Algérie

Bahreïn : La poudrière du Golfe



Bahreïn : La poudrière du Golfe
Le péril confessionnel guette le petit royaume chiite, dirigé par la dynastie sunnite des Al Khalifa depuis son accession à l'indépendance en 1971. Manama ne veut pas décolérer. Après une semaine de contestation qui a fait 6 morts et une centaine de blessés, la crise bahreïnie a pris des proportions néfastes pour la stabilité et la paix civile de petit royaume de tous les paradoxes. C'est, en effet, à  coup de bombes lacrymogènes que la police, prenant le relais de l'armée qui s'est retiré «Â hors de Manama » sur décision du prince héritier Salman ben Hamad Al-Khalifa, a dispersé les manifestants qui commençaient à  converger vers la place de la  Perle à  Manama. De ce fait, la main tendue du roi Selman Ben Hamad Al Khalifa, confiant au prince hériter les destinées du dialogue national, a été rejetée par l'opposition chiite qui exige au préalable la démission du gouvernement et le retrait de l'armée des rues. La poudrière du Golfe peut à  tout moment basculer dans le chaos. Le péril confessionnel guette le petit royaume chiite, dirigé par la dynastie sunnite des Al Khalifa depuis son accession à  l'indépendance en 1971. Le malaise confessionnel fonde le sentiment de marginalisation de la communauté chiite qui vit mal le statut de citoyens de «Â seconde zone » et dénonce la discrimination sociale et politique dont elle se dit victime. Elle est ainsi exclue des postes d'administration et de sécurité (police, armée) et souffre des restrictions en matière de services sociaux (l'accès au logement et à  l'emploi notamment). Face aux inégalités sociales, la remise en cause des avancées démocratiques qui ont fait du Bahreïn (avec le Koweït) l'une des exceptions dans la région a provoqué un raidissement de l'opposition participationniste chiite. Le train des réformes, lancées en 2001 pour rétablir dans ses fonctions le Parlement suspendu en 1974 et initier l'expérience démocratique (élaboration d'une charte nationale garantissant le caractère démocratique du système, la séparation des pouvoirs et la suprématie de la souveraineté populaire), n'a pas survécu au tour de vis consacrant la fermeture du champ politique. A la croisée du chemin, le Bahreïn est l'expression concrète du grand ratage en matière de  réformes démocratiques qui s'imposent aujourd'hui en exigences incontournables pour la place forte de la Ve flotte qui couvre le Golfe, la mer Rouge, l'Afrique de l'Est  et l'océan Indien. L'ombre pesante de l'Iran inquiète.


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