Il paraît que vendredi, les «fidèles» d'une mosquée de Bab-el-Oued ont empêché l'imam attitré de faire son prêche et de diriger la prière hebdomadaire. Ils ont ensuite désigné un bénévole choisi dans leurs rangs pour faire le travail de l'imam indésirable. Les griefs retenus contre le directeur de la foi sont tels qu'il est difficile d'avoir une idée précise quant à leur nature et leurs motivations. Parce que dans les termes où ils ont été formulés, le sens de «l'initiative» et ses objectifs ne sont pas vraiment un exemplaire de clarté. Exactement comme les mots d'ordre, les agissements et de façon générale la nature et la forme des investissements islamistes dans le mouvement populaire pour le changement de système. L'information, livrée en... vrac, pour reprendre des mots décidément d'actualité, fait état d'un prêche antérieur à ce vendredi où l'imam en question aurait été particulièrement critique à l'endroit du Hirak. On n'en saura pas plus mais c'est manifestement suffisant pour enflammer quelques chaumières. Les fidèles de Bab-el-Oued seraient donc viscéralement engagés dans la contestation, ne toléreraient aucune atteinte au mouvement et pour ne pas s'arrêter en si bon chemin, on a poussé l'extrapolation jusqu'au bout : les fidèles de Bab-el-Oued se seraient donc positionnés à l'occasion résolument «contre l'utilisation de la religion à des fins politiques» ! On ne saura également pas quelle est la nature de la critique exprimée par l'imam et c'est certainement là l'essentiel. Parce que personne n'ira croire que depuis deux ans maintenant, c'est la première fois que dans cette mosquée est abordé le sujet. Mais on n'entendra pas la nature de la critique visant le Hirak dans ce lieu de culte comme on n'a pas pu déceler le vrai sens des slogans islamistes dans les manifestations. Beaucoup d'Algériens attendent toujours de comprendre la «dawla madania machi askaria», expliquée aux nuls. Tout comme ils veulent savoir pourquoi le fait de se revendiquer d'une Algérie libre, démocratique et moderne serait de... l'idéologie et les mots d'ordre remixés du FIS tiendrait - le comble - du consensus pour le mouvement populaire ! Ces mots d'ordre sortent des... mosquées depuis deux ans et pour la «clarté», ça commence plutôt bien. Quelques heures après qu'on eut chassé du minbar l'imam de Bab-el-Oued pour «utilisation de la religion à des fins politiques», on a découvert ce nouveau slogan sur la route du Hirak : «Casbah, Bab-el-Oued pour le djihad» ! L'autre, devenu familier depuis une année, consacre «l'Etat harrachi»... Etat islamique. C'est déjà beaucoup plus clair.S. L.
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Posté Le : 28/02/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slimane Laouari
Source : www.lesoirdalgerie.com