Algérie

Bahreïn : Lourdes peines pour 36 protestataires


Bahreïn : Lourdes peines pour 36 protestataires
Les trente-six personnes ont été jugées dans trois affaires différentes, dont le meurtre d'un Pakistanais au cours du soulèvement qui a secoué ce royaume du Golfe de la mi-février à  la mi-mars. Quatorze hommes ont été condamnés à  la perpétuité après avoir été reconnus coupables d'avoir battu à  mort un Pakistanais «à des fins terroristes» et d'avoir «participé à  des rassemblements illégaux», selon le procureur militaire, Youssef Fleifel. Quinze autres ont été condamnés à  15 ans de prison chacun après avoir été reconnus coupables de tentative de meurtre de militaires, de participation à  des manifestations et «d'actes de vandalisme» à  l'université de Bahreïn. Dans le troisième procès, un étudiant a été condamné à  18 ans de prison et six autres à  15 ans de prison, pour «tentative de meurtre» de plusieurs personnes à  l'Université, selon l'agence. Procès en appel pour d'autres détenus L'annonce de ces verdicts intervient alors que les Etats-Unis, l'ONU et plusieurs pays occidentaux ont vivement critiqué les condamnations prononcées la semaine dernière par un tribunal d'exception à  l'encontre de médecins et de membres du personnel médical d'un hôpital de Manama et appelé à  la libération de tous les prisonniers politiques. Le procès en appel de ces médecins et membres du personnel médical doit s'ouvrir le 23 octobre devant une cour civile, a annoncé hier le procureur général bahreini, Abdelrahman Al Sayyed, dans un communiqué diffusé par l'agence BNA, sans préciser combien de prévenus ont interjeté appel.
Le roi de Bahreïn, Hamad Ben Issa Al Khalifa, a affirmé fin août que les civils poursuivis par des tribunaux militaires pour avoir participé au mouvement de contestation pourraient se tourner ensuite vers la justice civile. Le tribunal d'exception composé de juges militaires et civils a été mis en place en vertu de la loi d'urgence imposée pendant trois mois après l'écrasement du soulèvement à  la mi-mars. Il a condamné 20 médecins et membres du personnel de l'hôpital Salmaniya, le plus grand de Manama, le 29 septembre à  des peines allant de 5 ans à  15 ans de prison. Les condamnés, parmi lesquels des femmes, ont été reconnus coupables d'avoir incité au «renversement par la force du régime» et aidé les contestataires. Le mouvement de protestation contre la dynastie sunnite des Al Khalifa, déclenché en février par les chiites, majoritaires dans le pays, a été violemment réprimé, avec une trentaine de morts et des arrestations de masse. Des militants des droits de l'homme ont affirmé hier qu'un groupe de 14 opposants et activistes emprisonnés ont entamé une grève de la faim le 24 septembre dernier et qu'ils n'avaient pas accès aux soins médicaux. Mohammed Mascati, président de l'Association des jeunes Bahreïnis pour les droits de l'homme (opposition), a affirmé à  l'AFP que l'état de santé d'au moins deux des grévistes de la faim s'est détérioré.  «Abdul Jalil Al Singace et Abdul Al Wahab Hussein sont tous deux diabétiques, et leur état de santé s'est gravement détérioré», a-t-il dit.  Les deux hommes figurent parmi un groupe de sept chefs de l'opposition condamnés à  la perpétuité pour leur rôle dans le mouvement de protestation. Abdul Al Wahab Hussein est le chef du petit mouvement radical Wafa et Abdul Al Jalil Singace, est un dirigeant du parti Haq souffrant d'une paralysie des jambes. Touché par le vent de contestation qui a soufflé sur les pays arabes, le royaume du Bahreïn a étouffé avec une répression féroce les manifestants. Aidé en la circonstance par ces voisins du Golfe.
En effet, en mars dernier, l'Arabie Saoudite a envoyé plus de 1000 soldats à  Manama. Les Emirats arabes unis y dépêchent 500 policiers et le Koweït mobilise une unité maritime. Cet arsenal de guerre fait partie des forces communes d'intervention du Bouclier de la péninsule créé en 1984 par les six royaumes du Conseil de coopération du Golfe (CCG), à  savoir l'Arabie Saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar. Toutes ces forces ont réprimé à  huis clos les contestataires sachant que le 15 mars, le roi bahreïni, Hamad Ben Issa Al Khalifa, décrète l'état d'urgence. L'Occident se contente de condamnations aux pattes de velours. Le pétrole d'abord , les droits de l'homme et la démocratie ensuite.
 
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