Algérie

Bab El Oued : Mécano cherche désespérément un centre d'apprentissage



Sur le fronton de son établissement, il affiche en guise de dénomination sociale, un nom commercial singulier. Sur le paravent de son local, on lit en lettres jaunes, tenez-vous bien «Clinique des motos». Cette enseigne, qui nous apostrophe, est somme toute métaphorique (comme le cimetière des voitures). Ce n'est pas faux lorsqu'on sait que notre mécano vole au secours des deux-roues motorisés pour les remettre d'aplomb dans son lieu d'exploitation exigu. Coup de pub ou juste pour se démarquer de ses pairs ' L'idée en tout cas l'a titillé en 1986, lorsqu'il a décidé de regagner le bercail et reprendre en main l'activité de son père. «En 1985, le Président Chadli Bendjedid, alors en visite officielle en France, a réuni la communauté algérienne et nous avait exhortés de retourner au bled, nous promettant monts et merveilles, autrement dit, le boulot et le gîte», dira sur un ton dépité notre interlocuteur. Et de poursuivre :  «Depuis, je travaille d'arrache-pied avec mes deux fils et je loge toujours dans un réduit, ayant à  charge une maisonnée composée de sept membres». Le plus dur pour Mohamed Ghezali, est qu'il n'a de cesse aussi de faire des pieds et des mains auprès des autorités locales pour bénéficier d'un atelier mécanique lui permettant de former des jeunes dans la réparation de motocycles. Peine perdue, car les promesses ne sont jamais suivies d'acte, laisse entendre le réparateur de scooters. «Pourtant, je pourrais àªtre d'un apport appréciable dans un centre d'apprentissage et les jeunes que je formerai pourraient bien servir dans les institutions telles la police ou la gendarmerie», fait-il remarquer.  Son cri serait-il entendu ' «Je ne baisserai pas les bras et je continue à  prendre mon mal en patience», lance en guise de conclusion notre mécano, espérant, par ailleurs, trouver une oreille attentive auprès des pouvoirs publics.                        


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