Algérie

Bac à lauréats



Hier, se sont terminées les épreuves du brevet d?enseignement moyen.Elles ont coïncidé avec les festivités de la Journée mondiale de l?enfance.Des moments de gaieté et d?innocence. Après-demain, et durant cinq longues journées, les lycéens (nes) vont, enfin, clore un cycle d?instruction entamé dès leur jeune âge. Ces examens coïncident avec celui de leur adolescence.Un tournant crucial.Un âge critique à plus d?un titre. En effet, c?est à partir de ce stade déterminant que leur parcours, vers plus d?affermissement de la personnalité, devient difficile à enjamber et qu?il est, en même temps, décisif pour tout le restant de leur vie.Cependant, cette traversée pour qu?elle puisse se dérouler dans les conditions optimales et suivies d?effets tangibles, devrait être confortée par un train de mesures alliant de véritables espoirs, a de pertinents leviers d?orientation, bien fondés, perspicaces, persuasifs et, surtout fonctionnant adroitement. En principe, il n?existe pas moins de trois grands départements ministériels, d?éducation et de formation, en charge de cette mission. Ils sont connus. Notoirement, ce qui ne l?est pas: c?est le bilan réel de leurs efforts engagés avant, et après les réformes respectives de ces dernières années. En clair, un inventaire détaillé, en termes d?impacts vérifiables, et collectivement présenté à qui de droit afin qu?il puisse analyser leur interdépendance, et faire ressortir les différents points positifs et négatifs respectifs de cet ensemble éducationnel. Existe-t-il ce genre d?observatoire réceptacle, compétent et surtout autonome, capable de disséquer toutes les anomalies et de concevoir, sur des bases d?évaluations fiables et incontestables, les réajustements nécessaires? En attendant, les bilans établis à ce jour ont montré des déséquilibres, du moins au niveau de l?enseignement général tels qu?annoncés, par M. le ministre de l?Education nationale, le 21 avril dernier, sans donner plus de détails précis sur les facteurs liés à ces dysfonctionnements. Cette semaine, il a annoncé qu?il va ramener le nombre d?élèves par classe à 30 au maximum et qu?à ce sujet, entre autres, il est prévu le recrutement de plus de 125.000 enseignants. Impressionnant!Entre-temps, il convient de dire que la tâche est ardue, certes, à la vue de centaines de milliers de candidats (tes) se présentant, chaque année, pour l?obtention de ces diplômes.Cependant, les mêmes difficultés réapparaissent quant à la prise en charge, aussi bien des lauréats que des recalés à tous les paliers du système, car celles-ci sont abordées partiellement, et les quelques solutions liées restent insuffisamment impulsées car hâtivement conçues selon les conjonctures et les humeurs du moment, au lieu qu?elles soient inscrites dans un plan structuré et de longue haleine, et ce, malgré les immenses moyens mis à la disposition de ce secteur qui, nécessairement, devrait être relié à d?autres réservoirs -institutions éducationnelles polyvalentes- recueillant les inadaptés à tous les niveaux de scolarité. Automatiquement, globalement et à leur racine géographique et culturelle. C?est-à-dire de la simple école primaire du hameau de montagne jusqu?au lycée de la grande ville.En principe, c?est le rôle du secteur de la formation professionnelle qui semble l?assumer avec, cependant, ses propres déséquilibres dont ceux liés aux spécificités de l?adolescence et de l?environnement local qui devraient faire l?objet d?une approche pertinente qu?actuellement, et ce, par de nouveaux mécanismes dynamiques permettant un engouement avant, au cours et surtout après la formation de cette catégorie de jeunesse, en état d?ambivalence existentielle avec toutes ses dérives car il y va de son avenir, et de l?utilité même de ces centres de formation dits de proximité. A ce sujet, il est utile de noter, à titre d?exemple, l?importance que doit revêtir le centre de formation situé dans le Hodna -El khoubana- se trouvant dans une région agricole caractérisée par ses ressources hydriques souterraines appréciables; mais aussi par un milieu édaphique et climatique contraignant. Ce qui n?a pas empêché des mises en valeur des terres à tout vent qui ont, malgré leurs travers, démontré les possibilités avérées en certaines cultures arboricoles notamment mais qui, à terme, nécessiteraient d?autres approches agronomiques liées à l?évolution du sol en termes de déstructuration texturale et salinisation, de plus en plus, envahissante. En effet, le chott el-Hodna est en train, depuis belle lurette, de s?élargir selon ses propres logiques dépressionnaires de par sa situation d?exutoire naturel aux eaux de différents bassins hydrographiques l?entourant d?une part, et, d?autre part, par ses profonds profils marno-gypseux se trouvant dans ledit Maâdher du Hodna, de bout en bout.Ce qui nous reconduit au caractère dudit centre qui gagnerait en rayonnement dans la région et ailleurs, s?il contribuerait à la formation des jeunes agriculteurs de la région dans ce sens.De futurs professionnels de l?art agricole lié à une véritable rénovation des systèmes de production alliant efficacité économique à la restauration et protection des terres. Une formation combinant théorie par 1/3 de temps, et en 2/3 passés en travaux pratiques. Manuellement! Cette méthodologie d?enseignement, développe aussi bien les aptitudes physiques qu?intellectuelles de l?individu dans son contexte réel. Un équilibre psychomoteur dans tous les sens du terme.Ce qui suscite d?ouvrir d?autres du genre et dans de telles zones, partout dans le pays avec, cependant, des visées contextuelles et des moyens attrayants aussi bien en bourses d?internat performantes que de débouchés planifiés. Le tout recyclé intelligemment et ouvert à l?environnement socio-professionnel de proximité. En effet, il serait pertinent d?associer les structures ayant un lien direct avec le foncier agricole, entre autres, y compris du ârch, lorsque les formés en sont originaires et détenteurs, et constitueraient ainsi des leaders incitant un nouveau mode de faire-valoir de ces terres, et établiront une liaison directe: formation-attribution automatique des terres -financement. De facto! A ce titre, il pourrait bien se transformer, sans perdre ses missions initiales, en une unité de production de biens et services liés. Dont la traçabilité de ses diplômés.Dans un autre ordre d?idées, l?occupation du sol dans le Rmel occidental du Hodna, tel que configuré par le projet FA0 Algérie 9 Hodna 1970 avec lequel nous avons eu le privilège d?y avoir collaboré, devait comprendre deux grandes soles: l?une en cultures céréales-fourrages dans les 2/3, au vu du caractère agro-pastoral de la région, et 1/3 en maraîchage, dont une partie en plasticulture, à l?orée du chott, comme pratiquée au désert du Néguev et arboriculture fruitière de transformation de l?abricot essentiellement. Le tout -arboriculture maraîchage- entouré de palmiers pour deux objectifs de protection: anti-éolien sablonneux et contre les salinisations remontantes par effets de transvasement osmotique. Ces deux grandes soles devaient être irriguées par les deux importantes nappes de Aïn Diss et Guellalia, d?un volume global en charge de 1.700 litres/seconde environ. Cette répartition avait également un autre objectif socio-économique et culturel: la sédentarisation des éleveurs d?ovins notamment et l?amélioration des systèmes de production liés à un affouragement varié, riche en nutriments, suffisant et, à partir de là, le renforcement du potentiel génétique du cheptel, y compris bovin, qui serait ainsi préservé des aléas. Comme il l?est actuellement.Aujourd?hui, le plan de cultures «adopté» est structuré par une mosaïque potagère flottante, au gré des conjonctures et du gain facile, à cause du manque d?objectifs agro-économiques clairs. Au plan humain, l?urbanisation concentrationnaire bat son plein et nécessitant, bien évidemment, tous les équipements y afférents.En un mot, le concept vocation agricole n?a plus de place dans les approches stratégiques actuelles de développement agro-rural. L?eau -l?enjeu majeur du siècle pour la sécurité alimentaire- est exploitée outrancièrement sans normes établies, encore moins valorisées. Un grand fouillis! Par ailleurs, les lois de la nature sont transgressées abusivement, celle-ci, en revanche, a su réagir à sa manière et comme bon lui a semblé. Désormais, il faudrait impérativement les prendre en compte afin de ne pas aggraver les conséquences qui n?ont pas encore montré tous leurs impacts en terme environnemental, dont le redoutable ensablement local descendant et régional ascendant qui se conjuguent à l?orographie de la région propice à l?envahissement micro-dunaire, et à la longue aux macros tous azimuts rétrécissant aussi bien la sole agricole que les mouchoirs de pacage. Un désert et de micro sebkhas se profilant insidieusement. A l?image de pans entiers de maquis d?alentours, aujourd?hui disparus, sous les dunes de sables. Cependant, d?autres approches de protection de ces endroits, pourraient aboutir à un plan de rénovation -de fertilisation- des terres agricoles de plus en plus squelettiques-déséquilibrées texturalement et structuralement- à cause de leur exploitation minière par les cultures pérennes générant une dégradation de leur potentiel argilo-humique, déjà précaire initialement, causée par des décapages aveugles opérés sur des nebkhates et zbarates de tamarix, de retama et d?atriplex... essentiellement qui formaient, justement, des nappes stabilisatrices du sol et épongeuses des remontées salines. Et en plus protectrices, sous leur frondaison, des plantes annuelles pastorales. C?était hier. Aujourd?hui, on prétend rénover tout cet équilibre écologique par des études -soi-disant internationales comme annoncé cette semaine en grande pompe-, bidon, bricoleuses et coûtant les yeux de la tête en millions d?euros, d?une part et que, d?autre part par des saupoudrages de protection en dizaines de milliards de dinars. Le tout embrouillant encore plus la décision politique. Malgré toutes ces contraintes majeures, et les décisions saugrenues, des gens courageux affrontent quotidiennement ces aléas et espèrent en une relève générationnelle à même de les dépasser. En terme de nouvelles idées du niveau de ces enjeux.Dernièrement, des candidats au bac ont visité leurs parents habitant le Maâdher. Ils souhaitent faire des études en agronomie, et ont dans la tête des tas de projets en la matière. Cependant, ils appréhendent les difficultés liées à la nature des lieux, et surtout à la... bureaucratie conjuguée au sectarisme ambiant. Malgré tout, nous avons encouragé opportunément les résolus parmi eux. Le nouveau bachelier (ière), notamment celui ayant obtenu une bonne moyenne, est un hésitant en puissance. Par la force de tout un parcours laborieux, et du simple fait aussi de sa nouvelle situation de rupture avec tout un tas d?habitudes combinées à ses refoulements d?adolescent. Par conséquent, le premier écueil, en terme de mauvais accueil des lauréats, par le monde universitaire revêt une importance capitale, tranchante pour beaucoup de ces diplômés. De ces premières difficultés, banalisées au fil du temps, compliquant leur nouvelle perception des choses, certains lauréats y voient le début des déboires et même l?échec du reste du parcours, déjà inhibé dans leur subconscient. Un terrible désarroi.Donc, il est temps de hisser l?université à ses lauriers par son ouverture permanente vers l?extérieur sociétal par, entre autres, un LMD bâti sur la juste mesure, s?imposant par son pragmatisme et nécessité justifiée au plan de l?excellence et qu?il serait fouineur, avec des moyens adéquats, en recherches fondamentale et surtout appliquée et, le tout, en diapason avec celui euro-méditerranéen ou à défaut sur le maghrébin.A ce propos, justement, vendredi passé, la Turquie et l?Allemagne ont signé un protocole d?accord en vue de la réalisation d?une université turco-allemande de haut niveau à Istanbul. Le gouvernement turc assurerait la structure et la logistique d?une part, et l?Allemagne serait responsable de la formation ainsi que les salaires de professeurs de haut rang, dont des... émigrés turcs résidant en Allemagne, d?autre part. Il convient d?ajouter que déjà l?UPM est doublement arrangeant pour ces deux pays. Un accommodement intelligent et bénéfique, à plus d?un titre, conclu entre les deux ministres des Affaires étrangères des deux pays respectifs. La diplomatie active et rentable a ses propres voies impénétrables. La nôtre, pourtant...! Notre pays y gagnerait, en creusant le chemin dans ce sens. En effet, les élites humaines n?émergent pas du phénomène des générations spontanées. Du vide! Au contraire, elles se cultivent, patiemment dans de tels laboratoires créateurs d?intelligences universalistes et non liées au fonctionnariat rentier soumis aux frasques de politicards pavloviens. Une terrible offense à l?adresse des gens du savoir d?ici, bien évidemment!Aussi, les faux prétextes de la massification des connaissances ne tiennent plus debout, car la «démocratisation» de l?enseignement n?a rien à voir ici, et ce, depuis ses premiers penseurs qui, justement, prônaient le savoir du haut en bas et non l?inverse. A l?image, d?une certaine façon, du principe d?Archimède! Enfin, si on est vraiment convaincant aussi bien diplomatiquement que scientifiquement, par des arguments pertinents, l?on pourra prétendre conventionner ce genre de coopération partenariale avec trois pays de la rive nord, UPM aidant, afin d?installer quatre pôles universitaires d?excellence. À savoir: à l?ouest par une coopération espagnole, le centre et le sud par celle française, et l?est par l?Italie. Pourquoi pas? Nous aurions de performants candidats, au baccalauréat de demain, capables d?être du niveau de telles institutions, et qui nous honoreraient, il ne faut pas en douter un seul instant. Ils le feraient bel et bien et le font déjà, à merveille, dans l?Hexagone. Il suffit d?être crédible et d?oser conjointement. Pour ce faire, il est nécessaire de cesser, de part et d?autre des deux rives, de jouer au chat et à la souris -que des absurdités et non-dits- par le biais de rencontres fastidieuses, se terminant souvent en queue de poisson et, en plus, coûteuses à plus d?un titre.En clair ne pas jeter de faux ponts alors que chacun lorgne d?autres desseins ailleurs. A la longue, les boussoles respectives se détraqueront à terme. Ceci dit, et malgré tout, bonne chance! aux candidats du bac 2008, et aux bonnes volontés. Tous et toutes !


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