Algérie - Bachetarzi Mahieddine

Bachetarzi Mahieddine, celui qui a sauvé le patrimoine de la musique algérienne



Bachetarzi Mahieddine, celui qui a sauvé le patrimoine de la musique algérienne
Ténor, comédien et directeur de troupe (1897-1986).
Né le 15 Décembre 1897 à la Casbah d’Alger. Comme la majorité des musiciens Algériens de l’époque, il s’initia très jeune au chant religieux où le seul instrument était la voix. Il fut d’abord Bachhazzab (Chef des lecteurs de Coran) à la mosquée Djemaâ Djedid et Muezzin. Le Mufti Boukandoura, réputé pour son érudition et ses qualités de musicien lui révèlera les premiers secrets d’interprétation des modes avant qu’Edmond Nathan Yafil (1874-1928), l’élève et le disciple du célèbre Mohamed Ben Ali Sfindja (mort en 1908), ne le prenne sous sa houlette et le détourne vers la musique profane. Sa voix de ténor était tellement fascinante que déjà en 1921, il comptabilisait plus de soixante six disques enregistrés, sans compter le nombre impressionnant de concerts donnés aussi bien en Algérie qu’en France, en Italie et en Belgique. A partir de 1923, il assume la direction de la fameuse société musicale El Moutribia et devient à partir de 1930 le troisième Maghrébin membre de La Société des Auteurs et Compositeurs de Musique de Paris (SACEM), après Yafil et le Tunisien Mohamed Kadri. Toutefois, en intellectuel éclairé, il réalise bien vite les limites de la musique en tant que moyen de communication, dans le contexte colonial. Sans rompre totalement avec la chanson, il se découvre une nouvelle vocation. Avec Allalou (1902-1992) et un peu plus tard Rachid Ksentini (1887-1944), Mahieddine Bachetarzi déblaie le terrain pour faire admettre l’existence d’un théâtre algérien en s’adressant aux Algériens dans la langue que ceux-ci parlent, transposant sur la scène, à leur intention, des récits légendaires ou populaires. C’est ainsi qu’il créera sa propre troupe et tout en ayant le souci didactique, il opta pour le genre comique, adopta le style réaliste et entreprit la difficile tâche de se réapproprier un patrimoine riche mais dévasté par plus de cent ans de calamité coloniale. Après l’indépendance du pays, il assume la direction du Conservatoire Municipal d’Alger (1966-1974) et rédige ses « Mémoires » parus chez la SNED, en trois volumes. Cette personnalité qui a marqué plus d’un demi-siècle de vie culturelle Algérienne meurt le 6 Février 1986 à Alger, à l’âge de 88 ans. Après avoir reçu la palme tunisienne (1929) et marocaine (1962), son pays l’honore, à titre posthume, le 21 Mai 1992, en lui décernant la médaille de l’Ordre du Mérite National.




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