Algérie

Avec un endettement de 60% du PIB : La zone euro est encore dans le rouge



Ce constat masque cependant une légère amélioration de la situation d’ensemble en matière de déficit, indique Le Figaro. «Le ratio du déficit public par rapport au PIB a baissé dans la zone euro, revenant de 6,3% en 2009 à 6,0% en 2010», rapporte Eurostat. Reste que les déficits passés, financés par l’emprunt, continuent de creuser la dette présente. «Le ratio de la dette publique par rapport au PIB a augmenté dans la zone euro, de 79,3% à la fin de 2009, à 85,1% à la fin de 2010», relève l’institut statistique européen.
«D’une façon générale, et comme on nous le répète à l’envie, l’état des finances publiques en zone euro n’est pas aussi mauvais qu’au Royaume-Uni, aux Etats-Unis ou au Japon», relève Ken Wattret, chef économiste marché chez BNP Paribas. Il faut dire que le problème, évidemment, ce sont les divergences entre les pays. A savoir un grand écart, par exemple, entre des finances publiques suédoises à l’équilibre parfait et le déficit abyssal irlandais de 32,4% provoqué par le sauvetage des banques locales, ajoute-t-on de même source. Les effets de la crise mondiale se feront sentir durablement sur les finances publiques européennes. En 2010, année de convalescence pour l’économie européenne, les pays de la zone euro affichent des résultats plus que médiocres à l’aune des critères fixés par les traités européens, d’après les chiffres publiés récemment par Eurostat. Et ce, aussi bien au niveau de la dette publique que du déficit. Avec une dette plus importante, l’Allemagne s’en sort devant la France Eurostat a, enfin, réservé une mauvaise surprise à un bon élève de la zone euro. «L’institut a incorporé dans la dette allemande un plan d’aide au système bancaire, ce qui gonfle d’un coup la dette de 10% par rapport à l’année dernière», constate Alexandra Estiot, économiste chez BNP Paribas. Résultats, les estimations officielles établies par Berlin d’une dette à 75% du PIB s’est transformée en fardeau représentant 83,2% du PIB, soit plus que la France. Mais pas d’inquiétude à avoir: l’Allemagne a les moyens de surmonter cet accident de parcours. Son déficit est en voie de résorption rapide et sa croissance est forte. Autant d’atouts dont ne bénéficie pas la France. Avec un déficit public s’élevant 81,7% du PIB et un déficit à 7%, le pays se situe dans la mauvaise moitié de la classe européenne. Le gouvernement entend redresser les finances publiques en ramenant le déficit à 5,7% du PIB cette année, puis à 4,6% en 2012 et enfin à 3% en 2013. Reste que Bercy table notamment pour cela sur une croissance de 2% cette année puis de 2,25% en 2012. Des niveaux jugés optimistes par la majorité des économistes. Un accord d’aide au Portugal le 16 mai prochain Un accord sur le plan d’aide financière au Portugal a des chances d’être conclu avant la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro (Ecofin) du 16 mai prochain, a réaffirmé la semaine dernière le ministre portugais démissionnaire José Socrates, repris par l’AFP.»Nous devons faire un effort pour trouver un accord entre les autorités portugaises et la troïka (UE-BCE-FMI) afin qu’il soit soumis à l’Ecofin le 16 mai. C’est très important pour que les institutions européennes puissent apprécier le programme», a déclaré M. Socrates à la radio privée TSF. Le gouvernement fait «de son mieux pour que cet accord ait les moindres conséquences possibles sur le plan économique et social», a-t-il précisé.Une mission internationale de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fond monétaire international (FMI), s’est retrouvé à Lisbonne pour négocier les contours de ce plan de sauvetage, qui pourrait atteindre les 80 milliards d’euros. L’UE et le FMI exigent en échange de cette aide un programme de rigueur budgétaire et de réformes structurelles engageant les principaux partis politiques au-delà des prochaines législatives anticipées du 5 juin, convoquées après la démission de M. Socrates. Pour sa part, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a estimé que la mise en oeuvre du plan d’aide européen pour le Portugal à la mi-mai était un délai trop «court», en raison de la situation politique en Finlande à l’issue des élections du 17 avril, rapporte Le Monde. Il a aussi discuté, lors de son passage à Paris, avec le premier ministre français sur la restructuration de la dette grecque, qui consisterait en un report des échéances de remboursement de celle-ci pour le pays. Pour lui, cette restructuration de la dette grecque n’est pas une «option» car, selon lui, «elle entraînera énormément de problèmes non encore identifiés, si jamais ils étaient identifiables». De nouvelles statistiques sur l’économie grecque ont entraîné un regain de spéculations sur une restructuration de la dette du pays, et fait flamber les taux d’intérêt grecs sur les marchés. Le déficit public de la Grèce a atteint 10,5 % du produit intérieur brut en 2010, selon des chiffres publiés par l’institut statistique européen Eurostat. C’est nettement plus que les 9,4 % estimés jusqu’ici par le gouvernement grec, après 15,4 % en 2009.La dette est aussi gonflée, à 142,8 % du PIB contre 142,5 % prévu, avoisinant les 330 milliards d’euros, plaçant ainsi la Grèce largement en tête des pays les plus endettés de l’UE, loin devant l’Italie (119 %) et la Belgique (96,8 %). Plus de 69 milliards d’euros d’aides aux banques européennes depuis 2007 Il est à rappeler que l’année dernière, une dizaine de pays européens ont continué de souffrir des aides publiques accordées au seul secteur bancaire. Au total, sur les 27 pays de l’Union, 20 ont dû intervenir depuis 2007 pour aider leur secteur bancaire à traverser la crise financière, selon les chiffres compilés par Eurostat et repris par Les Echos. L’institut de la Commission européenne a décidé à partir de 2009 d’assurer un suivi des différentes aides accordées par les gouvernements pour connaître leur impact sur la croissance économique. En 2008 et 2009, le déficit global de l’Union européenne s’est creusé de l’équivalent de 0,1 % du PIB en raison des différentes aides. En 2010, la situation s’est encore aggravée avec un « trou » de 0,4 % du PIB. Cette année là, le coût net était de près de 44 milliards d’euros, soit près de trois fois supérieur à celui de l’année précédente (15 milliards). Sur trois ans, le coût dépasse les 69 milliards. Ces chiffres s’entendent en dehors des mesures prises par les banques centrales, celles apportées au secteur non-financier et en dehors des mesures plus générales d’aide à l’économie. Il faut dire que la situation diverge beaucoup d’un Etat à l’autre. Sans surprise c’est l’Irlande, dont les interventions ont concerné ses grandes banques comme Anglo Irish Bank et Irish Nationwide Building Society, qui a le plus souffert avec un impact sur le déficit du pays de l’ordre de 20,7 % du PIB. Au total, le coût net de ses différentes aides est évalué à près de 36 milliards d’euros depuis 2009, année de ses premières interventions. C’est quasiment la moitié du coût net total enregistré dans les 27 pays de l’Union entre 2007 et 2010. Autres exemples, les aides publiques ont creusé le déficit de l’Allemagne de 0,4 % en 2010 et alourdit sa dette de 9,5 % du PIB. Au Portugal, l’impact est de 1 % sur le déficit et 2,1 % sur la dette. Une poignée de pays, comme l’Allemagne, l’Irlande ou le Royaume-uni, doivent encore gérer les actifs toxiques logés dans des portefeuilles spécifiques ou dans des banques publiques. Eurostat souligne par ailleurs que, «dans certains cas», les mesures d’intervention n’ont pas un impact mesurable immédiatement sur le déficit. L’organisme invite donc les autorités de statistiques de chaque pays à surveiller les évolutions futures de ces interventions, et de les enregistrer, si besoin était, «comme des dépenses d’Etat ayant un impact sur le déficit». Toutefois, une dizaine de pays ont su tirer leur épingle du jeu. «Dans certains pays européens, les déficits publics ont été légèrement réduits grâce aux interventions des gouvernements, résultant de la hausse des revenus générés par le paiement des coûts de garantie et la charge d’intérêts des instruments financiers acquis par les Etats (prêts et titres de dette) «, note Eurostat. La réduction la plus importante du déficit concerne le Danemark avec une hausse de 0,3 % du PIB sur la période 2008-2010. En France, la réduction du déficit est de l’ordre de 0,1 % tout comme en Belgique, en Espagne, en Slovénie et en Suède. En montant absolu, la France arrive même en tête des pays de l’Union pour qui les aides ont constitué un gain financier avec au total 2,4 milliards d’euros qui sont venus gonfler le budget de l’Etat entre 2008 et 2010.                    


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