La filière avicole traverse une mauvaise passe dans la wilaya de Béjaïa. L'activité a amorcé depuis plusieurs mois déjà une longue et lente descente aux enfers. Au fil du temps, les déboires s'accumulent. Les contraintes s'accentuent. La crise s'exacerbe. Acculés dans la précarité, les aviculteurs confessent courir à leur perte. Les plus vulnérables ont déjà fait faillite, apprend-on.«De nombreux exploitants ont été contraints d'abandonner leur activité. Impossible de dégager des bénéfices face au renchérissement de tous les composants de l'aliment pour volaille et la hausse des autres charges d'exploitation», révèle un aviculteur installé à la périphérie de la ville de Seddouk. Gérant depuis des décennies une exploitation familiale de poules pondeuses, un opérateur d'Ouzellaguen soutient que son affaire bat de l'aile.
Il est au bord du dépôt de bilan. «Le plateau d'?ufs nous revient à 280 dinars l'unité. Il est cédé au même prix pour les commerçants. C'est vous dire que nous n'arrivons plus à faire le moindre centime de bénéfice. Nous avons réduit au strict minimum notre personnel, en attendant un geste des pouvoirs publics pour nous sortir de l'impasse, autrement la fermeture sera inéluctable», dira-t-il, sur un ton amer.
Un aviculteur de Tazmalt fait le même constat alarmant : «J'ai dû me débarrasser d'une partie de mon cheptel pour limiter la casse. Les poules ont été envoyées à l'abattoir à l'âge de 9 mois, alors qu'elles sont productives jusqu'à 18 mois. La cherté de l'aliment nous a plongé dans une crise sans précédent».
Bien des aviculteurs confient travailler à fonds perdus. Incapables de faire face aux charges d'exploitation. Encore moins rembourser leurs crédits d'investissement. Le relèvement des prix des matières premières sur le marché leur a porté le coup de grâce.
«Personne ne peut s'en sortir avec un quintal de soja à plus de 10 000 DA, un quintal de maïs à 5000 DA et un quintal de son à 2400 DA. Les tarifs sont passées du simple au double en l'espace de six mois», affirme un exploitant de Boudjelil, avouant que chaque jour qui passe le rapproche un peu plus de l'échéance fatidique de la cessation d'activité. «A moins, ironise-t-il, de remplacer l'aliment par la semoule courante, laquelle est nettement plus accessible».
Conséquence directe du rétrécissement de l'activité, le cours des produits avicoles est promis à une flambée sans précédent. «Le plateau d'?ufs, autant que le kilo de poulet devraient coûter 100 DA plus cher. C'est le prix à payer pour rétribuer correctement l'effort de l'aviculteur et lui permettre de gagner son pain», estime un professionnel de la filière.
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Posté Le : 20/06/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : N M
Source : www.elwatan.com