Algérie

Azeddine Mejoubi



Azeddine Mejoubi
Le 13 février 1995, au lendemain du décès subit de l’écrivain Rachid Mimouni, le comédien Azzeddine Medjoubi était fauché par des balles assassines aux portes du Théâtre National Algérien (TNA) dont il avait pris les renes.
Théâtre, radio ou télévision, Azeddine Medjoubi est passé allègrement de l’un à l’autre pendant trente ans. S’il enregistre nombre de dramatiques à la radio et joue dans plusieurs films en particulier pour la télévision, c’est au théâtre qu’il connaît les meilleures heures d’une carrière interrompue tragiquement.

Aisément reconnaissable à sa voix de stentor qui l’a imposé à la radio, Azzedine Medjoubi est entré dans le cœur du grand public à la faveur de la diffusion TV de Hafila Tassir. Et pour cause, dans cette adaptation du Voleur d’autobus d’Ihsan abd el-Qoudous, mise en scène par Ziani-Cherif Ayad , sa prestation d’acteur relevait de la performance. Au TNA, il a joué dans un grand nombre de pièces comme Bab El-Foutouh, La Bonne âme de Se-Tchouan de Brecht, Les Bas-fonds de Gorki ou encore Galou Laârab galou. Au milieu des années 80, il dirige Ziani-Cherif Ayad et M’Hamed Benguettaf dans Ghabou Lefkar, sa première mise en scène.

Quittant le TNA en 1989, en compagnie de ces derniers et de la comédienne Sonia, il fonde avec eux la compagnie Masrah el-Qalâa. La même année, Medjoubi joue dans El-Ayta de Benguettaf, puis dans une seconde version de Hafila Tassir, mis en scène par Ziani, et enfin dans Hissaristan (1991, photo ci-contre) de Mohamed Farrah, créé au Petit Théâtre dans une mise en scène de Hamida Aït el-Hadj.
Son rôle de « fou algérien » dans Hissaristan, librement adaptée du Journal d’un fou de Gogol, sera sa dernière composition.

Sollicité par le Théâtre Régional de Batna en 1993, il met en scène Aalem El-Baouche qui sera primé aux Journées Théâtrales de Carthage. L’année suivante au Théâtre Régional de Béjaïa, il monte El-Houinta (La Boutique), sa dernière création.
Nommé directeur du TNA en 1994, il est assassiné l’année suivante aux portes de l’établissement. Il avait tout juste cinquante ans. (photo © Mourad Sakhri, Le Petit Théâtre, Alger, 1991)


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