Algérie

Bac : La philo fait perdre pied aux candidats



Au troisième jour de l'examen du baccalauréat, l'épreuve de philosophie de la filière des Lettres et Philosophie a donné des sueurs froides aux candidats et candidates, dont certaines ont carrément perdu connaissance, nécessitant leur évacuation vers les infirmeries des centres d'examen. Hier matin, la psychose avait rapidement gagné les candidats de cette nouvelle filière des programmes de réforme, qui appréhendaient mal cette épreuve décisive pour décrocher le baccalauréat. Le coefficient de la philosophie pour cette filière est de 6, ce qui explique en grande partie cette « panique collective ». Dans un seul centre d'examen, une dizaine de cas de perte de connaissance a été enregistrée durant la première heure de cette épreuve, alors que de nombreuses candidates ont éclaté en sanglots dès la consultation des trois sujets proposés au choix par les examinateurs. « On s'attendait à avoir six sujets pour cette épreuve comme pour le baccalauréat blanc, mais on a vite découvert qu'il n'y avait que trois sujets, ce qui a perturbé la majorité des candidats », souligne cette candidate. Pour d'autres, les trois sujets proposés, et particulièrement le texte sur « le conscient et l'inconscient », étaient difficiles et complexes. Les deux autres sujets concernaient des exercices de dissertation ayant pour thème « la mémoire » et «la langue et la pensée». Du côté des enseignants interrogés, on affirme que les trois sujets étaient abordables et à la portée des candidats. Selon eux, les trois sujets ne comportaient aucune erreur d'ordre didactique ou technique. « La panique des candidats est due à l'importance de cette épreuve pour le calcul de la moyenne générale du baccalauréat », signale cet enseignant. L'autre épreuve, qui a donné du fil à retordre aux candidats, a été l'examen de sciences de la filière de mathématiques, qualifiée par les candidats de « trop difficile ». Des enseignants de sciences, contactés par nos soins pour avoir d'amples informations, ont confié que le sujet de cette matière était « un peu difficile pour les élèves de niveau moyen ». Toutefois, nos sources soulignent que cela reste normal pour une filière considérée comme d'excellence. La nouveauté pour cette troisième journée du baccalauréat est que les examinateurs se sont rattrapés hier et les sujets proposés aux candidats ont été présentés dans des feuilles séparées, après la confusion signalée dans les deux épreuves de la langue anglaise et de celle des mathématiques. Concernant les conditions de déroulement de cette session, une dizaine de cas de triche ont été enregistrés dans les centres d'examen et particulièrement parmi les candidats libres. A Oran, l'académie a annoncé six cas de triche, dont cinq mettant en cause des candidats libres. Ces six candidats, qui ont été pris en flagrant délit de fraude par les surveillants, ont été exclus d'office de l'examen. Ils seront traduits incessamment devant une commission ad hoc et risquent une interdiction de toute participation dans un examen national pour une durée de cinq années. La direction de l'éducation a aussi révélé un cas d'usurpation d'identité commise par un candidat. Une enquête policière a été ouverte pour faire la lumière sur cette affaire. Par ailleurs, les enseignants réquisitionnés pour la surveillance des épreuves de cette session 2008 ont dénoncé un « excès de zèle des chefs de centres d'examen qui n'ont pas hésité à confisquer nos cartes d'identité nationale pour la journée ». « Cette attitude est insoutenable. Les chefs de centre n'ont aucune prérogative pour confisquer des cartes d'identité nationale des enseignants », dénonce ce syndicaliste, tout en condamnant un « excès de prudence » du ministère qui a désigné cinq surveillants dans une seule classe d'examen pour les candidats libres. « Cinq surveillants dans une seule classe d'examen est une source de perturbation pour les candidats qui ont besoin d'un peu de calme durant les épreuves », souligne cet enseignant. D'autres ont énergiquement condamné la réquisition des enseignants pour la surveillance durant toute la journée par le ministère, ce qui cause d'énormes contraintes pour ces derniers, surtout les mères de famille. Cependant, le point qui soulève le courroux des enseignants concerne les repas distribués cette année dans certains centres d'examen et qui ont été qualifiés par un syndicaliste de « repas de misère ».


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