Algérie

Avec quel artifice juridique'



Pour réunir toutes les conditions à la tenue d'une présidentielle, il faudra plus d'une quarantaine de jours. Dans ce cas-là qui va annoncer le report'Une quarantaine de jours nous séparent du 4 juillet, date de la prochainent élection présidentielle fixée par Abdekader Bensalah, le chef de l'Etat intérimaire, dans la limite des délais constitutionnels. Le dépôt de candidatures pour la présidentielle, lui, devrait prendre fin samedi prochain à minuit. Le bilan provisoire des remises de formulaires de souscription, rendu public par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, évoque un total de 75 lettres d'intention déposées. Il ne s'agit là que de lettres d'intention à ne pas confondre avec les dossiers (documents et parrainage exigé) de candidature. Les candidats à la candidature ont, certes, retiré les formulaires de souscription de signatures individuelles, mais ont-ils réussi à recueillir les signatures de parrainage' La question mérite d'être posée, au moment où le peuple continue de «vendredir», refusant une présidentielle sous le parrainage d'un Bensalah et Bedoui. En plus, il ne reste que deux jours pour la fin du dépôt des dossiers. En admettant que des candidats réussiront à passer l'écueil du Conseil constitutionnel, pourront-ils faire campagne électorale' Mais le vrai problème, c'est la création et l'installation de l'instance indépendante pour l'organisation et la supervision des élections, dissoute en mars dernier par l'ex- président Bouteflika. Qui va désigner les membres' Bensalah' Le peuple rejette le chef d'état. Comment va-t-il alors accepter son choix des membres d'une commission qui devra assurer la crédibilité d'une présidentielle' Combien de temps lui faudra-t-il pour choisir, désigner et installer ses membres au nombre de plus de 450' Et même si on accorde toute la bonne volonté à Bensalah et que la commission de surveillance des élections soit rapidement installée, peut-on tenir une présidentielle sans les grosses pointures politiques' Sans une réelle campagne électorale où devront avoir lieu de larges débats sur les programmes et les visions de l'avenir, en ce moment de grand bouillonnement du peuple et sa soif à s'exprimer' Pourtant, c'est exactement ce qu'exige le vice-ministre de la Défense du peuple algérien. Ahmed Gaïd Salah, le maître des horloges politiques du pays depuis la démission de Bouteflika, a insisté pour la tenue de la présidentielle et le respect de la Constitution. «La tenue de l'élection présidentielle permettra d'éviter de tomber dans le piège du vide constitutionnel» a-t-il répété, lundi dernier à Ouargla. Qu'à cela ne tienne, on peut imaginer, juste pour une seconde, que les millions d'Algériens qui exigent le départ du système, vont se plier à la demande du chef d'état-major. Mais vont-ils accepter de se jouer de leur destin et celui de leurs enfants lors d'une présidentielle «bâclée» juste pour respecter les délais constitutionnels' Il est clair que pour réunir toutes les conditions à la tenue d'une présidentielle, il faudra plus d'une quarantaine de jours. Et dans ce cas-là qui va et qui peut annoncer le report' Et peut-on tenir une présidentielle après le 9 juillet' Qui l'organisera' Ce serait sortir du cadre de la Constitution. Si Ahmed Gaïd Salah va l'accepter, pourquoi refuse-t-il alors la solution politique'


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