Algérie

Azad 38e partie


Azad 38e partie
Résumé : L'homme raconte sa vie... Une enfance qui n'était pas aussi heureuse qu'il le pensait à l'époque. La présence de ses quatre s'urs et de sa mère avait bouleversé sa personnalité. Il avait grandi en préférant les jeux féminins sans pour autant se sentir diminué chez lui, où il était celui qui devait remplacer son paternel... Une situation qui influra sensiblement et négativement sur son caractère instable.
L'homme poursuit :
- Cela dura des années. Lorsque je fus au lycée, un camarade de classe me pris sous son aile. C'était un garçon sympa et très beau... Il était issu d'une famille aisée et tout comme moi possédait tout ce dont il avait besoin et même plus. Il m'apprendra les premiers rudiments d'une éducation que j'ignorais jusque-là. Il était attentionné, serviable, me faisait des cadeaux de temps à autre, et me défendait bec et ongles lorsqu'on s'attaquait à moi.
Je me sentais si bien en sa compagnie que je ne le quittais plus. Nous formions alors une paire si compacte qu'on nous surnomma les jumeaux. Je passais mon bac, et le décrochais haut la main. Grâce aux encouragements de mon ami, je n'eus aucun mal à obtenir de bonnes notes. Nous étions fiers alors de pouvoir entamer ensemble des études universitaires. Mais c'est à l'université que les choses se corsèrent.
Azad l'interrompt en remarquant les perles de sueurs sur son front :
- Je vois qu'il vous est difficile de continuer... Arrêtez-vous un moment.
L'homme garde le silence un instant et se met à contempler le plafond, comme si dans sa contemplation il pouvait retrouver un peu d'assurance.
Il revint vers Azad et lance :
- Je suis navré mais... mais je dois tout vous raconter aujourd'hui. Je ne pourrais me taire plus longtemps.
- Je vous comprends, mais allez-y doucement. Rien ne presse, je suis là pour vous écouter et vous aider.
L'homme pousse un soupir à faire fondre les pierres, avant de poursuivre :
- A l'université, nous avions décidé de rester ensemble. Nous avions choisi la même filière et partagions la même chambre. Vous imaginez un peu mon bonheur d'être avec cet ami fidèle qui ne me quittait pas d'une semelle. Hélas, cela ne dura pas longtemps. Une nuit, alors que je dormais à poings fermés, je fus réveillé par un bruit au-dessus de moi. J'eus juste le temps d'ouvrir les yeux et de remarquer le manège de mon ami...
L'homme eut un hoquet... Des larmes brillèrent dans ses yeux, mais il se reprit et poursuit :
- Je n'avais jamais cru que Aïmed, mon ami de toujours, n'était pas normal... Je n'ai jamais remarqué quelque chose d'inhabituel dans son comportement... Rien ne dénotait en lui ce côté volage qu'il afficha sans pudeur devant moi. Il... Il abusa de mon innocence et de ma naïveté, et je cru mourir de honte, en découvrant son homosexualité. Je... je ne savais pas que cela existait, et que les hommes pouvaient devenir pervers pour assouvir leurs plus bas instincts. Aïmed, était un beau jeune homme, et les filles lui couraient après. Je me suis d'ailleurs demandé à maintes reprises pourquoi il refusait à chaque fois leurs avances. Des camarades de notre promo m'avertirent sur ses comportements, mais je ne comprenais rien à leurs dires... J'étais le poussin qui venait de sortir de sa coque et que le vent pouvait emporter d'un moment à l'autre. Pour moi, Aïmed était l'ange gardien tombé du ciel à point pour me protéger... J'étais si outré, si déçu que je passais le reste de la nuit à pleurer. Il me prend alors dans ses bras et se met à me bercer comme un bébé. Cela va vous paraître bizarre, mais ce geste m'apaisa, et j'oubliais instantanément son vil comportement. Je ne savais pas alors que j'allais tomber dans son piège et le suivre dans son jeu de séduction. Je devins alors celui sur qui il pouvait compter dans ses conquêtes. J'étais son ami de toujours et, mieux encore, le véritable pilier de ses fantasmes. Cela dura des années. Je termine mon cycle universitaire, sans pour autant changer de comportement. Je n'aimais pas la compagnie féminine que je fuyais au moindre regard. Je sortais avec Aïmed, je voyageais avec Aïmed, et j'appréciais uniquement les gens que ce dernier me présentait. Je termine mes études d'architecture, et je quitte tout comme lui l'université pour me lancer dans le monde actif.
Je tentais de l'éviter. De changer de vie, et de prendre mon destin en main. Mais il revenait sans cesse vers moi, et me harcelait. J'étais revenu dans ma famille, et je pensais qu'on retrouvant le nid douillet de mes parents, j'étais à l'abri de tout aléa. Mais le poids de la culpabilité était plus fort.
Aïmed m'invitait à sortir, et me présentait d'autres amis.
J'étais architecte. J'ouvris un cabinet en ville et recevait beaucoup de gens. Je me demandais alors si je n'allais pas courir à ma ruine si jamais on découvrait la facette cachée de mon passé.
(À suivre)
Y. H.
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