Algérie

Azad 60epartie



Azad 60epartie
Résumé : Azad dévoile à Hadjira que son enfance n'avait jamais été heureuse. Le mariage de ses parents n'était qu'un lien familial, et son père vivait une relation extraconjugale avec Zahia. Sa mère reportait donc toute son affection sur lui. Il ne connaissait de son père que cet étranger qui, de temps à autre, revenait à la maison. Un jour, pourtant, il tenta de le rappeler à lui...
Il m'avait posé cette question sur un ton qui en disait long sur ses intentions. A coup sûr, il avait un plan. Voulait-il m'éloigner de la maison '
Je n'en savais rien. Je venais de boucler mes sept ans, et je ne connaissais pas encore grand-chose du drame qui se tramait, sauf que cet homme qu'on disait être mon père me flanquait la trouille chaque fois que je le voyais.
'Alors, tu me réponds ou pas '" Insiste-t-il.
Je n'arrivais pas à articuler un mot. Mes yeux s'embuèrent, et des larmes inondèrent mes joues.
Il se lève et se met à arpenter la pièce de long en large, avant de reprendre :
'Ta maman a dû te parler de moi... Elle a dû te brosser un vilain tableau... C'est pour cela que tu ne connais même pas ton propre père."
Comme je m'obstinais à garder le silence, il revint vers moi et reprit plus sèchement :
'Petit vaurien, tu es comme ta mère... un ingrat. Un garçon élevé par une femme qui ne sait pas reconnaître ses bienfaiteurs."
Il me tire par le bras et me force à me lever :
'Tu es son portrait craché... On dirait que la nature se moque de moi. Et en plus, tu me fuis comme si j'avais la peste. Sais-tu au moins que je suis ton père '"
Il continue à me secouer par le bras et à me harceler sans pitié. Je n'étais qu'un enfant. Un enfant ballotté dans une situation qui n'augurait rien de bon. Un enfant qui avait peur de son propre père !
Tout d'un coup, la porte du salon s'ouvrit, et ma mère entra en coup de vent. Pour une fois, je la vis en colère, et prête à sauter au cou de son mari :
'Laisse cet enfant tranquille... Tu n'es jamais à la maison, il ne te connaît même pas, et aujourd'hui, des années après sa naissance, tu viens le harceler. Tu vas le traumatiser.
Mon père lâcha mon bras et fit volte-face. Il tendit sa main, et flanqua une gifle bruyante à ma mère, qui perdit l'équilibre et s'affala sur le sol.
Elle tenta de se relever, mais il la repoussa d'un coup de pied.
Elle se mit alors à crier. Il revint vers moi, et me regarda dans les yeux avant de me lancer :
- À compter d'aujourd'hui, tu auras à faire à moi.
Il sortit en claquant la porte, et je courus vers ma mère qui sanglotait à fendre le c'ur. Elle était encore affalée sur le sol, et je tentais de l'aider à se relever. Elle me prit dans ses bras, et me serra longtemps contre elle en pleurant. Je me sentais en ce moment-là tellement vulnérable, tellement abandonné que je pensais qu'aucun enfant au monde n'était aussi malheureux que moi.
La crise passe. Ma mère se calme, et nous remontons dans ma chambre. Elle me sert mon goûter et me fait réciter mes leçons.
En fin de journée, elle ne se sentait pas bien. Les coups de mon père n'arrangeaient pas les choses. Ma mère avait dépéri considérablement, et supportait de moins en moins les remontrances de mon paternel.
Elle s'alita et me demanda de me coucher auprès d'elle dans le grand lit.
Je n'avais pas dîné. Je n'avais pas faim. Elle insista pourtant pour que je me rende dans la cuisine pour manger quelque chose.
Je redescendis donc les escaliers, tout en épiant la porte d'entrée d'un 'il apeuré. J'appréhendais tant le retour de mon père.
La sonnerie du téléphone me fera sursauter. Je me rendis au salon pour décrocher. C'était mon grand-père maternel qui appelait pour prendre de nos nouvelles.
Trop ébranlé pour garder mon calme, je me mets à pleurer et à lui raconter ce qui s'était passé.
Le soir même, il vint nous chercher moi et ma mère. Il fera appel à un médecin qui diagnostiqua une anémie sévère et obligea ses parents à l'hospitaliser immédiatement.
Ma grand-mère vint me retrouver pour me tenir compagnie, tandis que mon grand-père appelait une ambulance. On m'expliqua que ma mère était malade et qu'on allait la soigner. Quelque chose en moi me disait pourtant que je n'allais plus la revoir.
Et ce sera la cas !
(À suivre)
Y. H.
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