"J'ai été surpris de prendre connaissance du contenu d'un projet de texte de loi élaboré par l'instance de dialogue et de concertation et transmis aux acteurs politiques et de la société civile", sans que les membres du "conseil consultatif" aient été consultés, s'est écrié l'ancien ministre.Après avoir reçu une fin de non-recevoir de la part d'une bonne proportion de la classe politique, le panel de médiation et de dialogue connaît une nouvelle déconvenue. Aziz Derouaz, membre du "comité des sages", vient de quitter le panel. Sollicité pour donner de la crédibilité à l'instance nationale de dialogue et de médiation, au même titre d'ailleurs que beaucoup d'autres personnalités, Mohamed Aziz Derouaz a jeté un vrai pavé dans la mare. Il affirme, dans un message publié sur les réseaux sociaux, que le document remis par les services de Karim Younès aux partis politiques a été fait sans consulter des membres du "comité des sages", censés entériner les démarches du panel.
"J'ai été surpris de prendre connaissance du contenu d'un projet de texte de loi élaboré par l'instance de dialogue et de concertation concernant la création d'une commission d'organisation et de contrôle des élections", transmis aux acteurs politiques et de la société civile, sans que les membres du "conseil consultatif créé par ladite instance et dont je suis censé faire partie, en prenne connaissance", écrit en effet l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, qui affirme que désormais il n'a "plus d'attache, ni directe ni indirecte, avec l'instance de dialogue et de concertation".
L'homme rappelle qu'il ne regrette pas d'avoir intégré le panel. Mais s'il dit qu'il reste convaincu de l'organisation d'une élection présidentielle "honnête et transparente", il se démarque de la démarche du pouvoir qui veut des élections "dans les plus brefs délais". La défection d'Aziz Derouaz est une nouvelle épine dans le pied de l'équipe du panel. Ce n'est pas la première fois que des figures marquantes de la scène politique quittent le panel. À peine créé, le groupe enregistre la démission de l'économiste Smaïl Lalmas, puis de l'universitaire Azedine Benaïssa.
En réaction, Karim Younès affirme que "chacun est libre" d'adopter la position de son choix. Outre ces démissions, le panel a été confronté à un refus à la fois du mouvement populaire et d'une bonne partie de la classe politique. Si la majeure partie des formations de l'opposition (toutes tendances confondues) a refusé de discuter avec les représentants de la commission de dialogue, même les partis qui s'inscrivent dans la logique de l'élection présidentielle rejettent désormais les conclusions de l'équipe de Karim Younès.
C'est le cas d'Ali Benflis, qui vient d'annoncer publiquement son refus d'agréer la création d'une instance de surveillance des élections. L'ancien Premier ministre réclame une commission ad hoc pour préparer l'élection présidentielle. Au-delà de ses ennuis avec les partis politiques et la démission de ses membres, le panel est également confronté au refus du pouvoir de répondre favorablement à ses revendications. C'est le cas du départ du gouvernement, une revendication partagée par presque toute la classe politique mais que le chef de l'armée refuse de satisfaire.
Le panel revendique également la libération des détenus d'opinion et l'adoption de mesures d'apaisement. Mais le pouvoir ne répond que partiellement puisque des détenus ont été libérés dans certaines villes, mais pas encore dans la capitale. Pis encore, les barrages filtrants et les dispositifs qui restreignent les manifestations sont toujours maintenus.
Ali Boukhlef
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Posté Le : 07/09/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali BOUKHLEF
Source : www.liberte-algerie.com