Algérie

Bain de sang à Khartoum!



Rien ne va plus au Soudan
L'assaut donné par les soldats soudanais contre le sit-in installé depuis début avril devant le quartier général de l'armée s'est terminé par un carnage.
Les militaires soudanais ont tiré à balles réelles contre des manifestants pacifiques qui revendiquent le transfert du pouvoir aux civils. L'assaut donné contre le sit-in installé depuis début avril devant le quartier général de l'armée s'est terminé par un carnage. Le bilan encore provisoire est très lourd.
Au moins 60 personnes sont mortes à la suite de l'intervention des militaires lundi 3 juin contre des manifestants réunis depuis plusieurs mois devant le quartier général (QG) de l'armée, a annoncé hier le Comité des médecins. Proche du mouvement de contestation qui a provoqué la destitution de l'ex-président soudanais Omar el-Béchir, le comité a pointé du doigt les «milices du Conseil [militaire] (...) d'être responsables de ce massacre». Le Conseil militaire de transition désormais à la tête du pays, qui a ordonné cette opération a dit «regretter» les violences de lundi. Il a parlé d'une «opération de nettoyage» près du sit-in, par les forces de sécurité, qui a mal tourné. Une explication qui a du mal à passer. «La situation est maintenant pire que jamais», a condamné l'Association des professionnels soudanais (SPA), pivot de mouvement de protestation pacifique qui a entraîné la chute de l'ancien chef de l'Etat soudanais. «Nous appelons tous les Etats et les organisations à isoler et à cesser de traiter avec le soi-disant Conseil militaire», a déclaré la SPA dans un communiqué, dénonçant des «crimes contre l'humanité». L'organisation a par ailleurs appelé à continuer les «marches pacifiques» et à «la grève et à la désobéissance civile jusqu'au renversement du régime». Les capitales étrangères n'ont pas tardé à réagir. «En ordonnant ces attaques, le Conseil militaire de transition a mis en péril le processus de transition et de paix au Soudan», ont indiqué Washington, Londres et Oslo qui ont appelé à «un transfert du pouvoir négocié vers un gouvernement civil comme il est exigé par le peuple soudanais». Les trois pays ont haussé le ton. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Norvège ont dénoncé mardi l'appel des généraux au pouvoir au Soudan à organiser des élections, après la répression de la contestation qui a fait plus de 60 morts.
Ils ont appelé à une «transition» vers un gouvernement civil. «Le peuple soudanais mérite une transition dans le calme, menée par des civils, qui puisse établir les conditions pour des élections libres et justes, plutôt que d'avoir des élections hâtives imposées» par le Conseil militaire de transition au pouvoir, ont-ils écrit dans un communiqué commun. Le numéro trois du département d'Etat américain, David Hale «a rappelé l'importance d'une transition du Conseil militaire de transition à un gouvernement civil en accord avec la volonté du peuple soudanais», a fait savoir Morgan Ortagus, la porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué. Il faut savoir en effet que le comité militaire de transition a pris la décision de «cesser les négociations avec l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC)» qui chapeaute le mouvement de protestation, et appelé à «des élections générales dans un délai de neuf mois maximum», souligne un communiqué de son chef, le général Abdel Fattah al-Burhane.
Les élections se tiendront sous une supervision régionale et internationale, a ajouté le nouvel homme fort du pays qui s'est engagé à garantir les libertés publiques. «Nous ouvrons nos bras aux négociations sans restriction, sinon celle de l'intérêt national, pour fonder un pouvoir légitime qui reflète les aspirations de la révolution des Soudanais», a déclaré le chef du Conseil militaire de transition dans un message lu à la télévision nationale. Un appel que rejette le mouvement de contestation qui reste déterminé à poursuivre la mobilisation. «Ni le Conseil putschiste ni ses milices ni ses dirigeants, ne peuvent décider du sort du peuple et de la manière de gérer la transition vers un pouvoir civil», a répondu l'Alliance pour la liberté et le changement. Le bras de fer se durcit...


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