Algérie

Bagatelles pour un massacre


«Notre vie est un voyage. Dans l'Hiver et dans la Nuit. Nous cherchons notre passage. Dans le Ciel où rien ne luit»Qu'est-il arrivé au grand Louis-Ferdinand Céline, lui qui aurait pu se satisfaire de son chef-d'?uvre «Voyage au bout de la nuit». Il signera son arrêt de mort quand il décidera de s'en prendre aux Juifs en publiant dès 1937 son deuxième pamphlet antisémite «Bagatelles pour un massacre», s'il fut un titre irrévocablement condamné par tout le monde, on ne peut s'empêcher aujourd'hui d'y voir une sentence, un verdict, un diagnostic, une mise en garde au sujet d'un monde truffé d'illusions, de mensonges, de duplicité, de reniement, de lâcheté et de compromission. L'écrivain pestiféré dira : «La seule chose grave à l'heure actuelle, pour un grand homme, savant écrivain, cinéaste, financier, industriel, politicien (mais alors la chose gravissime) c'est de se mettre mal avec les juifs.[...] Faites le clown, l'insurgé, l'intrépide, l'antibourgeois, l'enragé redresseur de torts... le juif s'en fout ! Divertissements... Babillages ! Mais ne touchez pas à la question juive, ou bien il va vous en cuire... Raide comme une balle, on vous fera calancher d'une manière ou d'une autre...» 1 Complètement désabusé, irrémédiablement déçu, Céline s'en prendra pourtant à tout le monde : aux Communistes, aux Français, aux Américains, aux Européens et même à tous les damnés de la terre et aux Juifs... particulièrement aux Juifs.
Néanmoins on ne retiendra que ce crime de lèse-majesté. On mettra sa mutinerie démentielle sous le coup de la frustration, de la paranoïa, de la folie et surtout bien entendu de l'antisémitisme. Il payera très cher son sacrilège. «Fais donc bien gaffe ! Terriblement... Ils appartiennent à la race la plus puissante de l'univers... dont tu n'es de naissance qu'un des domestiques... Ils peuvent pour un mot de traviole te faire virer de ton emploi...te faire crever de faim sans appel...» Quand il dira «Le persécuté c'est moi», Céline sera la risée de tous et pourtant, ils seront plus tard bien nombreux à subir cette «Persécution « et ces «Représailles» typiquement juives.2
Il aura ce courage inouï d'assumer jusqu'au bout ses sentiments. Il dira tout haut ce qu'il pensait tout haut. Posture que peu de personnes pourront assumer et particulièrement la Presse occidentale inconditionnellement pro-israélienne, ces chiens de garde qui constituent les miliciens les plus vils au service d'Israël. Céline n'était pas le seul à avoir décelé le caractère pernicieux de ces infiltrations juives dans le monde de la presse. Adolf Hitler (Mein Kampf) en fera de même : «Ce qui me donna bientôt le plus à réfléchir, ce fut le genre d'activité des Juifs dans certains domaines, dont j'arrivai peu à peu à pénétrer le mystère...Les faits à la charge de la juiverie s'accumulèrent à mes yeux quand j'observai son activité dans la presse, en art, en littérature et au théâtre.»
Le juif Nahum Sokolow fut l'un des pionniers du journalisme en hébreu ; Président de l'Organisation Sioniste Mondiale entre 1931 et 1935, il se consacrera corps et âme à des activités politiques et de propagande en faveur de la cause sioniste, intimement convaincu que la presse et l'information constituaient une arme importante de mobilisation de l'opinion juive. Il considérait celles-ci comme le seul organisme déjà existant de l'Etat juif en création auxquelles il incombera de lourdes responsabilités.
Céline décrivait en 1937 dans son livre «Bagatelles pour un massacre» ce Juif félon qui crie au viol et ameute le monde «La petite histoire lamentable du persécuté juif, la jérémiade juive, [...] Seuls les malheurs de Juifs le touchent à coup sûr ! Le récit de ces «horreurs» le trouve sans méfiance, sans résistance, sans scepticisme. Il avale tout. Les malheurs juifs font partie de la légende...la seule légende d'ailleurs à laquelle croit encore l'Aryen...Suprême miracle !... Quand le volé, le pillard juif hurle au secours, la poire aryenne sursaute d'emblée... C'est ainsi que les Juifs possèdent toute la richesse, tout l'or du monde. L'agresseur hurle qu'on l'égorge ! Le truc est vieux comme Moïse...il fonctionne toujours...»
Les Sionistes veilleront à mettre en pratique la doctrine médiatique et propagandiste de Nahum Sokolow : susciter l'émoi, la compassion mondiale et la mobilisation du monde occidental.
Cette technique nommé «Hasbara» («Explication» en hébreu) préconisée par Nahum Sokolow constituera la feuille de route d'Israël en matière de propagande. Deux semaines après l'attaque du Hamas, le lundi 23 octobre, 150 journalistes internationaux seront conviés à la base militaire de Glilot, dans le nord de Tel-Aviv pour le visionnage d'une compilation de vidéos «d'assassinats et d'exactions du Hamas». Une séance de 40 minutes censée horrifier et rallier les plus sceptiques, les retardataires. Cette communication de propagande institutionnalisée est orchestrée par le gouvernement et l'armée israélienne à travers les ministères des Affaires étrangères et des Affaires stratégiques. La «hasbara» peut prendre différentes formes : diffusion d'images par l'armée, diffusion de vidéos en pre-roll sur YouTube ou dans les jeux vidéo, mise à disposition d'experts pour les médias étrangers, campagne de communication relayée par des influenceurs.
Que valent 40 minutes de prétendus massacres théâtralisés face à une extinction lente et insoutenable de tout un peuple, une sournoise épuration ethnique qui dure depuis 75 ans.
Cette guerre médiatique où « la Pornographie de l'horreur» instrumentalisée à outrance focalisera nos jugements sur l'aspect extrêmement violent des affrontements et aura pour effet d'éluder la question centrale : celle d'une occupation illégitime et criminelle meurtrière qui dure depuis 75 ans, inédite, utilisant les stratagèmes les plus lâches tels qu'ils ont été décrits par Louis-Ferdinand Céline en 1937. Une occupation condamnée depuis des décennies par l'ONU et différentes instances internationales.3
La riposte disproportionnée et largement barbare sur Ghaza où périront pêle-mêle, enfants, femmes, vieillards, journalistes, personnel hospitalier, amenuise énormément les chances d'Israël de gagner cette fois-ci la bataille médiatique. On finira par admettre ce qu'on lit un peu partout dans les médias : La «Nazification d'Israël».
L'association américaine Committee to Protect Journalists (Comité pour la protection des journalistes, CPJ) recensera la mort de plus de 61 journalistes et professionnels des médias à Gaza depuis le 7 octobre. L'un des bilans les plus meurtriers de ce siècle. «Israël éradique le journalisme à Gaza», alertait le 22 novembre dernier Reporters sans frontières (RSF). Bien évidemment, la propagande israélienne et sa «Hasbara» veilleront à ne point aborder ce sujet très sensible. En définitive, le temps finira par confirmer et accréditer les avertissements de Louis-Ferdinand Céline.
Le philosophe Jean-Paul Sartre sera plus avisé quand il publiera en 1946 son livre «Réflexions sur la question juive». Le philosophe existentialiste, tel un sociologue et un psychanalyste présentera l'antisémitisme ou notre incurable et immémoriale méfiance à l'égard du Juif comme une maladie mentale de l'humanité. «Si le Juif n'existait pas, l'antisémite l'inventerait. Il devient évident pour nous qu'aucun facteur externe ne peut introduire dans l'antisémite son antisémitisme. L'antisémitisme est un choix libre et total de soi-même, attitude globale que l'on adopte. La passion antisémite devance les faits qui devraient la faire naître, elle va les chercher pour s'en alimenter, elle doit même les interpréter à sa manière pour qu'ils deviennent vraiment offensants.»4
Estimant avoir une dette à l'égard des Juifs pour quelques indélicatesses qu'on pourrait lui reprocher, Jean-Paul Sartre va plus loin encore, il présente le Juif comme une victime absolue, confronté à un dilemme insurmontable, coincé entre un antisémite pathologique qui le traquera inlassablement tant qu'il trimbalera ostensiblement sa judéité source de tous ses malheurs et entre un Démocrate qui lui propose de manière faussement amicale la Métamorphose, un Démocrate qui ne le respecte pas pour autant, condescendant et méprisant, cherchant à faire de lui une entité abstraite, invisible et intraçable. La deuxième option était loin d'être une proposition méprisante, un affront à l'authenticité du Juif; bien au contraire, c'était une arme absolue que le Juif fera sienne.
Sartre dira : «C'est donc l'idée qu'on se fait du Juif qui semble déterminer l'histoire, non la donnée historique qui fait naître l'idée.» Nul ne peut douter que depuis 1948, ce n'est pas uniquement cette viscérale haine du juif (pathologique, injustifiée) qui animera la colère des Palestiniens mais ce sont bel et bien ces incessantes et flagrantes violations du droit international commises par Israël à l'égard du peuple palestinien. Sartre aurait dû savoir que le premier antisémite c'est Dieu lui même, le Dieu de Moïse et de Jésus. Sartre aurait dû consulter Moïse à propos d'Israël pour vérifier si leur prophète, Juif lui aussi, avait quelques préjugés à l'égard de son peuple, préjugés qui auraient pu susciter les déceptions et les ressentiments du Libérateur hébreu.
«Et l'Eternel dit à Moïse: Dis aux enfants d'Israël: Vous êtes un peuple au cou roide; si je montais un seul instant au milieu de toi, je te consumerais. Ote maintenant tes ornements de dessus toi, et je verrai ce que je te ferai.» (Exode 33:3-5)
«Bagatelles pour un massacre», c'est la réponse rébarbative, irresponsable et insultante de l'Occident face au génocide de Ghaza. Avec une placidité incroyable, on s'évertuera à relativiser, justifier et pour finir cautionner et légitimer l'horreur sioniste.
«Bagatelles pour un massacre», c'est le pied de nez israélien aux multiples condamnations émises par l'ONU depuis 1948.
En Occident, on ne soutient pas Israël parce qu'on aime particulièrement les Juifs, l'histoire nous prouve le contraire par le biais de tous les pogroms dont ils ont fait l'objet. En Occident, on soutient Israël parce qu'on déteste viscéralement les Arabes et les Musulmans. On soutient Israël parce qu'il représente pour l'Occident beaucoup plus d'intérêt par apport aux Arabes dont on pille les ressources depuis des dizaines d'années sans être obligé de leur manifester en retour un soutien quelconque. On ne pourrait même pas qualifier la mobilisation inconditionnelle de certains pays occidentaux de croisade moderne puisque leur allégeance insensée à Israël n'est pas motivée par des considérations d'ordre religieux (Israël tape même sur les chrétiens en Cisjordanie et aspire à un grand Israël rempli uniquement de Juifs).
On soutient Israël parce que les Juifs ont su développer laborieusement toutes les techniques nécessaires qui leur permettent d'impacter les décisions politiques mondiales et d'acheter par tous les moyens possibles la sympathie, l'empathie et l'allégeance des pays occidentaux, à influer voire manipuler et gérer tout ce qui s'avère depuis la 2ème guerre mondiale fondamental : les finances et le nouvel ordre économique mondial, les médias, les arts et la politique, l'art de comploter, d'anticiper et pénétrer les arcanes du Pouvoir, qualités que les Arabes n'ont jamais pu ou su développer hormis bien entendu piller et dilapider les richesses de leurs pays et tabasser leurs peuples. Céline ne délirait pas, il n'y aura pas que la Presse qui sera une chasse gardée juive, tout le monde sera mobilisée pour la cause juive en y employant tous les moyens, même et surtout les plus immoraux.
Céline dira en 1937 «les rares échappés aux grandes hécatombes, qui végètent encore un peu dans les bureaux... les ambassades... doivent donner les preuves quotidiennes de soumission la plus absolue, la plus rampante, la plus éperdue, à l'idéal juif, c'est-à-dire à la suprématie de la race juive dans tous les domaines : culturels, matériels, politiques. Le Juif est dictateur dans l'âme, vingt-cinq fois comme Mussolini. La démocratie partout et toujours n'est jamais que le paravent de la dictature juive.»
Sartre disait en 1946 dans ses «Réflexions sur la question juive» « Pas un Français ne sera en sécurité tant qu'un Juif, en France et dans le monde entier, pourra craindre pour sa vie ».
Aujourd'hui peut-être que Sartre aurait dit, inspiré par ce Droit qui exigeait hier de chacun de nous de dénoncer l'oppression que subissait le peuple juif et surtout après avoir constaté que depuis 1948 des dizaines de résolutions de l'Onu condamnant Israël ont été complètement ignorées, «Pas un Français ni quiconque dans le monde ne sera en sécurité tant qu'Israël persiste à décimer sauvagement le peuple palestinien, à huis clos»
« Il y a des dizaines d'années, j'ai écrit que ceux qui se revendiquent «partisans d'Israël» sont en réalité les partisans de sa dégénérescence morale et de sa probable future autodestruction. Malheureusement, ce jugement semble de plus en plus plausible. »
Noam Chomsky «Palestine - L'état de siège.» (2013)
* Universitaire
Notes de Renvoi:
1- Louis-Ferdinand Céline, «Bagatelles pour un massacre», Editions Denoël, Paris, 1937.
2- L'ancien Président américain Jimmy Carter, les professeurs émérites John J. Mearfsheimer et Stephen M.Walt, le réalisateur américain Oliver Stone, l'humoriste Dieudonné, l'écrivain Roger Garaudy, le légendaire Abbé Pierre si vénéré, la célèbre journaliste Helen Thomas correspondante accréditée à la Maison Blanche de 1960 à 2010, la célèbre journaliste Octavia Nasr qui a exercé pendant 20 ans, comme reporter chez CNN, rédacteur-en-chef du département Proche-Orient... et des centaines d'autres personnes ; récemment l'actrice Susan Sarandon, l'actrice mexicaine Melissa Barrera. Coresponsable du département films à la CAA, Maha Dakhil, qui représente Tom Cruise qui s'est opposé à son licenciement, a dû démissionner du conseil d'administration pour avoir comparé l'intervention armée israélienne à un génocide. Elle ne pourra garder son poste d'agent grâce à l'intervention de l'Acteur.
- Voir à ce sujet : «L'incroyable autodafé sioniste» par Mazouzi Mohamed, «Le Quotidien d'Oran» du 26 Juillet 2014.
3- Voir «Ghaza, la Solution finale», par Mazouzi Mohamed, «Le Quotidien d'Oran» du 14 Novembre 2023.
4- Jean-Paul Sartre, «Réflexions sur la question juive», Editions Gallimard, Paris ,1946.
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