Avec plus de 116 milliards de déficit et de gros dossiers en suspens: Du pain sur la planche pour le nouveau maire de Constantine

Le nouveau maire FLN de Constantine, Najib Arab, sera installé demain (mercredi). Il héritera d’une situation catastrophique générée par l’équipe sortante bien qu’elle soit de même obédience partisane avec une commune déficitaire de plus de 116 milliards de centimes et des dossiers explosifs toujours pendants.

Ilhem Tir - Constantine (Le Soir)

Contrairement à la commune de Khroub, deuxième de la wilaya, l’équipe sortante de l’APC de Constantine n’a pas présenté son bilan de fin de mandat bien que la situation a été débattue lors de la dernière session extraordinaire tenue en début du mois de novembre consacrée principalement à l'adoption du budget primitif de l'année 2018.

Malgré les réticences voire même les divergences, le vote a eu lieu car il fallait éviter à tout prix de grandes complications aux nouveaux élus. Quoi qu'il en soit, le budget, qui est déficitaire de plus de 116 milliards de centimes, a été approuvé, en équilibre, grâce aux coupes opérées dans les volets subventions essentiellement attribuées par l'APC à certains de ses démembrements, directions et autres entreprises à caractère industriel et commercial.

Le nouveau maire héritera donc d’une gestion catastrophique de la plupart des dossiers dont celui du patrimoine de la municipalité qui devait faire l’objet de renouvellement des loyers exigé par le ministère des collectivités locales. Les élus, sous la pression des walis, ont décidé d’augmenter le loyer de 1.000%, provoquant plusieurs mouvements de protestation et la mairie a fini par céder. Ce dossier est en suspens actuellement et le ministère de tutelle ne cesse de demander des comptes.

Un autre dossier brûlant, celui de la dissolution de Magrofel, qui était loué à 200 millions de centimes par an. Le désormais ex-maire, Mohamed Rira, avait déclaré que Magrofel serait mise aux enchères pour un prix de départ de 80 millions de dinars, sans la désignation d’un liquidateur. En mai 2017, lors d’une autre session de l’assemblée, le maire avait demandé la révision du prix à 50 millions de dinars car le marché a été mis trois fois aux enchères et l’opération était toujours infructueuse. Pourtant, l’ex-wali, Kamel Abbès, avait adressé une correspondance au P/APC à propos de cette dissolution. Une commission composée d’administrateurs pour établir un inventaire physique et comptable de l’établissement devrait être installée et jusqu’à présent, rien n’a été fait. Le marché fonctionne de façon informelle!

Sur un autre registre, le rapport du commissaire aux comptes sur les rémunérations des cadres de la mairie a révélé des violations de la réglementation. Il s’agit notamment des gestionnaires des établissements publics à caractère industriel et commercial (Epic) de la commune, chargés du ramassage des ordures (Propco), des espaces verts (Edevco) et de l’éclairage public et de la voirie (Evepco) ainsi que l’Office chargé de la promotion culturelle et artistique dont les responsables, sous la tutelle de l’APC de Constantine se sont permis des salaires dépassant la barre des 270.000 DA. Le bilan financier de ces Epic n’a jamais été présenté.

Enfin, il ne faudrait pas oublier la gestion de la SNTV cédée à Sogral et dont le contrat a expiré depuis quelques mois déjà sans qu’il soit renouvelé ainsi que la gestion de l’abattoir communal confiée à un privé de manière illicite. Avec tous ces anciens dossiers, l’entourage de la mairie affirme déjà que l’héritage sera lourd à porter pour le nouveau maire.


I. T.