Des jeunes, qui viennent de quitter la salle où vient de se tenir le meeting d'Ouyahia ? ils ont encore les casquettes et tee-shirts de campagne ? essuient des accusations de «traîtrise». Eclate alors une bagarre à coups d'armes blanches et de blocs de pierre.Grande mobilisation policière, hier, autour de la Salle Bleue de Béjaïa. Les mesures de sécurité débordent jusqu'au boulevard mitoyen au siège de la wilaya. L'arrêt de bus est désert. Les chauffeurs sont forcés de le griller et de continuer jusqu'à l'arrêt suivant de Dawadji.Il est interdit d'y faire halte. Des affiches du candidat Bouteflika, mêlées au drapeau national, surplombent la large voie. Le cul-de-sac qui mène vers la Salle Bleue est fermé aux quidams. Les invités doivent décliner leur identité aux organisateurs postés derrière les barrières métalliques qui barrent la voie. Une fois franchie nous sommes en territoire bouteflikien marqué par le bleu des affiches et le blanc des casquettes et des tee-shirts à l'effigie de Bouteflika généreusement distribués. Dans la salle, les tambours et les c?urs des pro-Bouteflika battent.Les gradins qui, la veille, ont difficilement contenu la foule des pro-Benflis, sont affreusement vides. Ouyahia est dans les coulisses. Précaution oblige, il est arrivé tôt ; la manifestation commence à 10h. Les organisateurs du meeting de Sellal, empêché à la maison de la culture le 5 avril, ont été contraints de revoir leurs plans. Tout a été préparé et exécuté pour ne pas laisser de champ libre à une éventuelle perturbation. C'était sans compter la détermination d'un groupe de jeunes, entassés sur la terrasse d'un café en face de la wilaya, pancartes à la main : «Ouyahia dégage», «Algérie aux Algériens», «Non au 4e mandat». Le groupe scandait des slogans antipouvoir sous l'?il vigilant des policiers mobilisés pour contenir la manif dans son coin et empêcher un débordement sur la chaussée.Un instant plus tard, au rond-point Dawadji, à hauteur de la cité CNS, des jeunes, qui viennent de quitter la Salle Bleue ? ils ont encore les casquettes et tee-shirts de campagne ? essuient des accusations de «traîtrise». Eclate alors une bagarre à coups d'armes blanches et de blocs de pierre entre jeunes Bougiotes, sous le regard de deux agents impuissants et débordés. Heureusement que les tournevis et tessons de bouteilles brandis furieusement n'ont pas fait de blessé. Le calme est revenu au bout de quelques minutes mais l'on a craint le pire avant que des personnes sages aient pu faire cesser les violences. La bagarre a éclaté un bon quart d'heure après le départ d'Ouyahia, qui a quitté les lieux comme il les a rejoints : sous bonne escorte. Ouyahia a tenu un discours-bilan du candidat Bouteflika.«Chaque étape des trois mandats prépare celle qui suit», a-t-il déclaré après avoir rendu hommage à Cheikh Aheddad ? dont un tableau à son effigie a d'ailleurs été remis la veille au même endroit par les partisans Benflis à leur candidat.Après avoir fait appel «aux frères au maquis de revenir au droit chemin», l'ex Premier-ministre a expliqué que le premier mandat a servi à faire revenir le calme, le deuxième et le troisième à construire le pays. «Le gaz que les Français appellent gaz de ville, Bouteflika l'a rendu gaz de village», a-t-il lancé dans un chef-lieu de wilaya qui compte des quartiers sans gaz de ville.«Bouteflika est fatigué, il pouvait partir, mais une grande partie de la population lui a demandé de rester» a-t-il soutenu. «Ils disent que c'est le candidat d'un clan. 1800 élus et 4 millions d'Algériens ont signé pour lui. C'est cela, le clan ' Alors, vive le clan !» s'est-il exclamé. A propos des appréhensions quant au recours à la fraude, Ouyahia a trouvé cette boutade : «Buvez beaucoup de thé et de café pour ne pas vous endormir. Si vous voyez quelque chose, filmez et mettez sur le Net?»
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Posté Le : 12/04/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel Medjdoub
Source : www.elwatan.com