Après avoir porté comme un boulet les 64 millions d'euros de son transfert, l'Américain Christian Pulisic rentabilise enfin son temps de jeu au sein de l'attaque hyperconcurrentielle de Chelsea, opposé ce soir à l'Ajax en Ligue des champions.«Christian Pulisic, c'est l'étiquette avec son prix dessus», avait résumé début octobre Frank Lampard, harcelé de questions sur le faible temps de jeu de la nouvelle petite merveille des Blues. Avec ses quatre buts sur les deux derniers matchs de championnat et une passe décisive qui a offert un succès capital à Chelsea à l'aller contre l'Ajax, Pulisic semble enfin donner sa pleine mesure. Le jeune Américain (21 ans) était très attendu à Stamford Bridge : il a été recruté en janvier en prévision d'un départ d'Eden Hazard (transféré au Real Madrid), juste avant l'entrée en vigueur de l'interdiction de recruter qui frappe le club londonien jusqu'en février 2020, puis laissé à Dortmund jusqu'au terme de la saison. Parti à 16 ans des Etats-Unis pour le centre de formation du club allemand, Pulisic a néanmoins toujours été attiré par l'Angleterre : à l'âge de 7 ans, il y avait passé une année et découvert la culture foot à l'européenne.
Coup de mou en septembre
Si le Manchester United de José Mourinho s'était un temps intéressé à Pulisic, le milieu offensif a fini par sauter le pas en rejoignant Chelsea. «Mark (son père) n'aimait pas (Mourinho)», a raconté Robin Walker, entraîneur des moins de 8 ans de Brackley Town où a joué Pulisic enfant. «Il n'aimait pas son style de jeu, la façon dont il faisait les choses et voilà. C'est probablement la raison pour laquelle il (Christian Pulisic) n'est pas allé à United», a-t-il dit au quotidien The Times. Avec Lampard, le courant est vite passé, en vertu d'un projet basé sur le pressing, un jeu de passe à la fois élaboré et vertical, mais aussi beaucoup de jeu sur les ailes. Peut-être pour impressionner le nouvel entraîneur, Pulisic ne s'est accordé qu'une semaine de vacances après la Gold Cup disputée avec les Etats-Unis, pour partir en tournée au Japon avec son nouveau club. Un choix qui explique peut-être son coup de mou physique de septembre où il n'a joué qu'un match, de Coupe de la Ligue, contre une D4, Grimsby Town.
«Captain America»
«Il a montré de très belles choses en pré-saison, de bonnes choses au début de la saison, mais ce qu'il doit faire, comme tous les joueurs, c'est atteindre un certain niveau quotidiennement à l'entraînement, ce qui conditionne mes choix», a prévenu Lampard. Capable de jouer des deux pieds et d'évoluer sur tout le front de l'attaque, Pulisic affiche une polyvalence appréciable mais qui l'expose à la concurrence de nombreux joueurs comme Willian, Callum Hudson-Odoi, Pedro ou Mason Mount, l'enfant du club qui a explosé en tout début de saison. Mais si Pulisic est surnommé «Captain America» par ses coéquipiers, c'est davantage pour sa ténacité que pour son physique : 1,73 m pour 70 kilos. «Le facteur le plus important pour moi, c'est que quand il prenait un coup, il se relevait. À cet âge, les enfants roulent par terre et pleurent, mais lui se relevait. Il était très résilient», a raconté Robin Walker, qui l'a entraîné enfant. «Travaille plus dur que tes coéquipiers tous les jours», prônait une citation de LeBron James que Pulisic avait affichée sur la porte de son appartement à Dortmund. L'Américain a suivi ce mantra. Et avec encore 14 matchs au programme des Blues d'ici au 1er janvier, en commençant par le match contre l'Ajax ce soir en Ligue des champions, Christian Pulisic a l'occasion de justifier l'investissement consenti par Chelsea.
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Posté Le : 05/11/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R S
Source : www.lesoirdalgerie.com