Algérie

Bain de sang en Guinée


Bain de sang en Guinée
Selon l'Organisation guinéenne des droits de l'homme (OGDH), 157 personnes sont mortes, 1253 blessées et des cas de viol ont été recensés lors de la répression par les militaires guinéens, lundi à Conakry, suite à une manifestation de l'opposition. Mais le parti de l'opposant Sydia Touré, l'Union des forces républicaines, donne un chiffre de 128 morts. La dérive est survenue lorsque des dizaines de milliers de personnes hostiles à la junte du capitaine Dadis Camara s'étaient regroupées dans le plus grand stade de la capitale avant que les militaires ne commencent à leur tirer dessus. Des femmes ont été violées à l'intérieur du stade puis dans des casernes et des commissariats. « Les viols ont commencé au stade. Des militaires ont violé des femmes », a indiqué Mamadi Kaba, président de la branche guinéenne de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho), une ONG basée à Dakar. Hier encore, les exactions se sont poursuivies. Un adolescent a été tué par des militaires dans la banlieue de la capitale Conakry. « Les militaires entrent dans les quartiers, pillent les biens et violent les femmes. Nous avons ces informations de sources concordantes, policières et aussi proches des militaires, bien que beaucoup de militaires et de policiers ne sont pas d'accord avec ce qui s'est passé », a indiqué le représentant de Raddho à l'AFP. Des leaders ont été également ciblés, puisque Mouctar Diallo, du parti de l'UFR, a été blessé et arrêté lors de la répression de la manifestation. Hospitalisé, il a pu regagner son domicile dans la nuit.Mais trois autres opposants, Seyllou Dalein Diallo, Bah Amadou Oury et Jean-Marie Doré, plus sérieusement blessés, sont toujours hospitalisés, rapportent les agences de presse. Pour l'opposition, « les Guinéens s'attendaient plutôt à ce que les autorités ferment le stade pour empêcher quiconque d'y pénétrer, étant donné que la manifestation était normalement interdite ». C'est pour cette raison qu'« il s'agit donc sans aucun doute d'un assassinat avec préméditation, d'autant plus que l'ordre public n'était en rien menacé : les contestataires manifestaient pacifiquement », relève l'UFR. L'opposition protestait contre une éventuelle candidature à la présidentielle de janvier du président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), le capitaine Moussa Dadis Camara, qui a pris le pouvoir « par la force » après le décès du président Lansana Conté le 23 décembre dernier. Le chef de la junte avait promis au lendemain de la prise du pouvoir que « ni le président, ni les membres du CNDD, ni le Premier ministre ne se présenteraient aux élections présidentielles » de janvier prochain. Face à cette situation, la communauté internationale a fermement condamné cette forme répressive adoptée par la junte. L'Union africaine (UA) a insisté sur la nécessité de traduire en justice les responsables de ces violences. L'ONU a déploré « l'usage excessif » de la force contre des manifestants. Pour sa part, l'UE a réclamé la « libération immédiate » des leaders de l'opposition. Les Etats-Unis ont appelé les autorités « à assurer la sécurité des Guinéens et des étrangers ». La France, ancienne puissance coloniale, a condamné la « répression violente » exercée par l'armée guinéenne.
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