Algérie

Bachotage



Bachotage
La période du bachotage est terminée. Le temps des examens est là. Les lycéens, malgré le stress, y vont de bon c?ur en espérant que la «ataba» les aidera à être nombreux à entrer à l'université en septembre prochain.Pour les membres du gouvernement, la période de l'examen parlementaire est également ouverte. Ils n'ont pas eu droit au bachotage. Le programme est dans la continuité de ce qui se fait depuis le premier plan en 2001. Les questions des députés seront douces, même si du côté du FLN l'on se pose des questions existentielles. À la présidence, c'est la période du bachotage en attendant l'épreuve des voix. Les discussions sont entamées à la manière d'une révision générale de ce qu'était l'Algérie, ce qu'elle est, et ce qu'elle doit devenir. Mais au niveau bachotage, c'est les partis politiques qui devront travailler le plus. «À quoi ça sert de gagner des élections, si l'on ne dirige pas le gouvernement '» Ce questionnement du secrétaire général du Front de libération nationale peut être étendu aux autres formations politiques. À quoi servent les partis politiques ' Quelles sont les perceptions que s'en font les citoyens-électeurs ' Quel est, dans le fond, la doctrine qui a prévalue à leurs créations ' Et surtout, mis à part la conquête du pouvoir, quel projet de société proposent-ils 'Le questionnaire est aussi important que les questionnements des électeurs qui ne voient pas de différence entre des politiques dont certains sont issus du Front islamique du salut, dissous par décision de justice, et qui sont candidats pour le compte de partis comme le Rassemblement national démocratique et d'autres ayant fait preuve de fidélité à leurs opinions. Ce fonctionnement des partis politiques semble obliger les rédacteurs de la future Constitution d'ajouter un article bannissant les errements politiques des militants. Une disposition constitutionnelle qui relève du règlement intérieur des partis. Une honte !C'est à cela que la classe politique pense pouvoir réduire ce texte fondateur, faute de pouvoir nettoyer ses propres écuries. Des écuries où les «étalons» sont tellement rares que les Algériens font plus confiance à la classe politique des années 1970 qu'à celle née de l'ouverture démocratique. La «ataba» semble avoir été introduite dans les programmes des partis politiques, tant ils contiennent des ressemblances.Si pour les futurs étudiants, le bachotage se limite à réviser des cours pendant les semaines qui précèdent l'examen, pour la classe politique il en va autrement. Les besoins, la conjoncture, les défis changent tout le temps. Ils changent au rythme des changements dans un monde qui est devenu un village grâce à la révolution des télécommunications. Des changements tellement rapides que certains y voient des bouleversements dans la manière d'interagir entre humains, dans les rapports à la nature et dans la conception des Etats-nations.C'est donc à tout cela que la classe politique doit bachoter. Elle doit bachoter d'autant plus durement que les examens ne se limitent pas aux élections. Ils sont quotidiens et le citoyen-électeur est devenu un excellent observateur. Il voit l'évolution du monde et la compare à celle de son environnement. Le népotisme, la concussion, la corruption et la violence sont les concepts qui caractérisent le mieux notre classe politique aux yeux de l'opinion publique. C'est aussi à cela que la classe politique doit bachoter. En attendant, souhaitons à tous les bachoteurs pleine réussite à leurs examens.A. E.




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