Baaziz, le
chanteur rebelle, a été de passage mercredi soir à Oran, où il s'est produit
sur scène dans la kheïma de Hyundai, celle-ci ayant abrité, pendant le mois de
ramadhan, toute une floraison d'artistes de renom. Pour le coup, le public est
venu massivement pour applaudir le Renaud algérien avec sa troupe de musiciens.
Avant le spectacle, nombre de ses admirateurs
ont manifesté quelque appréhension à son sujet. On disait, ces derniers temps,
que le chanteur rebelle n'était plus rebelle, qu'il a retourné sa veste… bref
qu'il est rentré dans les rangs.
La plupart de ceux qui étaient présents «
craignaient », en effet, de ne l'entendre, tout au long du show, chanter que
des chansons «soft», genre: Algérie mon amour, Roméo et Juliette…
Mais au grand soulagement de tous, Baaziz,
dès la première chanson de son spectacle, a apporté un démenti clair et net aux
rumeurs. Après la première partie du spectacle assurée par le chanteur
Samir Fares, Baaziz est monté sur scène, et c'est avec «Maruti», nouvelle
chanson de son répertoire, que le ton a été donné. Une chanson qui parle, tout
simplement, de l'Algérie d'aujourd'hui, avec beaucoup d'ironie, l'Algérie des
affairistes et de l'argent, celle des riches qui font jouer leur relation et
des pauvres qui croupissent dans les prisons…
Et puis, bien sûr, à la joie de tous, il n'a
pas manqué par la suite de reprendre ses plus célèbres titres, repris en chÅ“ur
par l'assistance enthousiaste. On pouvait compter Bandia, l'Angoisse, Roméo et
Juliette, The Best… et à un moment donné, pour rendre hommage aux harraga, ceux
qui vont mourir en mer avec le maigre espoir d'atteindre les côtes de l'autre
rive, il a chanté avec beaucoup d'émotion «Djebel», chanson qu'il leur a
évidemment dédiée. La jubilation se sentait dans la salle quand il s'est mis à
chanter «Assima», suivie par la suite de «Je m'en fou», une reprise de la
célèbre «Hexagone» de Renaud, mais à la sauce algérienne. Il parle, dans la
première chanson, de la mal-vie et de l'oppression que subissent les jeunes
Algériens au quotidien, «la génération des hittistes», et cela dans n'importe
quelle ville d'Algérie. Quant à la seconde, c'est un portrait sans concession
qu'il dresse de la société algérienne, mais où tout de même l'espoir est de
mise. Et puis, bien sûr, la soirée ne pouvait se clore sans que ce ne soit
chanté l'incontournable «Algérie mon amour», chanson où il déclame son
attachement pour son pays.
En somme, ceux qui étaient présents dans la
kheïma n'ont pu être que satisfaits de la prestation du chanteur rebelle, ainsi
que de ses musiciens talentueux. Rappelons que Baaziz s'est déjà produit à Oran
en 2008 où un public nombreux était venu l'applaudir.
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Posté Le : 12/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : El Kébir A
Source : www.lequotidien-oran.com