Baisse d'impôt et électricité moins chère pour les boulangers

Les boulangers ont enterré la hache de guerre en abandonnant leur vielle revendication relative à l'augmentation du prix du pain, mettant ainsi un terme à un long conflit avec les pouvoirs publics, intransigeants dans leur refus face à toute hausse des prix qui toucherait ce produit de large consommation (au même titre que le lait), représentant presque 75% de la nourriture des Algériens. «On a baissé les bras à propos de cette revendication primordiale parmi les préoccupations des professionnels, du moins pour l'instant, devant des arguments très convaincants, accompagnés de plusieurs mesures de soutien des prix du pain adoptées par les pouvoirs publics », nous déclarera le président de l'association nationale des boulangers, M. Kalafat Youcef, rencontré hier à Constantine à l'occasion de la signature d'une convention sur l'approvisionnement en sel iodé par l'Enasel de toutes les boulangeries affiliées à l'UGCAA. Parmi ces mesures de soutien au prix de la baguette de pain mises en application par l'Etat, notre interlocuteur relève la baisse de 70% des impôts des boulangers, ainsi que l'exonération de la TVA propre à la farine servant strictement à la fabrication de pain. En sus, une toute dernière disposition de faveur est accordée aux boulangers, qui désormais payeront moins cher l'électricité consommée durant la nuit. Le président de l'association nationale des boulangers nous confiera que « la Sonelgaz (sur instruction du ministère de l'Energie et des Mines, ndlr), procède actuellement à l'installation de nouveaux compteurs d'électricité spécialement conçus pour les boulangeries, lesquels compteurs réduisent à 30% la consommation d'électricité à partir de 18 heures et jusqu'à 6 heures du matin ». En d'autres termes, les boulangers ne payeront que 30% de la consommation d'électricité durant la nuit, période de pic de la consommation chez ces professionnels. Apparemment satisfait de ces mesures d'encouragement, le président de l'association des boulangers avoue que « l'Etat reconnaît le bien-fondé de la revendication d'une augmentation du prix de la baguette de pain. C'est pour cela qu'il admet une panoplie de mesures de soutien pour éviter une charge supplémentaire au citoyen, dont le pouvoir d'achat est déjà malmené de toutes parts ». Par ailleurs, M. Kalafat Youcef affirme que « 62% des boulangers utilisent du sel non iodé pour la fabrication du pain, et ce au détriment de la santé du consommateur ». Ajoutant qu'avec la signature de cette convention entre son association et l'Enasel, ce taux en question devrait baisser considérablement dans les prochains mois. Aussi, ce dernier nous révélera que « l'association compte prochainement saisir les autorités concernées pour interdire la vente de pain au niveau des épiceries et autres commerces d'alimentation générale, notamment pour replacer à sa juste dimension la vocation du métier, et rendre le réflexe au consommateur qui doit se diriger vers une boulangerie pour s'acheter du pain au lieu d'aller chez l'épicier, ou sur un étal au coin de la rue ».