Algérie

Bachir Boumaâza inhumé hier à El-Alia



Famille, amis et compagnons de la résistance et de prison du défunt, ainsi que les officiels sont venus en force, hier, pour rendre un dernier hommage, au défunt Bachir Boumaâza, dont le corps a été exposé au Conseil de la nation

avant son inhumation, dans l'après-midi au cimetière d'El-Alia.

Ses camarades de prison et de résistance n'ont pas cessé de faire son éloge retraçant son parcours révolutionnaire. Des membres de la Fondation du 8 Mai 45 et de l'Association des condamnés à morts ont tous reconnus en Bachir Boumaâza «un militant de la première heure». Ils n'ont pas cessé de répéter «c'est un martyr au vrai sens du mot». Un membre du bureau national de la Fondation 8 Mai 45, Touaguinil Ahmed, a affirmé avoir connu le défunt en prison à Aflou en 1957. «Je voyais en lui l'homme modèle, c'est un véritable révolutionnaire, il était calme mais très tenace, il vivait pour ses idéaux et une seule chose l'intéressait : l'indépendance de l'Algérie et notre glorieuse révolution».

 Son compagnon de résistance, Aissani Amara appelé Amirouche, a affirmé à son tour qu'il avait rencontré le défunt, pour la première fois à la prison militaire de Bâb El-Oued, puis à Sarkadji et enfin à Aflou. Amirouche a témoigné que Boumaâza a beaucoup donné à la révolution et pour son pays. «Il a milité pour l'indépendance et pour la lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre à travers ses idées». Pour Ahmed Mehsas, Boumaâza reste un grand martyr qui a mené un parcours parfait. «C'est un homme courageux et qui a le sens de la responsabilité». Pour ses divergences avec la classe politique, Mehsas a expliqué que Bachir Boumaâza avait décidé de se retirer à plusieurs reprises «parce que tout simplement, il n'était pas convaincu».

 A plusieurs reprises, il se mettait d'accord avec la classe politique sur tel ou tel objectif, mais en plein parcours, il faisait face à des divergences, comme c'est un homme de conviction, il a choisi de se retirer. Pour rappel, Bachir Boumaâza est décédé vendredi dernier en Suisse à l'âge de 82 ans des suites d'une longue maladie. Bachir Boumaâza, un révolutionnaire, était aussi un homme de grande culture qui a fortement contribué à l'écriture de l'Histoire. Originaire de Kherrata, il est l'une des figures historiques les plus marquantes. Il était très actif au sein de la fédération de France du FLN, et avait apporté un soutien fort aux prisonniers de Fresnes. Il a occupé le poste de commissaire national de l'information après l'indépendance, puis ministre du Travail et des affaires sociales et ministre de l'Economie nationale jusqu'à 1964. Il fut nommé ensuite ministre de l'Industrie et de l'énergie, pour devenir après juin 1965, ministre de l'Information. Il se rend en France en 1966 pour revenir en janvier 1998 date à laquelle il a été nommé président du Conseil de la nation. Il quitta ce poste en 2001 pour se consacrer à la rédaction de ses mémoires, lui qui avait toujours pensé «qu'un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir». Bachir Boumaâza est le fondateur de la Fondation 8 Mai 45.




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