Algérie

Bahidja Rahal, une digne ambassadrice de la musique classique algérienne



Première dame soliste de la musique andalouse La musique classique algérienne ou andalouse a traversé plusieurs siècles depuis l’âge d’or de Ziryab. Sans de multiples épreuves, elle a perdu beaucoup de mélodies, certains rythmes et quelquefois des noubas entières dont ne survivent que quelques morceaux. A l’origine de cette musique, il existait 24 noubas et chacune correspondait à une heure bien précise de la journée ou de la soirée. Malheureusement, il ne subsiste aujourd’hui que quinze noubas sur lesquelles douze seulement sont complètes. La nouba est une suite de cinq mouvements allant du plus lent au plus rapide, appelé final. Cette nouba peut être enrichie d’une touchia qui est une ouverture instrumentale jouée à l’unisson, elle indique le mode de la nouba qui va suivre. Elle peut être enrichie d’un inkilab qui est une pièce chantée dans le même mode. L’istikhbar est une improvisation instrumentale et vocale où le chanteur ainsi que le musicien peuvent, selon l’inspiration, donner des moments d’évasion à l’auditoire. On ne signale pas par le passé, l’interprétation d’une longue nouba confiée à une seule voix de femme, qui plus est cette interprétation et touche désormais tous les publics et ne se cantonne pas, comme autrefois, à un public déterminé, confiné à l’intérieur des maisons, lors des mariages où l’on avait l’habitude de dispenser ce répertoire. On est donc en présence de la première dame soliste de la musique arabo-andalouse, qu’il faut saluer et qui a adopté en le portant à sa quintessence, ce style de musique. C’est à dire un style léger, hautement fleuri et enjolivé qui porte au rêve, au vertige et à l’ivresse mystique. Très féminine, alerte, et douée d’un talent exceptionnel, Bahidja Rahal, rehaussée par une confiance et une assurance sans limite dans l’art dans lequel elle excelle, rayonne dans l’interprétation dans le mode andalou. Elle a su porter très haut l’étendard du chant andalou aussi bien à travers le territoire national que dans les capitales étrangères où elle a fait connaître et apprécier cette musique classique du patrimoine culturel algérien. Bahidja Rahal est musicienne et interprète soliste de la musique andalouse, ayant vécu toute sa vie en Algérie et depuis peu en France. Après avoir commencé sa formation artistique en 1974 au Conservatoire d’Alger, sous l’enseignement de grands maîtres tels que M. Khaznadji, A. Fakhardji et Z. Karkachi, Bahidja Rahal a le privilège d’effectuer ses premiers pas en 1982 en tant que musicienne et interprète au sein de l’orchestre d’El-Fakhardjia pendant 3 ans. Elle devient également membre fondateur, chanteuse soliste et professeur de musique andalouse au sein de l’orchestre Essoundoussia. En 1993, elle crée son propre orchestre à Paris. Forte de cet enseignement théorique de haut vol et douée d’un talent exceptionnel, Bahidja Rahal rayonne dans l’interprétation du mode andalou, ce style musical classique qui ne vaut précisément que par l’authenticité et la pureté de son interprétation. L’andalou se joue forcément avec des instruments traditionnels tels que le tar, la derbouka, le luth, le violon, la kouitra et le kanoun, et son exécution impose le respect total de ses règles, de son harmonie, de ses rythmes et de sa ligne mélodique. Son interprétation exige de la chaleur, de l’âme et du sentiment. C’est par cette intense implication personnelle que se dégage cette atmosphère émotionnelle qui comble le public à chacun des concerts que Bahidja Rahal a donnés partout en Europe ainsi qu’au Moyen-Orient. L’andalou est ici porté à son firmament par la voix cristalline et l’orchestre enchanteur de la première dame soliste de la musique classique arabo-andalouse.


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