait. Nos marchés fonctionnent comme bon leur semble. Ils n’obéissent à aucune règle. A aucune logique.La suspension de l’importation des viandes ovines sera-t-elle levée? Elle avait été annoncée pour la fin du mois d’août. Les décisions prises par le gouvernement pour faire face à la flambée des prix seront-elles d’un quelconque effet? Les contrôles se font rares.La corruption les a mis au pas. Les principes sont foulés aux pieds. Devant cette domestication généralisée et rampante, le citoyen algérien semble impuissant. Tant pis si cela se fait sur le dos des démunis. Dans quelques jours, les tirelires ressembleront à des ballons de baudruche. De l’air, rien que de l’air. Qui viendra à leur rescousse? L’Union générale des travailleurs algériens qui se targue de posséder en son sein pas moins de 1.600.000 adhérents et qui demeure le partenaire social incontournable du gouvernement, fera t-elle pencher la balance? Sidi Saïd avait clairement affiché sa stratégie.Il a définitivement orienté la Centrale syndicale vers le dialogue. Le terrain des luttes sociales et de l’orthodoxie semble désormais entre les mains des syndicats autonomes. Pour Sidi Saïd, la bataille de l’augmentation des salaires a été gagnée même s’il la juge insuffisante. «Aucun fonctionnaire n’a été oublié», avait-il souligné lors d’une conférence de presse organisée le 9 avril 2008 à la Maison du peuple. «Les résultats obtenus au cours des négociations par l’Ugta parlent d’eux-mêmes quel que soit le niveau qu’ils auront atteint», a-t-il ajouté.Les syndicats autonomes ont montré leur désapprobation quant à la nouvelle grille des salaires.Ils menacent même de réinvestir le terrain à la rentrée. Sidi Saïd qui a été porté en triomphe lors du XIe Congrès de l’Ugta a promis de se projeter dans une nouvelle bataille: le pouvoir d’achat. Le temps est venu d’en faire la démonstration.


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