Des parlementaires turcs en sont venus aux mains samedi pendant un débat sur le contrôle par le pouvoir exécutif des nominations de magistrats, un sujet sensible après un scandale de corruption qui a conduit à un vaste remaniement du gouvernement. Un député est monté sur une table et s'en est pris physiquement à plusieurs de ses collègues tandis que d'autres échangeaient des coups ou se visaient mutuellement en lançant dossiers, bouteilles en plastique et même une tablette électronique, a constaté un journaliste de Reuters présent dans la salle.La commission de la Justice du Parlement était alors réunie pour débattre du projet de loi rédigé par l'AKP, le parti du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, visant entre autres à renforcer le contrôle de l'exécutif sur les nominations de juges et de procureurs.La bagarre a éclaté lorsqu'un représentant d'une association de magistrats jugeant le texte anticonstitutionnel s'est vu refuser la parole, ont raconté des témoins."Si je suis chassé d'ici en tant que représentant de la justice, tous les procureurs et les juges seront bafoués quand cette loi sera adoptée", a déclaré Omer Faruk Eminagaoglu, le président de l'association professionnel YARSAV, une fois l'incident clos.Recep Tayyip Erdogan a évoqué une tentative de "coup d'Etat judiciaire" après les accusations visant depuis la mi-décembre plusieurs membres de son gouvernement dans un dossier de corruption. Parallèlement au projet de réforme de la justice, il a ordonné une purge au sein de la police.Plus de 10.000 personnes ont participé samedi à l'appel d'un syndicat à une manifestation dans les rues d'Ankara pour dénoncer la corruption.Certains manifestants arboraient des pancartes sur lesquelles figuraient des slogans tels que "Bye bye Erdogan", d'autres des faux billets de banque à l'effigie du Premier ministre.Le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, qui se trouvait dans la salle où a eu lieu la bagarre entre députés, a laissé entendre que l'AKP pourrait faire des concessions sur la réforme si l'opposition acceptait de modifier certains articles de la constitution portant sur l'organisation de l'appareil judiciaire."Si tous les partis politiques se mettent d'accord sur une modification des articles et l'annoncent, il se pourrait que nous retirions ce projet de loi", a-t-il dit.Ses propos ont toutefois été accueillis par des railleries parmi les députés d'opposition présents et une source haut placée au sein de l'AKP a déclaré que le Premier ministre n'avait pas l'intention de retirer son projet.
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Posté Le : 12/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Temps d'Algérie
Source : www.letempsdz.com