La production halieutique connait depuis l’année 2011 une baisse sensible puisqu’en 2015, avec 4.250 tonnes, elle n’a atteint que 59% de celle de 2011, qui s’était établie à 7.170 t.
Cette situation a généré une hausse des prix et une rareté de certains produits de la pêche. Diverses raisons sont avancées pour expliquer cette tendance. Mohamed Bourouis, cadre à la direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya (DPRH), pointera le doigt vers plusieurs facteurs et citera «les changements climatiques, la pollution, le non-respect des pratiques de pêche à travers la dégradation des habitats (raclage des fonds), la taille marchande des poissons et les filets dérivants».
Il faut dire que la pollution de la mer et du littoral – rien que par les plastiques – a connu ces dernières années une situation catastrophique. Les déchets déposés sur les berges des oueds, comme c’est le cas pour les décharges de Sidi Maârouf, El Ancer et à Sidi Abdelaziz près de l’embouchure de l’oued El Kébir, se retrouvent en mer.
Outre la pollution des oueds, M. Bourouis citera aussi la baisse du débit des ces derniers. La construction de barrages sur les cours d’eau qui approvisionnaient la mer en nutriment a eu ainsi une influence néfaste sur l’écosystème aquatique par le piégeage des sédiments. Outre le grand barrage de Beni Haroun, réalisé sur l’oued El Kébir, on relèvera celui de Boussiaba à El Milia, un affluent de l’oued El Kébir, celui d’El Agrem sur l’oued Mencha, celui de Tabellout sur l’oued Djendjen et enfin celui de Kissir sur l’oued éponyme.
Selon des professionnels du secteur, un des grands maux de la pêche est sans conteste les filets dérivants, qui jalonnent désormais l’ensemble de la côte d’Est en Ouest, sans trouver la moindre résistance.
La situation est telle que certains filets dérivants démarrent – comme c’est le cas sur la plage du 4ème km à l’Est de Jijel – dès le bord de mer. Un véritable massacre que même les pêcheurs à la ligne dénoncent, vu qu’ils «nettoient» l’ensemble de la zone de tout poisson. Une situation qui ne devrait plus durer au moment où l’on pense à établir une aire marine protégée, justement pour permettre la reconstitution de la faune marine. Afin de préserver et valoriser la ressource, on pense à des projets d’implantation de récifs artificiels et de récupération de filets fantômes parallèlement à l’installation d’un réseau de surveillance de phytoplancton, un réseau de suivi d’échouage de cétacés.
Le collectif marin inscrit actuellement au niveau de la wilaya est de 3.787 dont 36% seulement, soit 1.400 marins, sont embarqués. Une opération de formation est en cours et touche 649 personnes dont 279, essentiellement des marins qualifiés se sont vus délivrer un diplôme, a-t-on appris des services de la DPRH. Le reste concerne 94 capacitaires, 44 patrons côtiers et 78 électro-motoristes.
Photo: Entre 2011 et 2015, les quantités de poisson pêché ont chuté de 40 %
Fodil S.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 24/02/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Fodil S.
Source : elwatan.com du mardi 23 février 2016