Algérie

Avertissements croisés



Avertissements  croisés
Cela ne rappelle pas l'épisode coréen juste au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, mais la tension qui a suivi la fin de ce conflit est montée d'un cran ces derniers jours, amenant les uns et les autres à se lancer mutuellement accusations et avertissements. Un langage au demeurant connu et fort usuel de part et d'autre de la ligne d'armistice. Sauf que cette fois, la Corée du Nord, qui met en avant son droit à la légitime défense, dispose de l'arme atomique et a un autre regard sur cet accord qui a entériné, en 1953, le partage de la péninsule coréenne. Cette fois, la tension déjà habituelle, est extrêmement dangereuse si l'on en juge au travers d'un rapide état des lieux. Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a, à cet égard, fermement mis en garde hier la Corée du Nord contre la poursuite de ses activités nucléaires et a assuré que Washington était prêt à réagir si Pyongyang menaçait les Etats-Unis ou leurs alliés en Asie. Depuis l'élection du président américain Barack Obama en janvier, « la politique des Etats-Unis n'a pas changé : (...) nous n'accepterons pas une Corée du Nord dotée de l'arme atomique », a-t-il affirmé lors d'une conférence régionale sur la sécurité à Singapour.« Le programme nucléaire nord-coréen constitue un danger pour la paix et la stabilité régionales et nous ne resterons pas les bras croisés alors que la Corée du Nord se dote de la capacité de détruire n'importe quelle cible en Asie, ou nous-mêmes », a souligné le chef du Pentagone. M. Gates, qui offrait ses mots les plus durs à Pyongyang depuis son essai nucléaire de lundi, suivi de six tirs de missiles de courte portée, a également averti ce pays que Washington réagirait à la prolifération nucléaire. « Le transfert d'armement ou de matériel nucléaire par la Corée du Nord à des Etats ou des acteurs non-étatiques serait considéré comme une grave menace pour les Etats-Unis et leur alliés », a-t-il souligné. M. Gates a rappelé toutefois que les Etats-Unis privilégiaient pour l'heure la voie diplomatique. Les discussions à l'ONU sur une future résolution du Conseil de sécurité sanctionnant la Corée du Nord pour son récent essai nucléaire se sont poursuivies vendredi mais jusque-là sans le moindre résultat, révélant dans ce cas précis l'existence de divergences entre les membres de l'instance onusienne.Les discussions sur une future résolution se sont poursuivies au niveau des experts et pourraient continuer pendant le week-end, selon des sources diplomatiques. Elles ne devraient pas reprendre au niveau des ambassadeurs avant lundi, ont indiqué ces sources. L'annonce, vendredi à Washington, par le département d'Etat, qu'une délégation américaine de haut niveau effectuerait la semaine prochaine une tournée en Asie pour discuter des mesures à prendre semblait indiquer que rien ne se passerait à l'ONU avant la fin de cette tournée. A l'ONU, les discussions se déroulent entre diplomates des cinq pays membres permanents du Conseil dotés du droit de veto (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie), du Japon et de la Corée du Sud. Ces sept pays cherchent à s'entendre sur les termes d'une résolution qui condamnera « dans les termes les plus forts » l'essai nucléaire nord-coréen de lundi.Le canevas de ce texte exige que la Corée du Nord « s'abstienne de tout nouvel essai nucléaire ou tir de fusée » et « revienne immédiatement » sur sa décision de se retirer du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Le projet appelle également tous les Etats membres à « mettre en 'uvre immédiatement » les mesures prises par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1718, adoptée en octobre 2006 après un premier essai nucléaire et une série de tirs de missiles par la Corée du Nord. Depuis cette date, Pyongyang fait déjà l'objet de sanctions à caractère plutôt symbolique. Mais dans son état actuel, le nouveau projet laisse en blanc le paragraphe principal censé contenir les nouvelles mesures concrètes décidées par le Conseil à l'égard de Pyongyang. Là est toute la question sur la capacité de l'ONU à assumer pleinement son rôle. Mais le peut-elle réellement '


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