Avec un taux de couverture en gaz de ville de 36%, l'arrière-pays se chauffe au butane et au bois Béjaïa

Photo :M. Hacène
De notre correspondant à Béjaïa
Kamel Amghar

En cette fin d'année 2012, le taux de pénétration du gaz de ville à travers la wilaya de Béjaïa a atteint 36%, selon les autorités locales. L'information a été donnée le lundi dernier par le wali au cours d'une sortie de travail dans les communes de Béjaïa, d'Oued Ghir et El Kseur où il avait procédé à la connexion de 580 foyers supplémentaires au réseau de distribution de gaz.
Ce chiffre, qui reste loin de la moyenne nationale, témoigne, encore une fois, du retard accumulé en matière de développement local. Dans l'attente de leur dotation en la matière, les 64% restants de la population se chauffent généralement au butane. Leur bien-être en cette période de grand froid dépend, donc, de la disponibilité des bonbonnes au niveau des stations Naftal.
Le développement constant de la filière avicole, qui en fait un usage massif dans le chauffage des poulaillers, crée périodiquement une pression sur cette précieuse denrée. A la mi-décembre, de nombreux villages de la région Est (Darguina, Tamridjt, Taskriout, Aït Smaïl, Kherrata) ont connu une brève pénurie suite à une chute notable des températures.
Des vendeurs clandestins profitent de ce type de crises pour en augmenter le prix.
Une bonbonne de gaz, vendue à 200 dinars dans les stations service, est conjoncturellement refilée à 250 ou 300 dinars. Les ménages, qui ont des bébés et des enfants en bas âge, ne peuvent s'en passer pour le chauffage et la cuisson de la nourriture.
En haute montagne, les paysans ne comptent pas tellement sur ce service aléatoire de Naftal. Afin d'éviter les désagréments, ils se dotent de poêle à bois. Pour revenir à la couverture en matière de gaz de ville, la wilaya projette d'atteindre les 65% à la fin de l'année 2014. Cette perspective parait exagérément optimiste quand on sait les lenteurs et les oppositions qui entravent ce type de chantier.