Les Etats-Unis, aidés de leurs alliés arabes, ont, pour la première fois, attaqué, hier, les djihadistes de l'Etat islamique (EI), en Syrie, ouvrant un nouveau front dans la guerre contre ce puissant groupe ultraradical, cible de frappes en Irak. Le président américain Barack Obama a affirmé que son pays ferait «tout ce qui est nécessaire» pour vaincre l'EI, après cette première intervention étrangère, en territoire syrien, depuis le début de la guerre civile, en 2011. «La force» de la coalition anti-djihadistes «démontre clairement, au monde, qu'il ne s'agit pas, simplement, du combat de l'Amérique», a souligné M. Obama, lors d'une courte allocution. L'opération d'envergure de la coalition, dirigée par les Etats-Unis, survient au moment où un otage français est menacé d'exécution, en Algérie, par un groupe djihadiste, lié à l'EI, si la France ne cesse pas ses frappes en Irak.Les frappes ont été menées au moyen d'avions de chasse, de drones, de bombardiers et de 47 missiles Tomahawk, tirés depuis des navires américains, opérant dans les eaux internationales de la mer Rouge et du Golfe, selon le Pentagone. Cinq «nations partenaires» arabes -Jordanie, Bahreïn, Qatar, Arabie Saoudite, Emirats arabes unis- «ont participé ou appuyé» ces frappes contre les djihadistes qui ont proclamé un califat sur les vastes régions qu'ils contrôlent, à cheval entre la Syrie et l'Irak, a-t-il ajouté. Bahreïn, les Emirats et la Jordanie ont confirmé la participation de leurs avions aux raids. Le régime de Bachar al-Assad, considéré comme illégitime par les Etats-Unis, a indiqué avoir été informé de ces frappes, à l'avance, par Washington et le président a affirmé soutenir «tout effort international» pour combattre les djihadistes. Le département d'Etat a, toutefois, souligné ne pas avoir demandé «la permission» de Damas. Les bombardements ont visé des sites d'entraînement, des centres de commandement, des bases, des dépôts et des véhicules dans les régions de Raqa (nord), le bastion de l'EI, de Deir Ezzor (nord-est), d'Hassaka (nord-est) et de Boukamal (nord), selon le Pentagone.Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), environ 120 djihadistes ont été tués, dans les frappes. Pris de panique, les civils, «habitant près de positions de l'EI ont pris la fuite», a-t-elle ajouté. Un militant basé à Raqa, Abou Youssef, a indiqué que les djihadistes n'avaient «pas, totalement, abandonné leurs positions» mais s'étaient redéployés. Outre l'EI, les Etats-Unis ont aussi frappé, mais seuls, le groupe «Khorassan» formé d'ex-combattants d'Al-Qaïda, dans la région d'Alep, selon un porte-parole du Pentagone, John Kirby. Les raids «visaient à mettre en échec une attaque imminente préparée par ce groupe contre les intérêts des Etats-Unis et des Occidentaux». Le «groupe Khorassan» est affilié à Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, a affirmé l'OSDH, en faisant état de 50 combattants d'Al-Nosra, tués dans les frappes. Cette opération d'envergure survient alors que l'EI poursuit son offensive pour s'emparer d'Aïn al-Arab (Kobané en kurde), troisième ville kurde de Syrie, dont la prise lui donnerait le contrôle total d'une longue bande de la frontière syro-turque. Il s'est emparé de plus de 60 villages environnants, depuis une semaine, mais sa progression a été ralentie par les combattants kurdes, aidés de leurs frères d'armes, venus de Turquie. Craignant les exactions de l'EI, plus de 130.000 Kurdes syriens ont fui, en Turquie, ces derniers jours.
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Posté Le : 24/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R N
Source : www.lequotidien-oran.com