Algérie

Avis de participants



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Omar Fetmouche et Ahcene Assous plaident pour l'adaptation de textes algériensRencontrés en marge de la 9e édition du festival du théâtre professionnel, des hommes de théâtre se sont accordés à dire que les jeunes metteurs en scène auraient « tout à gagner » en puisant dans ce capital, à même de remettre en avant le théâtre algérien. La revivification des textes d'auteurs comme Kateb Yacine, Ould Abderahmane Kaki ou Abdelkader Alloula serait une manière de se démarquer et d'imposer un « théâtre algérien » par le texte et par la langue (arabe dialectale ou tamazight), estime Omar Fetmouche, metteur en scène, dramaturge et directeur du théâtre régional de Béjaïa. Participant au 9e Fntp avec une adaptation de la pièce « Le cadavre encerclé », mise en scène par Djamel Abdelli, le directeur du TRB encourage également les jeunes metteurs en scène à adapter la production littéraire algérienne, mais également de jeunes romanciers et poètes. A l'exemple du théâtre égyptien, jordanien et émirati, Omar Fetmouche a émis le souhait de voir les jeunes s'orienter vers des adaptations de ces textes avec une certaine « liberté dans l'écriture scénique » et dans le langage et de s'éloigner des « traductions clé en main » d'?uvres universelles. Connu pour avoir baigné dans l'univers de Kateb Yacine, Ahcen Assous, directeur du théâtre régional de Sidi Bel-Abbès, voit dans ce legs dramaturgique la meilleure issue à une « pseudo crise de texte » puisque, estime-t-il, l'auteur de « Nedjma » a laissé, à lui seul, un « univers théâtral qui doit être revisité ». Après avoir mis en scène « La poudre d'intelligence » et « Chadhaya » (fragments), Ahcen Assous voit dans l'?uvre de Kateb une infinité de possibilités de spectacles s'adressant autant aux experts, aux néophytes qu'aux spectateurs étrangers. Pour sa part, le jeune metteur en scène, Mohamed Frimehdi, qui a présenté, lors de ce festival, une adaptation de « Les ancêtres redoublent de férocité » de Kateb Yacine estime que cette première expérience avec le théâtre « katébien » lui a ouvert les yeux sur « le grand potentiel existant » dans les textes algériens, même si « réputés intouchables ».« Il n'y a aucune créativité dans la scénographie », selon Hebbel BoukhariHebbel Boukhari est un scénographe très connu. Il figure parmi la première promotion de scénographes formés en Algérie. Il a débuté son cursus en 1985 à l'Institut des arts dramatiques de Bordj El Kiffan. Il a fini ses études dans les années quatre-vingt-dix. Il s'est intéressé dans son mémoire à l'?uvre de William Shakespeare, notamment en matière d'habit traditionnel. Il a été encadré par Liliane El Hachemi, doyenne de la scénographie en Algérie. Interrogé sur son appréciation des troupes participantes de cette édition, Hebbel Boukhari se montre réservé : « J'ai assisté à tout les spectacles de théâtre programmés. Je félicite tout le monde pour les efforts fournis. Seulement, je regrette de le dire, mais il n'y a aucune créativité. Nous stagnons. Il ne faut pas avoir peur de la création, il faudrait oser les challenges. Il ne s'arrête pas là. Il va plus loin. « Le monde évolue, la scénographie aussi. La scénographie est aujourd'hui reconnue comme un art à part entière. L'idéal serait que notre tutelle, le ministère de la Culture, fasse profiter les scénographes d'ateliers et de stages de scénographie à l'étranger » nous dira-t-il. Le travail de Hebbel Boukhari tend surtout à la synthèse. Tout se concentre dans le cadre de la scène. Tout doit être transmis au public à travers le décor. Il est aussi important pour lui d'avoir une connaissance riche, générale et solide sur les caractéristiques littéraires de l'auteur, son parcours, connaître tout de lui. Doté d'une formation accomplie, Hebbel Boukhari est aussi le premier et unique chef créateur costumier dans le cinéma en Algérie. Il a pris part à des films comme « Leila ma raison », « Automne », « Beur blanc et rouge », « Le crépuscule des hommes », « Zabana », « L'émir Abd El Kader ».... Hebbel Boukhari a réalisé la scénographie d'une pièce qui concourt au festival, à savoir « Yamna » du théâtre régional de Tizi Ouzou. Il assurera la scénographie de la pièce « Notre Dame », adaptation du texte de Victor Hugo, du metteur en scène Saber Amiour, pour le compte du théâtre régional de Skikda.




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