S'il est difficile de connaître les raisons exactes de ce désaveu, tant le système est opaque, la mise à l'écart d'Abou El-Fadhl était déjà dans l'air depuis quelques jours.Quelques mois seulement après avoir été propulsé à la tête du FLN, Baâdji Abou El-Fadhl est déjà sur la sellette. L'ancien parti unique aura bientôt une nouvelle direction. En effet, depuis quelques jours, c'est la descente aux enfers pour celui qui a été parachuté, par surprise, comme secrétaire général du FLN en mai dernier.
Il a mené une campagne tambour battant en faveur du référendum sur la révision constitutionnelle avant de disparaître brusquement des radars à trois jours de la fin de la campagne référendaire. Tout a commencé mardi dernier. Baâdji Abou El-Fadhl devait animer un meeting à Blida. Mais à l'heure du début de la rencontre, l'homme a brillé par son absence.
Un communiqué du bureau politique du FLN indiquera, mardi, en fin de journée, que cette absence était liée à "un malaise" qui avait empêché son secrétaire général d'animer le meeting. Selon le document, Baâdji Abou El-Fadhl a été victime d'une "hyperglycémie" et d'une "hypertension artérielle".
Un malaise qui a poussé les médecins à "prescrire" au patient "un repos de 4 jours". Dans la foulée, un meeting qui devait être animé, hier mercredi, à la coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf à Alger a également été annulé. Chez des cadres du parti, cet argument médical ne passe cependant pas. "Evidemment que cette histoire de malaise est une blague", indique un sénateur contacté par téléphone.
Pour notre interlocuteur, Baâdji Abou El-Fadhl n'est plus secrétaire général du FLN. Pour lui, les autorités "ont demandé" au secrétaire général "de rentrer chez lui". Une information confirmée par un autre député du parti, que nous avons joint.
Mais nos deux sources, qui occupaient jusqu'à récemment des postes de responsabilité au sein du vieux parti, ignorent pour l'instant qui va remplacer l'avocat de M'sila au poste de secrétaire général du FLN. "Il y aura très probablement un directoire" qui va être "confié à Abdelaziz Belkhadem", fait croire un député.
S'il est difficile de connaître les raisons exactes de ce désaveu, tant le système est opaque, la mise à l'écart d'Abou El-Fadhl était déjà dans l'air depuis quelques jours. L'homme, qui a été interdit de journal à la télévision officielle depuis une quinzaine de jours, a multiplié les bourdes depuis son arrivée à la tête du FLN.
À commencer par la suppression des inscriptions en tamazight des affiches et des frontons des structures du parti. Un geste en contradiction avec le discours officiel qui fait de la réhabilitation de tamazight un de ses slogans. Cette attitude a non seulement mis en colère une partie des cadres du parti, mais également de hauts responsables du pouvoir politique.
À cette bourde, il faut ajouter un faux pas que des parties du pouvoir n'ont pas pardonné à l'ancien collaborateur de Tayeb Belaïz : pour la clôture de la campagne électorale, le secrétaire général du FLN a choisi d'animer une grande messe à la coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf.
Or, c'est dans cette arène que l'ancien secrétaire général du FLN, Mouadh Bouchareb, avait réuni, le 9 février 2019, tout le gotha du pouvoir pour plébisciter la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à un 5e mandat présidentiel. Un symbole.
C'est aussi la goutte qui a fait déborder le vase et qui a poussé le pouvoir à demander à Baâdji Abou El-Fadhl de rentrer chez lui. Certains parient pour la désignation d'une nouvelle direction du FLN durant la première décade de novembre. D'ici là, tout est cependant possible.
Ali BOUKHLEF
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Posté Le : 29/10/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali BOUKHLEF
Source : www.liberte-algerie.com