Bahdja Project est un projet musical de musique jazz né en 2018 suite à la rencontre du souffleur belge Manuel Hermia et du violoniste algérien Kheireddine Mkachiche, deux talentueux musiciens de grande renommée. À ceux -là s'ajoutent le batteur Franck Vaillant (FRA), le bassiste François Garnie (BEL) et le pianiste Zinou Kendour (ALG). Bahdja Project donne rendez-vous au public algérien ce soir, pour fêter la Journée internationale du jazz. Le groupe promet de vous emmener à travers un voyage musical riche en émotions où la douceur et l'intime rencontrent le groove fougueux de solos endiablés.Ce projet est, en effet, le fruit de rencontres de deux musiciens de talent.Improvisateur, compositeur et globe- trotter des musiques du monde, Manuel Hermia a multiplié les rencontres musicales avec l'Orient. Son projet «Le Murmure de l'Orient» (paru en deux volumes sur le label IglooMondo) présente une musique, nourrie à la fois par les ragas de l'Inde, les maqâms arabes et l'ensemble des cultures de l'Orient.Fusion des genres
On le retrouve également au sein du trio du oudiste/guembriste marocain Majid Bekkas et aux côtés de Mamady Keita (Djembé, Guinée), Purbayan Chatterjee (sitar, Inde), Dhruba Ghosh (sarangi, Inde), Manou Gallo (basse, Côte d'Ivoire), Guo Gan (erhu, Chine). Pour sa part, élevé dans la tradition de la musique arabo-andalouse, chaâbi et hawzi, amoureux de la musique traditionnelle algérienne et friand d'ouvertures multiculturelles, Kheireddine Mkachiche n'a cessé de faire découvrir cette richesse culturelle a travers ses multiples rencontres musicales, notamment avec Amina Alaoui (musique du monde), Les Orientales: hommage au music hall d'Algérie (Label MK2), le pianiste norvégien Jon Balke dans le projet Siwan (Label ECM records), le trompettiste américain Jon Hassell dans le projet Last night (Label ECM records), le violoniste indien Dr. L Subramaniam (violins for peace),... Il a aussi collaboré avec beaucoup d'autres artistes célèbres comme Jean-Alain Roussel, Akamoon, Kepera trio, Boyan Z, Enrico Rava, Luca Aquino, Dhafer Youcef, Nguyen lée, Chemirani Quartet,Paolo Fresu, Sylvain Luc, Michel Benita, Andy Emler, Aziz Sahmaoui, Jean- Marie Ecay,...
«Bahdja témoigne de la rencontre entre des musiciens qui ont l'habitude de naviguer entre une multitude de styles, et qui jouent à transgresser ces frontières stylistiques pour nous rappeler que la musique est Une, avant toute chose, tout comme l'est notre humanité.» peut-on lire encore dans le dossier de presse de présentation de ce projet. L'album «Bahdja», fruit de cette collaboration a été édité en 2018 chez le légendaire Label belge (Igloo records) avec plusieurs concerts en Belgique, en Tunisie et en France. «Aux confins des mélodies, des harmonies, des rythmes et des sensibilités partagées, cet album dépasse les frontières pour nous rappeler que la musique est universelle.» En effet, à l'écoute de cet album, on se rend compte que la musique algérienne se retrouve subtilement habillée et harmonisée grâce au jeu mélodieux des musiciens étrangers qui sauront sublimer à sa juste valeur notre musique riche par sa diversité. L'album foisonne de morceaux dont le rythme oscille entre jeu saccadé et sons plus doux où l'improvisation ajoute un supplément d'âme à l'ensemble des titres. Comme il en sera assurément le cas ce soir. Interrogé sur son travail au sein de ce groupe, Kheireddine M'Kachiche souligne: «Dans la façon de composer les morceaux de Bahdja, on s'est beaucoup inspiré du répertoire traditionnel de la musique algérienne tous styles confondus, auquel on a ajouté des arrangements rythmiques et harmoniques inspirés du jazz contemporain.» Et de renchérir: «La magie a opéré, le résultat est incroyable, surtout avec le jeu subtil de chacun des musiciens qui a apporté son petit grain de sel et ses épices.».
Une musique épicée
Et d'estimer encore: «Le jazz actuel est devenu un grand portail qui peut se fusionner avec pratiquement tous les styles de musique. Il faut juste trouver la formule qui va cimenter le tout. Donc, la cohabitation entre musique traditionnelle bien de chez nous et le jazz contemporain peut se faire dans la mesure au moment où on connait les ingrédients et surtout où l'on peut trouver les bonnes personnes qui vont partager la même patience, l'amour du langage musical universel..» À notre question de savoir si le jazz est là pour habiller et sublimer la musique algérienne' Manuel Hermia nous dira que oui. Et d'indiquer: « C'est un mariage heureux comme tous les mélanges car il y a toujours un moyen de dégager un nouveau champ d'investigation quand deux grandes langues se rencontrent. Là, c'est vraiment le cas, entre la musique maghrébine ou arabo-andalouse et le jazz. Pour cohabiter et trouver un équilibre, on se base sur la recherche en pensant en fonction des paramètres universels de la musique qui sont le rythme, l'harmonie et la mélodie. Après, chaque langue a ses codes et sa grammaire. Quand on veut les mélanger, il faut d'abord s'approprier ces langues et là, c'est vraiment le cas parce qu'avec Kheireddine, on a cette double, voire cette triple culture parce qu'on s'attaque aussi à la musique indienne, qu'on incorpore et à partir du moment où on mélange ces langages là et on connait les codes, eh bien, on peut jouer avec et s'arranger pour que les choses puissent cohabiter...on peut utiliser une gamme indienne sur un rythme maghrébin avec une harmonie jazz par exemple.». À noter que l'album comprend aussi des titres personnels comme Nadrat Mahfoud, morceau écrit par Manuel Hermia pour son beau-père qui est algérien. Un autre très beau morceau intitulé Kenza fait référence tout simplement au prénom de sa fille, étant mariée à une femme algérienne. « Le mélange n'a pas lieu que dans la musique. C'est l'apanage de l'humanité aujourd'hui. C'est comme ça qu'on va de l'avant pour construire demain...» conclut Manuel Hermia. Organisé par l'Aarc, il est à noter que le groupe se produira ce soir, à la salle Ibn Zeydoun à raison de 1000 DA le ticket.
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Posté Le : 28/04/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : O HIND
Source : www.lexpressiondz.com