La faiblesse des partis politiques en matière économique donne au «gouvernement ainsi qu'aux cadres technocrates une marge de man?uvre très large dans la mise en place et la mise en ?uvre des politiques économiques», estime l'économiste Bachir Messsaitfa, dans une déclaration à El Watan Economie.Le fait est qu'il y a «un manque considérable dans le contenu sociale et économique dans les programmes de la majorité des partis présents sur la scène politique», d'où leur incapacité à «présenter des politiques solides et claires en matière d'économie c'est-à-dire sur l'équilibre des marchés».
Selon notre interlocuteur, les programmes sont «soit dominés par un discours moralisateur comme c'est le cas pour les partis islamistes, ou le caractère nationaliste pour les partis qui défendent ce principe ou bien un discours idéologique pour ce qui est des partis dits démocrates et le Parti des Travailleurs».
Seul, le FLN «qui a conduit le pays avant le multipartisme possédait une vision économique dans le cadre d'un Etat fondé sur le parti unique», dit-il. Ce parti a toutefois fini par «perdre son contenu économique après l'avènement du multipartisme et l'entrée du pays dans la phase d'une économie de marché au début des années 90, qui a donné lieu à l'émergence de nouvelles donnes dans l'organisation économique nationale, à leur tête la libéralisation de la plupart des marchés».
Comment expliquer alors la faiblesse du sujet économique au sein des partis ' M. Messaitfa met en avant en premier lieu, «la nature même de la création des partis politiques algériens qui est d'ordre purement légal et qui n'a rien avoir avec le contenu des programmes». En second lieu, «la nature des dirigeants et des cadres des partis qui sont d'abord des militants issus de la classe moyenne qui ont un manque de formation non seulement dans le domaine économique mais également dans l'aspect politique et de communication».
Par ailleurs, poursuit-il, «l'élite qui a été formée dans les domaines économiques et sociaux n'adhèrent pas aux hautes instances des partis en raison de l'organisation même de ces partis, qui empêche d'une façon ou d'une autre l'avancée des compétences scientifiques vers les fonctions». Tout cela a conduit à «une marginalisation des cadres nationaux susceptibles d'améliorer les politiques économiques efficientes en faveur de ces partis». Enfin, l'économiste met en cause «le système de formation au sein des partis basé sur la performance électorale, l'habileté à communiquer et le discours populaire et non sur la formation essentielle dans les domaines économiques, politiques et sociaux».
Ces insuffisances à plusieurs niveaux expliquent «la performance des partis sur la scène politique et par conséquent celle du parlement issu des mêmes partis», estiment notre interlocuteur. D'où d'ailleurs, «l'absence totale d'une quelconque valeur ajoutée apportée par l'APN aux politiques économiques nationales et aux programmes du gouvernement». En revanche, «les interventions de certains députés vont davantage dans le sens de la défense de leur intérêt personnel et celui des dirigeants des partis et de leurs soutiens».
Alors que l'APN s'apprête à accueillir de nouveaux députés, M. Messaitfa soutient que la situation ne changera pas dramatiquement «sauf si la scène politique se nourrissait de nouveaux partis qui mettraient en place de nouvelles méthodologies de travail, à long terme et qui serait différente de celles appliquées actuellement».
Il précise enfin, que ce qui leur est demandé ce n'est pas de «présenter dans les détails les mécanismes qui doivent régir le fonctionnement de l'économie, mais simplement une vision du parti et sa politique vis-à-vis des marchés, à charges pour organes exécutifs de chercher et de mettre en place les mécanismes ».
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Posté Le : 27/02/2012
Posté par : archives
Ecrit par : Safia Berkouk
Source : www.elwatan.com