Algérie

Azad 40e partie



Azad 40e partie
Résumé : Après un déluge de confidences et de culpabilité, l'homme laisse couler des larmes de désespoir et de regret. Azad le rassure. Il ne faut pas voir honte de pleurer. C'était un moyen sain de se libérer de son trop plein d'émotions. Il tente de s'informer davantage sur lui, et lui pose d'autres questions avant de lui proposer son aide.
L'homme se prête à ses questions avec bienveillance. Il avait tout juste quarante-deux ans et aimait le sport, la musique, le cinéma.
Des distractions saines pour un universitaire et père de famille consciencieux. En dehors de ses occupations professionnelles et familiales, il lisait beaucoup. Sa lecture préférée allait vers le social et le sentimental.
Il s'appelait Omar... C'était le prénom de son défunt grand-père paternel, et il en était très fier.
Azad revint enfin vers lui :
- Je vais vous poser une simple question Omar...
- Oui... '
- Vous avez pensé à vous suicider par dépit et par appréhension. Mais jamais vous n'avez pensé à aborder le sujet qui vous préoccupe avec votre femme.
Omar porte la main à sa bouche :
- Vous n'y pensez-pas...
- Pourquoi ' Pourquoi avez-vous peur d'aborder ce sujet avec votre moitié ' Vous dites qu'elle est gentille, adorable, compréhensive, etc.
- Mais c'est pour cela que je n'aimerais pas froisser ses sentiments envers moi, ni la blesser.
- Et comment réagira-t-elle à votre avis, si un jour elle découvre tous ces secrets '
- Oh mon Dieu, non ! Je n'aimerais pas qu'elle découvre quoi que ce soit...
- Alors mon cher ami, si vous voulez vous en sortir, il va falloir trancher : où vous mettez votre femme au courant de votre passé, ou vous continuerez à vous torturer.
Il porte une main à son front cette fois-ci avant de fermer les yeux comme s'il réfléchissait. Au bout de quelques minutes, il lance :
- Vous croyez que c'est la meilleure solution '
- J'en suis persuadé... Faites le premier pas et vous verrez.
- Et... et si jamais elle prend mal les choses '
- Eh bien, j'en conclurais qu'elle n'est pas du tout la femme que vous venez de décrire, et qu'elle ne vous aime pas au point de partager vos souffrances.
- Je sais qu'elle m'aime... Elle m'aime plus que tout au monde. Je suis son mari, et le père de ses enfants. Elle ne cesse de me remercier pour le petit bonheur que je lui donne tous les jours.
- Alors... un peu de courage. Racontez-lui tout. Votre enfance, le lycée, l'université, Aimed, etc. Vous serez non seulement soulagé, mais en plus, et surtout, Aimed ne pourra plus vous faire chanter. Désormais, vous prendrez à jamais votre vie en main.
- Vous pensez que...
- J'en suis certain... Heu, excusez-moi... Je suis certes psychologue, mais j'ai aussi tâté de la sociologie... un complément indispensable dans ma profession pour me rapprocher de mes patients. Si je peux me permettre une confidence avec vous, je vous dirais que vos aléas actuels remontent à votre enfance et à votre éducation. Vos parents ne vous ont pas rendu un grand service en vous gâtant de la sorte. Vous aviez besoin d'affection et non d'étouffement.
Le fait de répondre à tous vos besoins, et de vous gâter, a fini par faire de vous un faible. Vous n'aviez pas pu construire votre personnalité, ni affronter les aléas de la vie comme tout un chacun. Un enfant trop couvé ne devient jamais un homme accompli. Désolé si cette réalité vous blesse mais je dois vous dire, qu'aujourd'hui, vous êtes en train de corriger le tir. Vous voulez être vous-même et affronter l'avenir... C'est un énorme progrès que vous accomplissez. Vous avez juste besoin d'un petit coup de pouce pour sortir de l'impasse. Allez-y. Tentez l'expérience avec votre femme. Allez, un peu de courage ! Rappelez-vous que vous êtes un homme accompli et prêt à affronter les difficultés de la vie.
Omar garde le silence, puis se lève. Il était encore hésitant, mais dans son regard il y avait un éclat qu'Azad n'avait pas encore remarqué. Il luttait, certes, contre lui-même mais savait aussi qu'il pouvait gagner.
Il tendit la main à Azad qui la serre dans la sienne :
- Vous êtes convaincu Omar '
- Oui... oui... je vais suivre vos conseils. Je crois que vous avez raison. Je n'ai plus ni le droit de penser au suicide et de laisser des orphelins, ni celui d'être faible et de gâcher ma vie. Vous m'avez aidé à voir plus clair dans mon existence.
- Pas encore Omar... Pas encore... J'aimerais vous revoir. Je voudrais connaître l'aboutissement de cet entretien que vous devrez tenir avec votre femme dès ce soir.
- Heu... oui... bien sûr... Je vais prendre mon courage à deux mains pour discuter avec ma femme.
- Ce soir Omar... Pas plus tard...
- D'accord, c'est promis !
- Très bien ! Rappelez-vous notre séance d'aujourd'hui... Cela vous a fait du bien de pouvoir dévoiler vos secrets en toute liberté, n'est-ce pas '
- Oh oui... Beaucoup de bien. Je ne pensais pas que j'allais pouvoir discuter de mon passé avec autant de confiance.
- Je suis là pour vous écouter et vous aider. Revenez dès que vous sentirez le besoin de vous confier. Tentez aussi de faire disparaître ce poids que vous traînez tel un boulet à vos pieds.
- Merci monsieur Azad, je vais tâcher de suivre vos conseils à la lettre. Grâce à vous, je sens que j'irais jusqu'au bout.
(À suivre)
Y. H.
Nom
Adresse email


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)