Algérie

Avec les paras de Biskra



Il est 9h tapantes. Fidèle à ses habitudes climatiques, Biskra est déjà inondée d'un soleil ardent. Le général de la 4e Région militaire est déjà sur place pour procéder à la sortie de la promotion 2007/2008 des Forces spéciales, communément appelées les para commandos.Dans son discours, le premier responsable de l'École des forces spéciales a mis l'accent sur la formation de ces troupes d'élite, leur mission et surtout leur disposition “à éradiquer le terrorisme à la racine, comme l'ont fait les enfants de l'ALN avec le colonisateur français”. Le rituel du serment, la remise des diplômes et la passation du témoin pour les nouvelles recrues se déroulent comme sur du papier à musique. Les soldats passent ensuite à des démonstrations pratiques de leur savoir de combat sous toutes ses formes. Force, concentration, rapidité et maniement de tous types d'armes, y compris les non-conventionnelles, comme les ustensiles de cuisine qui deviennent entre leurs mains des armes mortelles. Sous les applaudissements de l'assistance hétéroclite, officiels militaires, civils, invités, presse et anciens paras à la retraite, les diplômés de l'EATS passent en revue des scènes de cas délicats comme la libération d'otages, l’embuscade contre une patrouille ennemie…  On eut cependant droit à une nouveauté : la protection des personnalités. Autrement dit, la fonction de body-guard. Simulation : un cortège officiel arrive, une personnalité salue la foule, un élément hostile embusqué sort par surprise et tire sur la personnalité. Réaction immédiate de la garde qui le neutralise. Le cortège se met en branle, sécurisé, on procède alors au changement de voiture de la personnalité. En une fraction de seconde, la personnalité se retrouve dans une autre voiture qui démarre à vive allure. On aura compris que c'est parmi ce corps d'élite que se recrutent certains gardes du corps. Les scènes se suivent rapidement avant d'arriver à l'inévitable exhibition des kouksouls. Séance de cassage. Tuiles, tuiles en feu, on eut même droit à des pierres cassées avec une seule main. Différentes techniques de combat à mains nues avec divers adversaires, comment neutraliser les ennemis, comment échapper à une tentative d'embarquement ennemie. Deux fakirs se relaient sur un lit de bris de verre et supportent le poids d'une grosse pierre et d'une masse s'abattant sur elle. Trois autres éléments s'amusent à se faire passer une jeep sur le ventre. Les regards se lèvent soudain vers le ciel. Myriade de parachutistes avec, suspendus au pied de chacun, l'emblème national, les portraits du président de la République, du chahid Tidjani, nom que porte la promotion sortie, alors que deux autres paradent dans le ciel dégageant des fumées. Démonstration d'une extraordinaire force, d'une précision, d'une rapidité et d'une capacité d'adaptation à toute circonstance de combat ou milieu hostile. Après cette première salve où tout est maîtrisé, les armes “inoffensives”, l'assistance est invitée à la parade grandeur nature où tout est réel : soldats, armes et balles, ennemis…, le moindre faux pas est fatal. Tirs sur cibles fixes avec les armes légères, différents éléments font leurs preuves avant que s'enchaîne sans transition la véritable manœuvre. Exercice de prise d'assaut d'une bâtisse, libération d'otages dans un immeuble. Ces éléments sont également formés pour intervenir en milieu urbain. Et pour la clôture, un combat généralisé pour la prise d'une citadelle surveillée. Tirs de roquettes, de FM PK, bombes et évolution quasiment à ras le sol d'une poignée d'éléments de la troupe. Le spectacle est impressionnant. Ils s'engouffrent enfin au milieu de la fumée noire avant de revenir saufs, opération de repli protégée par les tirs latéraux. Le spectacle laisse l'impression d'une aiguë interrogation sur les capacités offensives et défensives de l'ANP. Rappel de la troupe ; personne n'a été touché.  Complètement salie et en sueur, elle se présente devant la tribune officielle pour un dernier salut au chef. C'est la fin. Fin qui fait revenir la simple personne à la réalité des 43° à l'ombre. Bénédiction ou malédiction ? Drôle de question, selon un officier optimiste dont le propos positif est encourageant. “Tu n'as pas encore vu les 48°. Tu es invité à la mi-juillet”, dit-il.
Cette température a quelque chose de bien. Elle permet à la datte de l'infinie palmeraie de Tolga, réputée pour Deglet Nour, de mûrir. Oui. Mais il fait trop chaud pour penser à la prochaine récolte de cette datte de renommée.


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