Les candidats libres au baccalauréat se plaignent du «manque d'information». Si les «scolarisés» ont retrouvé la sérénité qui leur permet d'être à pied d'œuvre le jour des épreuves, le 7 juin prochain, à la faveur des assurances du ministère de l'Education, les «non scolarisés» sont, pour la plupart, toujours dans le brouillard. Aussi bien les élèves qui suivent des cours par correspondance à l'ONEFD (Office national d'enseignement et de formation à distance) que les «100% autodidactes», c'est-à-dire qui se prennent eux-mêmes en charge et n'ont aucun encadrement scolaire ou parascolaire, se disent en mal d'information sur les dispositions prises dernièrement par le département ministériel de Aboubakr Benbouzid, suite au mouvement de protestation des lycéens contre les programmes pédagogiques surchargés. Pour contenir la grogne des lycéens en terminale, le ministère de l'Education avait assuré, fin janvier, que «les sujets d'examen ne porteront que sur les programmes effectivement dispensés», annonçant par là même «l'annulation de l'approche par compétence pour le bac 2008». A cet effet, le ministère avait mis en place «un dispositif opérationnel de suivi de l'état d'avancement des programmes visant à doter les enseignants des classes de 3ème AS d'un séquentiel de la progression pédagogique permettant de s'assurer l'accomplissement des programmes». «Mais qu'en est-il de la catégorie des candidats libres ?», s'interroge un candidat libre qui suit des cours par correspondance auprès de l'antenne régionale d'Oran (sise rue Cavaignac) de l'ONEFD. Pour cet élève, qui s'est inscrit en octobre à l'ONEFD pour suivre des cours par correspondance en choisissant la filière «mathématiques», section «nouveau programme», «soucieux d'apaiser la situation dans les lycées, les responsables de l'Education semblent avoir complètement oublié les candidats libres, qui se comptent par milliers, pourtant, à travers le territoire national». Et d'expliquer: «Nos camarades scolarisés ont toujours leurs enseignants pour les éclairer, les guider, leur dire à quel chapitre il faut boucler la révision pour le bac, car ils seront en contact permanent avec le ministère par l'intermédiaire des commissions de suivi. Bref, les lycéens seront bien informés sur les unités pédagogiques sur lesquelles porteront les sujets d'examen. Mais nous, il n'y a personne pour nous en informer. Nous devons réviser les programmes de A à Z. Nous sommes, de ce fait, désavantagés par rapport aux candidats scolarisés». Amina, qui suis elle aussi des cours à distance auprès du même établissement, dans la filière «sciences», déplore à l'instar des centaines d'élèves de 3ème AS inscrits à l'OREFD d'Oran, «la disparition, cette année, des habituels cours de soutien qui étaient dispensés par l'OREFD aux élèves inscrits, tous les lundis et jeudis après-midi». «Ces deux séances par semaine étaient pour nous plus que des cours de soutien, de révision et de rattrapage. Ça nous permettait de nous rencontrer élèves et enseignants, d'être à la page comme on dit par rapport aux programmes, aux sujets du bac et tout ce qui tourne autour. Comme les profs conventionnés par l'Office y travaillent à temps partiel et sont en même temps des enseignants actifs dans les lycées, les cours de soutien nous auraient été bien utiles cette année pour savoir le programme qui sera arrêté avant l'épreuve du bac. Mais en l'absence de profs et de tout autre interlocuteur, nous sommes quasiment égarés, nous n'avons plus de repères», se plaint Amina. Interrogé à ce sujet, le directeur de l'Office régional d'enseignement et de formation à distance d'Oran, qui «coiffe» les wilayas d'Oran et de Sidi Bel-Abbès, M. Baki Djamel, indique que «les cours en question n'ont pas été supprimés. Ce qui a changé cette année, c'est que les cours de soutien sont devenus payants (3.000 DA pour toute l'année). Nous avons mis fin à la gratuité des ces cours parce que nous y avons remarqué un manque d'intérêt, voire un désintéressement quasi total, chez les élèves. Or, dès que nous avons instauré la formule payante, les élèves ont fait montre de sérieux et d'assiduité pour ces cours. Notre motif n'en était donc pas d'ordre pécuniaire mais purement pédagogique. Il fallait aussi penser aux indemnités des enseignants. Nous avons plusieurs classes de 15 et 20 élèves pour les littéraires, les cours ont lieu régulièrement dans des établissements scolaires mis à notre disposition par l'Académie. Cependant, nous n'avons malheureusement pas pu mettre en place des classes pour les scientifiques car la demande était trop faible, à peine sept d'élèves. Nous ne pouvons évidement pas mettre en place une classe de sept élèves». Sur un autre plan, le même responsable souligne que «le problème de la surcharge des programmes pédagogique ne se pose pas pour nos élèves car, justement, les programmes mis au point par notre office sont allégés, ventilés, de manière à ne donner à l'apprenant que l'essentiel, le fondamental. Sur le plan allègement et assouplissement des notions, nos méthodes et nos manuels sont hyper-étudiés. D'autre part, nos élèves qui préparent le bac en seront suffisamment informés, y compris les chapitres sur lesquels porteront les épreuves, à l'occasion des examens que nous organiserons en mois de mai». Pour sa part, le secrétaire général de l'Académie, qui indique qu'il y a 5.000 candidats libres au bac sur un total de 19.000 candidats dans la wilaya d'Oran, souligne que «les candidats libres ont même cet avantage par rapport à leurs camarades des lycées de n'en étudier des programmes que l'essentiel, ce qui se rapporte directement aux épreuves du bac».
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Posté Le : 09/02/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : H Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com