Algérie

Baisse des prix du pétrole



Quelles conséquences sur les investissements ? Lors de sa visite à Tlemcen, le président Bouteflika s’est bien gardé de faire la moindre déclaration politique. En revanche, il a fait part de son inquiétude quant aux conséquences calamiteuses que ne manquerait pas d’avoir sur notre économie un effondrement des prix du pétrole. Nous ne sommes pas encore dans ce scénario catastrophe, mais le niveau atteint par les cours pétroliers a de quoi donner des cheveux blancs à nos dirigeants. En effet, le prix du panier Opep, regroupant les 13 pétroles bruts de référence de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a enregistré hier une nouvelle baisse par rapport à son cours de clôture vendredi. Le panier a accusé un recul de 71 cents pour s’établir à 71,96 dollars le baril lundi contre 72,67 dollars le baril vendredi à la clôture des marchés. Il est vrai que, pour le moment, nous disposons d’un matelas financier d’environ 150 milliards de dinars et les prévisions révélées dernièrement par le Gouverneur de la banque d’Algérie devant les députés établissent nos réserves de change en fin d’année à environ 200 milliards de dollars. Mais, dans un contexte actuel de crise boursière, il n’est pas exclu que cette tendance baissière des prix s’inscrive dans la durée. Et dans ce cas de figure, les choses risquent de prendre une tournure dramatique pour notre pays. Nos réserves de changes risqueraient alors de fondre comme neige au soleil, sachant que notre économie est bâtie à 98% sur la fiscalité pétrolière et que, par ailleurs, notre modèle de consommation est tourné lui aussi vers l’importation. Une des autres conséquences qui pourrait découler d’une baisse structurelle des prix, c’est la remise en cause des plans de développement engagés dans le cadre du programme présidentiel 2005/2009 et du programme 2009/2014 sur lequel une équipe d’experts est en train de plancher. Ce qu’il faut savoir, c’est que même si la loi de finances 2009, que les parlementaires sont en train de débattre, est bâtie sur un baril à 35 dollars, qui est plus un repère, le volume des investissements et des dépenses globales est basé sur un baril à 70 dollars, comme l’avait rappelé la dernière fois Ahmed Ouyahia dans sa conférence de presse. Ce contre-choc pétrolier, qui reste pour le moment de l’ordre du virtuel, avait déjà été vécu par notre pays, à l’époque du président Chadli Bendjedid où, du jour au lendemain, on était passé sans transition du fameux slogan «Pour une vie meilleure», à un discours qui recommandait aux citoyens les vertus de l’austérité. Et c’est cette austérité qui avait fini par accoucher dans la douleur des événements d’octobre 88 qui avaient ébranlé le système politique fondé pour l’essentiel sur la répartition de la rente pétrolière. La question est de savoir aujourd’hui si l’histoire va encore se répéter. Bien sûr que cette éventualité n’est pas souhaitable, mais force est de constater que les leçons de cette histoire ne sont pas retenues. L’après-pétrole et la mise en place d’une économie alternative reste encore une vue de l’esprit. Si bien que quand les prix du pétrole sont grippés c’est toute l’Algérie qui éternue. H. Senouci


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)