Le calvaire des insuffisants rénaux dialysés dans la région de Azazga ne trouve toujours pas son dénouement, en dépit des appels de détresse lancés aux autorités compétentes.Une virée à l'intérieur de l'établissement public hospitalier Maghnem-Lounès, à la sortie nord-est de la ville, a suffi pour dresser ce tableau. Sans parler de la qualité de service ou encore du comportement de certains médecins dépourvus de conscience professionnelle, les malades présentant une pathologie néphrologique souffrent le martyre au quotidien.
Hormis les quelques patients chanceux ayant pu bénéficier de séances d'hémodialyse, d'autres, étant à la merci de la disponibilité des générateurs d'urgence, meurent à petit feu. Le problème risque de prendre une allure scandaleuse, eu égard à l'insouciance et au laisser-aller des responsables de ce secteur, qui ne cessent de bavarder et d'avancer des chiffres panégyriques résumant paradoxalement leur grand échec après 51 ans d'indépendance. Il suffit de se rendre au service des urgences de cet hôpital pour confirmer ce constat amer. Se faisant passer pour un malade, on a vite pris conscience de ce qu'endurent les habitants de cette région. Un sexagénaire dialysé, qui risque d'une gangrène de ses deux pieds, est allongé sur le lit des consultations et attend depuis trois quarts d'heure l'arrivée du médecin urgentiste. Pendant ce temps-là, ce dernier, à notre grand étonnement, était juste à côté de la salle des consultations à discuter avec ses collègues. Ce qui porte à croire qu'il n'a enfilé sa blouse que pour justifier sa mensualité et marquer la présence. Et dire que l'absence de déontologie du corps médical est la maladie qui affecte sérieusement notre société. Des cas similaires sont nombreux et tellement courants que l'on a fini par se poser des questions sur l'utilité des réformes entreprises par le ministère de tutelle et le rôle des chefs de service dans ces structures névralgiques. Nous nous sommes rapprochés de l'administration où l'on a justifié la donne par "la pression vécue dans les services de l'hôpital. Les médecins urgentistes sont souvent victimes d'un accident vasculaire cérébral ou d'une dépression nerveuse. Il ne faut pas leur en vouloir".
Revenant au problème des dialysés, notre source impute la responsabilité aux autorités qui imposent des formalités paralysantes aux privés voulant investir dans ce créneau. Il existe deux nouvelles cliniques d'hémodialyse qui sont actuellement fermées en attendant l'approbation de leur statut, alors que 30 nouveaux dialysés, inscrits sur la liste d'attente au centre de l'hôpital, risquent de mourir. "Nous disposons de 14 générateurs d'hémodialyse et nous prenons en charge 49 malades à raison de deux positions par jour et six jours sur sept. Le centre d'hémodialyse, mis en service en mars 2005, prend en charge les patients de Aïn El-Hammam, d'Azeffoun et ceux d'Adekar, dans la wilaya de Béjaïa. Nous sommes dépassés", lâche la directrice de l'hôpital, avant de conclure : "En 2012, 8105 séances d'hémodialyse ont été réalisées, dont 401 séances d'urgence. C'est énorme comme statistiques. En attendant l'ouverture du nouveau centre d'Azeffoun et l'extension du centre de Aïn El-Hammam, nous sommes contraints de gérer la situation en fonction des moyens disponibles, sachant qu'on ne peut pas procéder au transfert des patients, sauf en cas de décès ou d'une greffe rénale."
R K
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Posté Le : 14/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : RABAH KARECHE
Source : www.liberte-algerie.com