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Bachedjarrah : le grand bazar de l'informel à ciel ouvert Alger : les autres articles



Bachedjarrah : le grand bazar de l'informel à ciel ouvert                                    Alger : les autres articles
Les 1300 commerçants informels, délocalisés dernièrement, ont réinvesti les rues et ruelles de cette cité populaire et populeuse.
Après l'opération coup-de-poing qui s'était soldée par leur délocalisation, les 1300 commerçants informels recensés reviennent en force. Se comportant comme les véritables maîtres des lieux, ils s'approprient le moindre espace situé dans les environs immédiats du marché communal. Par bravade contre la réglementation, les plus insoumis ont fermé à la circulation l'artère principale, appelée communément «boulevard Marseille». De part et d'autre de la chaussée, des kiosques de fortune sont implantés, suivis par une enfilade d'étals où sont exposés des tenues vestimentaires, des produits de décoration, de la vaisselle, des produits de beauté, des produits alimentaires presque périmés et autres babioles. Juste derrière, la deuxième aire squattée est située à proximité de l'agence Sonelgaz. Elle est spécialisée dans la vente de draperies et de diverses tenues féminines.
Des bijoux authentiques y sont même proposés aux clientes tentées par le prix. Un peu plus en avant, le troisième espace est aménagé à l'aide de matériaux de fortune à côté de l'agence Seaal pour la vente d'habillement féminin et de tapis. D'après M. Lasledj, vice-président de l'APC, chargé des affaires sociales, l'opération de délocalisation remonte au 30 septembre 2010. «Au niveau de la cité les Palmiers, nous avons déjà aménagé un marché de proximité pour accueillir les 700 marchands informels résidant dans notre commune. La structure offre les conditions de sécurité et d'exercice, mais les bénéficiaires étaient récalcitrants. Ils voulaient occuper les espaces situés à proximité du marché communal. Les événements de janvier 2011 leur ont donné l'occasion de réoccuper les lieux qu'ils squattaient auparavant», a-t-il expliqué.
Prenant la parole, un habitant de la cité Bachedjarrah 1 a soutenu que la «trêve» a été éphémère, elle n'a duré qu'à peine trois mois. De nouveau, un énorme bazar de l'informel est installé à ciel ouvert. «Actuellement, nous sombrons dans une situation pire que la précédente. Il est impossible de savourer un moment de repos chez soi, aussi court soit-il. Tout le long de la journée et jusqu'à une heure avancée de la nuit, nous sommes dérangés par les cris des marchands, le vacarme, les obscénités, des agressions à l'arme blanche et les odeurs nauséabondes dues au manque flagrant d'hygiène. Ces désagréments ont un impact négatif sur notre santé. J'avoue que mon médecin m'a prescrit des tranquillisants», a-t-il témoigné. Un petit tour chez un praticien installé à Bachedjarrah 2 atteste ces affirmations.
«Les trois quarts de mes patients souffrent de maladies psychosomatiques. Les nuisances provenant du marché informel et auxquelles ils sont exposés en sont la cause principale. Là, il n'y a pas de doute. Pour ceux qui refusent d'aller consulter un psychiatre, en l'occurrence les jeunes filles, je leur prescrits des anxiolytiques ou bien des antidépresseurs, tels que Lexomil, Laroxyl ou Tranxène», a-t-il indiqué. De retour à la cité Bachedjarrah 1, les représentants de l'Association du comité de quartier ont crié leur détresse. «Nous menons une vie de chien. Nous sommes assiégés. Le mauvais temps est pour nous une aubaine, ça diminue les nuisances et à la moindre occasion, nous filons au bled pour oublier cet enfer», a affirmé un représentant du comité qui est aussi retraité. Un autre ajoute :«Les autorités nous poussent à la confrontation. Qu'elles s'attaquent aux barons de l'informel qui se cachent derrière ces pions qui squattent les espaces.»
Au tour du président de l'association de s'exprimer : «En tolérant l'informel, les autorités encouragent le non-respect des lois. Pour toutes les communes, on a trouvé des solutions, sauf pour Bachedjarrah. Nous sommes les otages des événements et à chaque fois on nous ressert ce prétexte. Mais jusqu'à quand '» Pour sa part, le P/APC a tenu à préciser : «La conjoncture et les événements ne favorisent pas la délocalisation du commerce informel, mais dans un avenir proche, nous envisageons la relance du marché de proximité»,


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