Algérie

Azad 39e partie



Azad 39e partie
Résumé : L'homme dévoile à Azad son homosexualité. Il était devenu le bouc émissaire de son meilleur ami. A l'université, il avait connu d'autres aventures qui, loin d'arranger son état, le propulsèrent dans un monde perfide. A la fin de ses études, il pensait se reprendre en main, et ouvrit un cabinet d'architecture... Hélas, là non plus il ne réussira pas à couper avec son passé.
Il pousse un long soupir :
- Là, d'ailleurs, était mon point le plus faible, et Aimed savait exploiter ce côté sans remords. Un jour, ma mère, prenant le devant sur mes projets, me présenta une fille. C'était la fille d'une amie à elle que j'avais connue alors que j'étais encore au primaire. Comme nous avons partagé nos jeux ensemble, nous nous retrouvâmes avec un plaisir non feint, après toutes ces années de séparation.
Elle était très belle, très élégante et venait de terminer ses études en biologie.
Je fus attiré par son regard et son allure. Ma mère, qui n'attendait qu'un signe de moi, me proposa d'aller demander sa main. J'en fus heureux. Je savais que c'était la fille que j'attendais... Celle qui allait changer mon existence, et qui allait me faire sortir une fois pour toutes de mes craintes et de mon passé douloureux.
On célébra rapidement le mariage, et je n'eus aucun mal à acquérir un appartement non loin de mon lieu de travail.
Une année passe. Je devins l'heureux père d'un enfant. Je cru alors mon cauchemar terminé.
Mon fils ressemblait à un ange, et j'étais très heureux dans mon ménage. Farida, ma femme, était douce, affectueuse et très attentionnée. Je ne pouvais espérer mieux de la vie alors que je n'avais jamais connu le véritable bonheur.
Mon travail aussi marchait bien, et je ne pouvais que remercier la providence de m'avoir permis de reprendre le dessus sur une situation que je n'arrivais pas à maîtriser.
Je ne savais pas que Aimed allait me retrouver et me faire payer le poids du passé. Aujourd'hui, je n'en peux plus. Je suis père de deux enfants, et je crains que ma femme ne découvre une réalité qui va l'ébranler. Jusqu'à ce jour, j'ai pu vivre dans le mensonge et loin des soupçons. Mais je sens que je ne pourrais pas tenir encore longtemps... Je me sens tellement coupable envers ma famille, voire envers moi-même, que j'en perds le sommeil. Je n'ai plus de vie... Plus rien ne m'attire, plus rien ne me plaît... Je déprime de jour en jour... Et je crains de perdre la raison. A la pensée que mes enfants, et ma femme découvrent une réalité qui ne va pas, à coup sûr, les réjouir, j'ai envie de me suicider.L'homme se tût, et se met à pleurer. Azad garde le silence. Il le laisse donner libre cours à son trop plein de détresse. La crise passe enfin. L'homme s'essuie les yeux et renifle avant de relever la tête pour regarder Azad dans les yeux :
- Vous allez me prendre pour un faible... Je ne suis qu'un bon à rien... Une mauviette...
- Mais non... mais non... rassurez-vous, nous les hommes aussi sommes soumis aux aléas de l'existence, et nous sommes tous un peu faibles et craintifs. Nous sommes des humains et non des anges. Rassurez-vous, vous n'êtes ni le premier ni le dernier à laisser couler ses larmes. C'est une bonne thérapie pour gérer un état dépressif ou un trop plein d'émotion.
- Et alors... '
- Vous voulez une aide de ma part n'est-ce pas '
- Tout à fait. Je... j'aimerais que vous m'aidiez à voir plus clair dans mes affaires, dans ma vie. Je ne sais plus vers qui me tourner.
- Vous voyez encore ce Aimed '
- De temps à autre. J'ai tendance à espacer nos rencontres...
- Très bien... C'est déjà un premier pas de votre part. Vous vous êtes rendu compte qu'il n'était pas l'ami que vous espériez.
- Avec beaucoup de retard et de regrets.
- Qu'à cela ne tienne ! Vous êtes aujourd'hui plus apte à affronter une réalité, que vous refusez bien sûr, mais que vous avez du mal à gérer aussi.
- C'est ça. Je n'arrive pas à reprendre le dessus. La peur... l'appréhension me taraudent...
- Là n'est pas le problème exactement.
J'aimerais juste savoir, si vous êtes prêt à changer.
- A changer... '
- Oui... à oublier le passé douloureux, et à accepter votre vie familiale, qui me semble être bien paisible.
- Mais bien entendu... Je ne veux que le bonheur de ma famille. Ma femme est adorable et mes enfants de véritables anges.
- Alors, on peut dire que la vie a tout de même su vous gâter dans ce domaine... J'en connais qui aimeraient être à votre place.
- Oui... mais c'est justement ce petit bonheur familial qui me fait peur.
- Vous craignez qu'on découvre la face cachée... C'est ça '
- Exactement ! Je ne sais pas quelle serait la réaction de ma famille. Je n'aimerais pas faire souffrir les êtres les plus chers à mon c'ur. Mes parents sont tellement fiers de moi qu'un simple soupçon de leur part à mon égard me tuerait de honte.
Azad ébauche un sourire :
- Ils n'auront pas honte... Non... Vous n'allez pas étaler votre passé sur les toits de la ville.
- Alors... Que me conseillerez-vous donc '
Azad dépose le stylo qu'il faisait tourner entre ses doigts, et regarde l'homme en face de lui. Il était habillé avec goût et avait une allure de jeune premier. Azad se met à relire les notes qu'il avait sous les yeux, et demande quelques renseignements supplémentaires.
(À suivre)
Y. H.
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