« Devrions-nous nous faire justice nous-mêmes en recourant à
l'affrontement direct avec les propriétaires de bus ?». La question posée par
les habitants des avenues Aouati Mostefa et Achour Rahmani (Bardo) résonne
comme une profonde indignation face à «la démission des élus locaux, qui, de
connivence avec l'administration locale, ont improvisé une station de bus sous
les balcons des riverains, sans se soucier des nombreux préjudices commis à
l'endroit de la santé et de la tranquillité du citoyen», comme le relève une
lettre adressée par les résidents de ces deux avenues au ministre de
l'Intérieur, Nourredine Yazid Zerhouni.
N'ayant pas trouvé écho à leur
nombreuses requêtes auprès des responsables locaux, sollicités à maintes
reprises sur la question d'un transfert de la station de bus de Bardo, les
habitants lancent un cri de détresse aux autorités centrales «afin de mettre un
holà définitif aux agissements néfastes et inconscients des responsables
administratifs et des élus locaux», soulignent-ils.
Leur vie quotidienne s'est transformée en cauchemar depuis deux ans,
disent-ils, précisément depuis l'installation des bus au niveau de cette
station localisée à Bardo, dans un contexte de fermeture des deux stations
installées depuis toujours au centre-ville de Constantine pour cause de
travaux, celle située en face du stade Benabdelmalek supprimée suite à
l'engagement des travaux du tramway, et la station Boumezzou à cause des
travaux de réalisation sur cette assiette de terrain de deux hôtels.
D'ailleurs, depuis ces
fermetures, Constantine a perdu toutes ces stations de bus et taxis. «Nous
vivons le calvaire, qui dure et perdure, causant des désagréments et nuisances
insupportables, à l'enseigne du ronflement des moteurs des bus à partir de 5
heures du matin, des gaz toxiques qui se dégagent», clament les habitants des
deux artères en question.
Le constat est amer en effet : il
arrive que vingt bus soient en stationnement en file indienne sur le trottoir,
et aussi débordant sur la route, provoquant des embouteillages énormes et des
vibrations préjudiciables au vieux bâti. Pourquoi n'oblige-t-on pas ces bus à
circuler en rotation continue, sans «s'éterniser» sur les lieux ?
Des solutions existent, estiment
les résidents contestataires, citant à l'exemple la proposition de la
commission désignée pour le transfert de cette station, qui a désigné deux
endroits séparés en dehors de la station de Bardo, l'une pour les bus privés et
l'autre pour les bus publics, laquelle proposition a été éludée, tout
simplement. «La menace qui pèse sur l'ordre public est sérieuse», indiquent les
habitants sur un ton excédé.
Mais, d'après les déclarations
des responsables locaux, le wali à leur tête, la situation de gêne entraînée
par le lancement de plusieurs chantiers structurants peut encore durer, voire
se compliquer au fur et à mesure de l'avancement des travaux, demandant à la
population de faire preuve de toute sa patience pour permettre à leur ville de
sortir de la ghettoïsation et d'aller vers la modernité.
Oui mais, lorsque des solutions
existent, pourquoi ne pas les mettre en application ? Interrogé sur le sujet,
le chef de service transport et circulation, au niveau de l'APC de Constantine,
reconnaîtra que la station de bus en question n'est pas à proprement dire une
station, car ce n'est qu'un «arrêt» de bus provisoire, et la commission devrait
se pencher sur le dossier la semaine prochaine pour tenter de trouver une issue
convenable au problème.
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Posté Le : 16/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com