AVEUGLES ET DU KHOL POUR LES YEUX

Humeur primaire n'est jamais objective gestion. La culture des apparats ne l'est pas non plus et elle ne sert qu'à consolider la réputation surfaite d'irrationalité avec laquelle est taxée injustement la culture orientale. De la même manière qu'un père de famille se paie à crédit une télé plasma alors qu'il éprouve des difficultés pour donner à manger à ses enfants, des gouvernants offrent le faste d'une mosquée mastodonte à une population convaincue que les plus belles des mosquées sont celles que l'on construit dans les c?urs des vrais fidèles. De la même façon aussi que l'on est sérieusement dérouté par l'inconséquence de la promulgation d'années symboliques à coups de milliards au bénéfice des villes où des écoliers s'entassent par cinquantaine dans une classe. Enfin, il est imposé de baisser les bras quand des palais officiels sont érigés à prix d'or dans des cités dont les hôpitaux manquent de lits et de seringues.De tels dérèglements relèvent presque de la psychiatrie pour comprendre et aboutir au vide sinon à la platitude des compétences de ceux qui nous gouvernent sans pour autant mettre peut-être en doute leur patriotisme et leur sincérité. En fermant un ?il on pourrait penser que c'est d'abord leur manque de savoir-faire et l'étroitesse de leur intelligence qui sont en cause.Malgré les grands délits de détournements prouvés et jugés, l'amplification de la règle de la corruption d'Etat est à l'évidence exagérée car c'est le mental de l'Etat qui est d'abord corrompu généralisant les tares de l'irrationnel et de la mégalomanie pour devenir un exercice national prisé.Car nonobstant les tenants et l'origine de leur pouvoir sur lequel des romans déplaisants sont à écrire, s'ils avaient été d'une consistance heureuse, les aboutissants auraient autrement mieux légitimé leur présence sur les hauteurs des fauteuils. A contre-courant malheureusement seule la suspicion de corruption devient légitime avec un effet entraînant qui amplifie l'individualisme et la contestation.A écouter la logique de quelques-uns qui ont été enivrés il y a six décennies par les sons des canons et du baroud, on comprend pourquoi le pays n'a pas été dégrisé et on saisit encore mieux pourquoi les aveugles tiennent farouchement à leur khôl pour les yeux.