Algérie

Bachar Al Assad sans concurrence



Bachar Al Assad sans concurrence
En dépit du contexte de guerre, des manifestations se sont déjà déroulées à Damas et à Homs pour soutenir Al Assad.A lors que les combats continuent de faire rage à Homs et dans de nombreuses autres régions, le régime syrien a décidé de mettre plein cap sur l'élection présidentielle. Le dépôt des candidatures a commencé hier. Mais d'ores et déjà, il ne faut pas s'attendre à un bouleversement de la donne politique dans ce pays déchiré par une guerre civile qui a fait, selon l'ONU, plus de 130 000 morts depuis 2011. Le scrutin présidentiel en Syrie, qui devrait sans aucun doute aboutir à la réélection de Bachar Al Assad, aura lieu le 3 juin, a annoncé le président du Parlement, Mohammad Al Laham. «Je fixe la date de l'élection d'un président pour la République arabe syrienne (...) pour les citoyens résidant en Syrie le mardi 3 juin», a-t-il annoncé lors d'une réunion solennelle du Parlement.Le deuxième mandat de Bachar Al Assad expire le 17 juillet prochain et il est pratiquement certain qu'il en briguera un troisième. Après le décès de son père, Hafez Al Assad, il avait été soutenu à l'unanimité (en 2000) par le Parlement puis réélu en 2007 avec 97,6% des suffrages. La nouvelle Constitution, entrée en vigueur le 27 février 2012, a introduit le principe du pluralisme dans la vie politique syrienne, ce qui permet la participation de plusieurs candidats à l'élection présidentielle. Cette élection sera donc la première à avoir une «forme démocratique». Jusqu'ici, le Président devait obligatoirement être membre du parti dirigeant Baas, puis sa candidature était avancée par le Parlement et devait être approuvée à plus de 50% par un référendum. A signaler par ailleurs qu'un président de la République ne peut désormais plus faire plus de deux mandats.L'appel des progressistesPour l'instant, l'actuel président Bachar Al Assad n'a pas de concurrent déclaré. Les représentants les plus notables de l'opposition ne peuvent pas se présenter après leur long exil car la loi sur les élections, approuvée en mars, stipule que tout candidat à la Présidence doit résider dans le pays depuis au moins 10 ans, s'assurer le soutien de 35 députés et que les deux parents du candidat doivent être Syriens. Il existe également des restrictions pour les électeurs, qui doivent obtenir des autorités une nouvelle carte d'identité spéciale - et ceux qui ont fui le pays de manière illégale ne peuvent pas recevoir ce document. De plus, les électeurs des régions occupées par les rebelles (plus de 6 millions) pourront difficilement se rendre sur les lieux d'enregistrement.A préciser par ailleurs que 3 millions de personnes ont fui le pays. Il ne sera pas évident pour eux de se rendre dans les représentations diplomatiques syriennes à l'étranger. A préciser que onze Etats ont annoncé qu'ils ne reconnaîtront pas la légitimité de cette présidentielle. Dans un communiqué conjoint, rendu public le 4 avril dernier, les pays qui soutiennent l'opposition syrienne ont rappelé au président Bachar Al Assad l'initiative de créer un «gouvernement de transition» durant la sortie du pays de la crise, avancée aux négociations de paix Genève 2 en janvier.Dans un communiqué préparé par le département d'Etat américain, les principaux opposants au régime d'Al Assad ont qualifié l'élection de «parodie de démocratie» qui entraînera un morcellement du pays. Cette déclaration a été signée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Qatar, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Jordanie, la Turquie et les Emirats. Le département d'Etat américain a également rappelé que l'ONU considérait Al Assad comme un criminel responsable de milliers de victimes pendant la guerre civile.De leur côté, les organisations progressistes syriennes de diverses confessions revendiquent toujours des réformes plus radicales du système politique, mais évoquent aussi l'«ingérence» de djihadistes étrangers dont l'expulsion, couplée au rétablissement de la souveraineté syrienne empêchée par l'Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie et les pays occidentaux, est une priorité. En dépit du contexte de guerre, des manifestations se sont déjà déroulées à Damas et à Homs pour soutenir Al Assad.




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