Avis de technicien Mohamed Maouche : «Le renouveau a sonné en EN»

Dans cet entretien, Mohamed Maouche, l'une des gloires de l'équipe FLN, revient sur l'humiliation qu'a essuyée l'équipe nationale face au Maroc, son avenir, sans oublier son avis sur l'équipe nationale des U-23.La débâcle de l'équipe nationale samedi, face au Maroc, est  encore le sujet des discussions des Algériens. Comment avez-vous vécu ce match cauchemar soldé par (0-4) en faveur du Maroc 'Comme vous l'avez si bien dit, c'est un vrai cauchemar que nous avons vécu à  Marrakech. J'étais dans le stade. J'ai été très déçu. La prestation des joueurs montre qu'il y a eu quelque chose qui s'est passé avant la rencontre. Je n'ai rien contre Benchikha. Mais il se peut que des mots n'aient pas été utilisés à  leur place. L'équipe a été complètement déboussolée. Tactiquement, ce fut anarchique, puisque défendre haut laisse des espaces derrière. La défense était quasi inexistante. Antar Yahia, Mostefa et même Bougherra, ont joué peut-être le plus mauvais match de leur carrière. On avait affaire à  un milieu inactif. Je ne comprends pas pourquoi on n'a pas fait des changements avant la fin de la 1re mi-temps. Tout le monde est étonné de la fébrilité des joueurs, sans oublier le bloc qui a été trop avancé. Quelle était la stratégie idéale pour contrer les Marocains 'On n'avait pas affaire à  un foudre de guerre. Pour moi, il fallait attendre notre adversaire, même avec un 4-3-3. On pouvait défendre avec deux ailiers types. Ce qui nous aurait permis de faire moins de fautes, moins d'efforts aussi. Il y avait la possibilité d'opérer par des contres, avec des accélérations d'un où de deux joueurs. L'incorporation de Boudebouz a été tardive. Le sociétaire de Sochaux a les moyens de mener des attaques rapides, en compagnie de Matmour. Hélas, ce ne fut pas le cas. Pis, j'ai senti la fébrilité avant le coup d'envoi quand j'ai vu l'échauffement des équipiers de Djebbour. La qualification pour la CAN 2012 est à  la merci des autres équipes. 2013 n'est pas loin. Quelles sont les meilleures décisions à  prendre pour sortir l'EN d'un état de «coma»Â 'Il faut se remettre en cause. Chaque sportif a des fiascos dans son parcours. Le plus important est d'avoir cette envie de relever la tête pour créer le sursaut d'orgueil. L'aspect psychologique doit àªtre pris très au sérieux. L'élargissement du staff technique est indispensable. Durant notre époque, on a accompli notre mission en collaboration avec une dizaine de techniciens, comme Mekhalfa et feu Djabaili. Des connaisseurs qui apportaient beaucoup de plus.Le nouveau coach de l'EN sera probablement connu dans les prochains jours. Est-ce que c'est une solution suffisante pour régler tous les problèmes de notre sélection 'Je pense que ce ne sera pas suffisant. La FAF a tout mis à  la disposition de cette équipe. La mise à  l'écart de certains compétiteurs est plus que nécessaire. La place doit àªtre libérée pour d'autres, qui seront plus aptes techniquement et mentalement à  représenter l'Algérie. Lors des décennies 70 et 80, il y avait un vrai suivi dans les catégories, notamment les espoirs. Ces derniers étaient promus en majorité en seniors. Pensez-vous que l'équipe nationale U-23 mérite de prendre le relais'Avant tout, on leur souhaite de se qualifier aux jeux Olympiques 2012. Ce sont des jeunes qui méritent qu'on les encourage. Quelques-uns peuvent intégrer l'équipe A. Personnellement, je dis qu'on doit aussi miser sur les U-19 et les U-17. J'ai eu l'honneur de driver les espoirs. On cherchait  toujours des adversaires de haut niveau comme sparring-partner. On avait détecté des jeunes, qui avaient fait, par la suite leurs preuves, à  l'image de Amani, Chérif El Ouazzani, etc. Tout compte fait, on doit se remettre à  la formation pour qu'on ait un réservoir de talents. L'heure du renouveau a sonné.