Algérie

«Avoir un permis de place relève du miracle !» Bureaucratie au niveau de la direction des Transports



Evoquant l'ouverture du permis de place en 2010, le président de la Fédération nationale des chauffeurs de taxi, Hocine Aït Brahamn, parle d'une mesure «populiste et irréfléchie».
Le ministère des Transport avait décidé en 2010 de libérer les permis de place pour les taxis, gelés depuis plusieurs années. Cette mesure, accueillie favorablement, n'a, semble-t-il, pas réglé les problèmes des personnes qui ont choisi cette profession. Même avec un dossier complet, il est difficile de récupérer des documents à la direction des Transports.
Des «apprentis-taxieurs» n'ont pas pu avoir ainsi leur livret de place. L'agent du service taxis à la direction d'El Biar rabroue, selon plusieurs témoignages recueillis à la sortie du siège de cette administration, les nombreux demandeurs.
«Je suis revenu à plusieurs reprises et à chaque fois c'est la même rengaine : pas de livrets. Le préposé me demande d'attendre qu'on leur livre les carnets. Cela fait plus d'un mois que j'ai déposé mon dossier. L'agent, toujours le même, m'affirme à chaque fois que sa direction ne dispose plus de livrets de place. L'imprimeur ne leur a pas envoyé un quota suffisant», raconte un candidat obligé de faire depuis plusieurs semaines le pied de grue dans le hall suffocant de la direction logée dans un ancien parking.
L'attente peut durer plusieurs mois. «J'ai payé l'assurance taxi en juin dernier. J'ai suivi la formation de 20 jours exigée et j'ai même, le plus dur, dégoté une licence de moudjahid. Je paye la bonne dame depuis 3 mois sans toutefois pourvoir réellement exercer. Je suis contraint de passer par la case ''clando'' pour me faire un peu d'argent et faire vivre ma famille», s'indigne un futur chauffeur de taxi.
Selon plusieurs candidats, les fameux livrets sont toutefois remis à des «pistonnés» qui ont leurs entrées dans la direction d'El Biar. «Le service ne reçoit que durant les journées de dimanche et mardi. L'agent reçoit la matinée seulement jusqu'à 11 heures. Pourquoi toutes ces restrictions et pourquoi privilégier certaines personnes '», s'interrogent des candidats.
«Décision populiste»
Pas moins de 3000 nouveaux permis de place ont été «remis» depuis 2010 (15 000 chauffeurs exercent à Alger).
Le président de la Fédération nationale des chauffeurs de taxi, Hocine Aït Braham, parle d'une mesure «populiste et irréfléchie». «L'ouverture du permis, que nous ne contestons pas, a été décidée dans le cadre des réformes économiques et sociales engagées par les pouvoirs publics après les événements de janvier 2010. Cependant, la manière avec laquelle a été menée l'opération n'est pas sérieuse», estime M. Aït Braham qui fait remarquer que les décideurs n'ont pas limité le nombre de nouveaux permis.
Les embûches qui se trouvent sur le chemin des candidats «mal formés et étouffés par la bureaucratie» sont nombreuses. «Le dossier est constitué de 15 pièces. Les jeunes sont formés dans des centres du CNEPD (Centre national d'enseignement professionnel à distance) inadaptés. La formation dure à peine 15 jours. Le diplôme remis n'est valable qu'une année. Passé ce délai, les jeunes, contraints d'acheter un véhicule neuf dans le cadre de l'Ansej, sont dans l'obligation de tout refaire», s'étonne M. Aït Braham. Le président de la fédération souhaite un «soutien» plus «fort et franc» aux candidats.
«Les jeunes doivent bénéficier de lignes de crédit. Le problème des licences de moudjahid introuvables doit aussi être réglé», estime-t-il. Il ne nous a pas été possible d'avoir, durant toute la journée d'hier, la version du directeur des Transports, Rachid Ouezzane, contacté par nos soins.




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