Bien que l'Algérie ait connu une baisse importante du nombre d'accidents de la route, de nombreux automobilistes se disent mécontents de la mise en oeuvre de ce Code de la route depuis un an.
Le nombre d'accidents de la route en Algérie a baissé de près d'un quart par rapport à l'année dernière, ont annoncé les députés lors d'une session destinée à évaluer l'efficacité du Code de la route 2010.
Les nombre des victimes de la route en Algérie est passé de 4 607 morts en 2009 à 3 541 en 2010, et le nombre d'accidents quotidiens a diminué de 13 à 9, a indiqué le ministre des Transports Amar Tou lors de la réunion du 5 janvier.
Le nombre de blessés a baissé de manière importante, passant de 64 148 en 2009 à 51 002 en 2010, soit 37 accidents de moins par jour. Au total, les accidents de la route sont passés de 40 814 à 31 740, et le coût des dommages matériels est tombé de 100 milliards de dinars en 2009 à 79,25 milliards en 2010.
Les membres de la commission des transports et des communications de l'Assemblée nationale populaire, des responsables des ministères, des représentants de la police nationale, de la gendarmerie et de la protection civile assistaient à cette réunion.
Tout en reconnaissant que le cadre juridique actuel a aidé à réduire les pertes en vies humaines, le président de l'APN Abdelaziz Ziari a maintenu que ce code "a besoin d'être révisé et mis à jour".
Il a également déclaré que le travail de sensibilisation aux questions de la sécurité routière devait être une "priorité nationale" et a appelé au recours à une "démarche globale qui associe la famille, l'école, la mosquée et les organisations de la société civile, ainsi que les institutions de l'Etat".
Les délits punissables par un nouveaux système d'amendes et de retrait de permis comprennent l'utilisation d'un téléphone au volant, le non-usage de la ceinture de sécurité, le franchissement des lignes jaunes, le non-respect des panneaux d'interdiction, le passage à un feu rouge et la vitesse excessive.
Mais ce qui inquiète le plus le public est, selon certains conducteurs, le fait que les responsables de la sécurité sont eux-mêmes "coupables" d'abus.
Mohamed en est un exemple. Il a vu son permis confisqué "pour un délit imaginaire" pendant trois mois alors qu'il se déplaçait pour son travail.
La plupart des automobilistes que Magharebia a rencontrés ont déclaré avoir reçu un avertissemernt verbal "pour rien", parce que le policier était "de mauvaise humeur" ou parce qu'il devait remplir son "quota quotidien de verbalisés". Ils estiment que les fautes commises n'étaient pas graves et ne justifiaient pas la confiscation de leur permis.
Mais il y a des exceptions. Abderrahmane est l'une d'elles.
"J’ai réellement commis une faute et quand le policier m’a arrêté, j’ai estimé que la meilleure façon de défendre mon cas était encore de reconnaître mon erreur. Et ça a payé, car l’agent ne m’a pas verbalisé et j’ai échappé à un retrait de permis. On m’a déjà retiré mon permis pendant un mois, parce que j’avais le téléphone à la main", explique-t-il.
"J’ai des connaissances au niveau de la commission des retraits de permis. D’ailleurs, j’ai récupéré leurs permis à plein d’amis ou à des collègues", a expliqué Ammar, un chauffeur professionnel.
Un grand nombre de personnes sont opposées au favoritisme, et lnternet regorge de forums de discussion sur la question.
En fait, les automobilistes et la police de la route se sont engagés dans ce que certains considèrent comme un jeu de cache-cache depuis que le nouveau Code a été mis en application. Les policiers mettent en place des barrages ou des radars cachés pour attraper les contrevenants ; et de leur côté, les automobilistes reprennent leurs mauvaises habitudes dès qu'ils sont certains que la route est libre.
Au cours du premier trimestre 2010, la police a confisqué 137 577 permis de conduire dans l'ensemble du pays pour différentes fautes au Code, soit plus de 1 500 permis par jour.
Dans la wilaya d'Alger, 20 096 permis ont été enregistrés depuis le premier semestre 2010, et 3 569 confiscations ont eu lieu en septembre.
Malgré des protestations sur la manière dont le nouveau code est mis en oeuvre, Tou exclut tout changement. Selon le ministre, les résultats ont montré à ce jour que les mesures prises pour dissuader les conducteurs de poursuivre leurs mauvaises habitudes sont les bonnes.
Le Code de la route est encore "un nouveau-né", après seulement 11 mois d'application, et il faudra du temps avant que des modifications soient éventuellement envisagées, a déclaré Tou. Il a également mentionné une hausse des amendes, qui ont augmenté de 89,5 pour cent en 2010 contre seulement 8 pour cent les années précédentes, un chiffre qui, selon lui, montre un "non-respect total de la loi".
Il a indiqué aux députés qu'il était venu à cette réunion pour parler de la sécurité routière, et pas de la question des gens qui se voient retirer leur permis. Il a cependant annoncé qu'un projet de décret exécutif serait présenté au parlement dans un futur proche pour examiner la possibilité d'introduire un système de permis à points.
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Posté Le : 12/01/2011
Posté par : infoalgerie
Ecrit par : Par Mohand Ouali
Source : Magharebia à Alger