Algérie

Azad 68e partie



Azad 68e partie
Résumé : Enfin Hadjira donne son consentement et Azad est heureux d'apprendre qu'elle l'aimait. Katia les surprend pour leur annoncer que son père n'attendait que le feu vert pour organiser un mariage grandiose. Ce qui surprendra tout le monde. Tahar revient enfin à de meilleurs sentiments envers son fils. Mais Zahia lui rappellera qu'il n'avait jamais été un père exemplaire.
Il pâlit :
-Je le reconnais... Je n'ai jamais été à la hauteur... J'ai abandonné mon fils à l'âge où il avait besoin de mon affection et de ma présence auprès de lui. Je m'en veux à mort aujourd'hui... Heureusement qu'il a su prendre son destin en main et assurer son avenir... Il a souffert, mais il a tenu bon. Je suis un père ignoble... Je ne sais pas s'il va me pardonner un jour, mais même dans le cas contraire, je ne lui en voudrai pas... Il a toutes les raisons de me mépriser.
Zahia dont les lèvres tremblaient lance d'une voix hésitante :
-Ne... crois-tu pas qu'il est revenu vers toi juste pour l'héritage '
Tahar devient rouge de colère :
-L'héritage ! Tu n'as que ce mot à la bouche... On dirait que tu ne vois rien d'autre que ce que je pourrais laisser après ma mort... Heureusement que j'ai modifié le testament.
-Tu as quoi... !'
-Tu l'as bien entendu... J'ai modifié le testament. Azad est mon fils et je n'ai pas le droit de l'exclure de l'héritage familial...
Il pousse un long soupir :
- La vie nous surprend des fois à un âge où on ne peut plus reculer.
Zahia demeure stupéfaite :
-Tu n'as pas fait ça Tahar !
- Zahia, Azad est mon fils ! Ne crois-tu pas que nous l'avons assez ignoré ' Jusque-là, notre comportement envers lui a été indigne et je ne veux pas l'avoir sur la conscience... Le remords nous tuera Zahia, il nous tuera, et nous serons damnés à jamais si nous ne prenons pas les devants.
Zahia s'approche de lui :
-Et Katia ' Tu as pensé à elle... '
-Bien sûr... Elle aura sa part dans tout ce que je lègue.
-Et moi dans toute cette affaire '
-Quoi, toi '
-Heu... Je veux dire qu'auparavant, tu avais prévu de me léguer la totalité de tes biens, mais maintenant...
Il lève une main suppliante :
-Je ne suis pas encore mort Zahia et je ne vais pas revenir là-dessus. J'ai fait ce qu'il faut pour tout le monde...
-Tu veux dire que...
- Oui... Que j'ai fait le partage équitablement. Ainsi je n'aurai rien à regretter désormais.
Zahia garde le silence un moment avant de revenir sur le sujet :
-Ce n'était pas ce qui était prévu Tahar.
Il s'emporte :
-Tu ne vas donc jamais comprendre !'
Il la prend par les épaules et se met à la secouer brutalement :
-C'est par ta faute que j'ai abandonné mon fils... Tu voulais tout pour toi. La maison, les biens, l'argent, tout... Je me suis plié à tes caprices et j'ai oublié totalement mon propre fils. Même sa mère a eu à en pâtir de notre relation...
-Là, là, là... Attends un peu... Tu parles de ta première femme Tahar... C'est toi le coupable et pas moi... Je sais qu'on t'avait un peu forcé la main, mais ne m'accuse pas d'avoir été à l'origine des malheurs de la défunte...
Il hausse les épaules :
-Nous en sommes tous un peu coupables... Mes parents, moi, toi... Personne n'avait pensé que cette malheureuse n'avait pas non plus choisi son destin. A elle aussi on avait forcé la main...
Zahia fronce les sourcils :
-Tu ne faisais pas ses éloges dans le temps...
Il hoche la tête tristement :
-Je l'ai méprisée... Je n'avais aucun respect pour elle. Même le jour où elle avait accouché de notre fils, je n'étais pas présent... Une honte. N'importe quel père aurait été heureux de prendre son premier enfant dans ses bras. Moi j'étais ailleurs... Je ne voulais rien savoir... Nous étions ensemble... Tu te rappelles... Nous faisions des projets de vacances.
Il s'approche de la bibliothèque et se met à contempler quelques photos sur les étagères :
-Tu vois... Nous avons même fait disparaître les portraits où elle figurait avec Azad.
Il pousse un long soupir :
-L'âge nous rattrape, et la vie nous rend des comptes. Nous ne récoltons que ce que nous avons semé. A mon âge, je me sens de plus en plus indigne d'être le père d'un fils aussi brillant qu'Azad... Je ne l'ai pas élevé, je ne l'ai pas assisté, et pourtant il a réussi.
(À suivre)
Y. H.
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